XXVILe brun entra, l'air aussi sombre qu'il en avait l'habitude. Il serra la main de Lawrence qui lui expliqua la situation.
Yunes avait réussit à se munir de quelques forces et s'était redressé, assit, la tête sur l'épaule d'Illyès, mal en point.
Rudy faisait semblant d'écouter attentivement, captivé par Yunes, dont il ne voyait que la moitié du visage... Il pouvait apercevoir les taches sur son cou, et son cœur se serra. Sûrement allait-il se prendre une deuxième droite.
Quand l'homme – qu'il jugeait être l'entraîneur – eut fini de lui expliquer l'incident, Rudy s'approcha de Yunes. Il avait la tête baissé, des petites larmes perlaient sur son pantalon et il se tenait le ventre.Illyès le regarda et serra l'épaule de Yunes pour lui faire signe qu'on était venu le chercher.
Rudy s'accroupit en face de lui pour capter son attention.
Le blond releva doucement les yeux.— Dégage Rudy, j'ai encore la force de t'en mettre une...
Rudy se releva dans un rictus.
— Si tu le dis.
Il les regarda avec une sorte de pitié dans le regard.
— Amenez-le dans la voiture.
Rudy se saisit de la veste de kimono et de la ceinture restées sur le tapis, qu'il rangea dans le sac de Yunes qu'Illyès lui indiqua vaguement du doigt.
Cody et Illyès prirent le blond bras dessus bras dessous pour l'aider à marcher jusqu'à la voiture. Illyès se demanda d'où Yunes connaissait les Gianelli... mais ne posa pas de questions. Ils avaient d'autres chats à fouetter.
La voiture en question était une Porsche Cayenne noire, dont l'aspect était impeccable. Le coffre s'ouvrit automatiquement et Rudy y posa le sac de sport. Il ouvrit la portière côté passager et Yunes s'y installa, le visage toujours aussi crispé, refusant de lâcher le bras d'Illyès.— Yunes tu vas à l'hôpital, tout va bien se passer mais il faut que tu lâches ma manche on ne peut pas t'accompagner.
Les larmes du blond roulaient sur ses joues et la douleur se lisait sur son visage. Ses doigts se décrispèrent petit à petit et Rudy passa devant les deux garçons pour lui attacher sa ceinture.
— Je crois qu'on a attendu trop longtemps on aurait dû appeler les urgences. Annonça Cody l'air crispé et très inquiet.
Rudy claqua la portière et s'en alla de son côté.
— Il reviendra en un seul morceau, rentrez vous allez attraper la crève et j'ai pas envie de vous écraser en faisant marche arrière.
Les deux garçons jetèrent un dernier coup d'œil à la voiture avant de rentrer dans le dojo.
Rudy s'installa devant le volant et démarra la voiture, il entendait la respiration saccadée et bruyante de Yunes à côté de lui qui semblait dans un état peu recommandable.
Peu importe le code de la route, il roula jusqu'à l'hôpital du centre à une vitesse – elle aussi – peu recommandable.Yunes était conscient, mais le mal l'empêchait de réfléchir. Il n'avait qu'une envie, avoir sa piqûre pour stopper cette douleur insupportable, insoutenable, qui le rongeait et augmentait à chaque instant. Il avait cessé de pleurer, se retenait ; car il n'avait plus aucune envie de montrer un quelconque signe faiblesse en face de Rudy, qu'il haïssait de tout son être.
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HEY, RUDY
عاطفية« Rudy c'est comme un orage, ça prévient pas, c'est derrière le brouillard, et le jour où ça pête à la gueule de tout le monde, on est bien emmerdé. » C'était ce qu'on disait. Yunes est dans sa dix-huitième année, lorsqu'il le rencontre : Rudy. Comm...