LIV
10:14 ~ Hôtel Casino
Les rideaux blancs laissaient entrer le soleil de dix heures dans la pièce. Tout le building était calme, anesthésié par la fête qui avait duré jusqu'au matin. Tous les clients restés sur place dormaient encore, rien ne bougeait hormis les agents de ménage qui s'affairaient à tout nettoyer dans les parties communes sentant l'alcool et le cigare.
Yunes était encore assoupi sur le matelas recouvert de draps blancs froissés et malmenés durant cette nuit. Seul le bas de ses jambes pouvait encore profiter du tissu qui ne tarderait pas à tomber au sol. Le soleil lui léchait le dos de ses rayons hivernaux et il ne tarda pas à ouvrir péniblement ses paupières appréciant cette chaleur sur sa peau.
Ses iris bleues mirent un temps avant de s'habituer à la lumière douce de l'espace. Il bougeât doucement les doigts, sentant ses phalanges encore engourdies par le sommeil.À une vingtaine de centimètre de lui, le brun dormait encore paisiblement et Yunes étira un sourire en le voyant ainsi.
Il abaissa son regard vers le corps nu de Rudy, absolument délectable. Sa peau bronzée au soleil semblait encore plus douce qu'à l'ordinaire ; il remarqua quelques traces de griffures sur ses côtes et son dos et ne pu s'empêcher de se remémorer leur ébats. Ses joues s'échauffèrent contre son gré et il se mordit la lèvre devant les images qui lui revenaient à l'esprit.
Ses yeux descendirent encore, désireux de connaître le corps entier de son amant.
Le bas de son dos était assurément une des parties les plus exquises sans qu'il ne sache expliquer pourquoi et ses fesses en auraient également excité plus d'un... jugées presque aussi belles que les siennes. À cette idée son sourire s'agrandit un peu plus. Il descendit jusqu'à ses jambes, grandes et musclées, emmêlées dans les draps avant de remonter langoureusement jusqu'à son visage.
Voir Rudy détendu l'apaisait lui même. Parce qu'après tout, il n'y avait que trois façons de voir Rudy détendu... après avoir consommé de la drogue, après avoir eu un orgasme, et endormi.
Yunes s'attristait de cela, mais il ne pouvait rien faire à part imaginer combien sa vie devait être pesante.
Il ressemblait à un ange. Ses lèvres closes ne demandaient qu'à être embrassées et ses longs cils noirs venaient chatouiller ses taches de rousseurs éparses et singulières. Il semblait tout à coup si innocent et pourtant...
Yunes baissa le regard et se rendit à l'évidence... Ce beau faciès était celui d'un meurtrier.
La main de Rudy était posée près de lui, fidèle à elle même, belle bien qu'un peu bleutée à certains endroits et ornée d'un vernis noir et d'une bague à son indexe.
Le blond se rappela alors que Rudy était gaucher en se remémorant les fois où il l'avait vu écrire. La conclusion était rapide à faire et sans vraiment grand intérêt, mais cela lui faisait étrange de se rendre compte que la main posée à côté de lui était celle lui avait probablement tenu le revolver pour tirer cinq balles dans la tête de Jack... Vraiment étrange... de penser que l'être allongé à ses côtés était capable de tuer.Rudy l'interrompit dans ses pensées saugrenues en ouvrant les paupières. Ce dernier étira son habituel sourire lorsqu'il s'aperçut que Yunes était déjà éveillé. Le brun se redressa sur les coudes et observa autour de lui avant de passer une main dans ses cheveux et de se frotter les yeux. Il baissa le regard vers Yunes avant de rigoler légèrement en baissant la tête.
— Pourquoi tu ris ?
Rudy le regarda à nouveau de ses deux orbes noires ensommeillées.
— Parce que tu me fais bander dès le matin. Avoua-t-il d'une voix paresseuse avant de se laisser retomber dans son oreiller.
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HEY, RUDY
Romance« Rudy c'est comme un orage, ça prévient pas, c'est derrière le brouillard, et le jour où ça pête à la gueule de tout le monde, on est bien emmerdé. » C'était ce qu'on disait. Yunes est dans sa dix-huitième année, lorsqu'il le rencontre : Rudy. Comm...