LXXIVRudy ne semblait pas s'attendre à cette question. Mais pour dire vrai, il n'eut pas franchement le temps d'élaborer une réponse pimpante puisque son téléphone vibra dans la poche de son jean. Le brun décrocha, devant Yunes, et mit même le haut parleur. Le blond pouvait voir le nom de Papa qui s'affichait sur l'écran. Il se demanda alors pourquoi Rudy tenait à ce qu'il entende ce qu'il avait à lui dire, lui qui d'habitude demeurait si secret dans ses relations familiales.
La voix de Chlaus lui glaça le sang. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas retentit près de lui.— Rudy ? Enfin tu daignes répondre. Est ce que l'on peut savoir où tu es passé ?
— Je suis à Paris.
— Voilà que tu prends des vacances.
Yunes pouvait sentir le mépris dans la voix du père de Rudy, qui semblait vouloir lui signifier qu'il n'avait pas choisit la meilleure période pour partir prendre l'air.
— J'avais besoin de réfléchir.
— Mh, je vois. Et moi je pense qu'il serait grand temps que tu rentres à New-York pour mettre de l'ordre dans ce que tu viens de faire voler en éclat.
Rudy étira un sourire amusé, sans aucune ironie. Vraiment amusé.
— Tu voudrais que je redore ta réputation ?
— Ça n'est pas une question. Tu vas le faire. Tu vas rentrer, t'excuser devant les journalistes, aller à l'Église, reprendre l'école et prendre rendez-vous avec M. Demsy.
— Rien que ça... soupira le brun.
Un silence s'écoula, Rudy imaginait très bien son père dans son cabinet à New-York, les pieds sur son bureau en haut de sa Tour, faisant tourner un stylo plaqué or entre ses doigts, prenant déjà rendez-vous avec son psychologue.
— Je peux te poser une question ? Osa le brun en jetant un furtif coup d'œil à Yunes.
— Je t'écoute. Lui répondit Chlaus, certainement impatient de savoir ce que son fils avait de si important à lui demander.
— Est ce que tu es seulement capable d'offrir de la tendresse à quelqu'un ?
Yunes garda le silence. Ne sachant pas s'il devait s'énerver ou attendre, perturbé.
Il entendit Chlaus rire à l'autre bout du fil.— Certainement pas pour toi, tu n'en a pas besoin. Il soupira dans le combiné. C'est passé d'âge ça Rudy, grandit donc, il ne manquerait plus que les Gianelli soient tendres, nous tomberions tous au fond du trou. Silence. Tu as déjà oublié tout ce que je t'ai appris ?
Et le brun raccrocha. Il regarda Yunes en soupirant légèrement, sondant son âme au travers de ses pupilles bleues claires.
— Tu ne peux pas me demander d'être tendre, alors que j'apprends tout juste à aimer.
Yunes se prit l'équivalent d'un coup de poing dans le cœur, se rendant soudain compte à quel point leurs éducations avaient différées l'une de l'autre. Son père semblait le détester, cela en devenait effrayant.
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HEY, RUDY
Lãng mạn« Rudy c'est comme un orage, ça prévient pas, c'est derrière le brouillard, et le jour où ça pête à la gueule de tout le monde, on est bien emmerdé. » C'était ce qu'on disait. Yunes est dans sa dix-huitième année, lorsqu'il le rencontre : Rudy. Comm...