XXI
— Si t'es prêt à rester c'est que t'es prêt à t'amuser ? Annonça le brun en sortant un flacon de comprimés blancs de sa poche pour les mettre devant les yeux de Yunes.
De l'extasy... Ou quelque chose de proche.
Ce genre de truc ne l'effrayait pas, vu le nombre de soirées qu'il avait déjà enchaîné à Paris.— Tu me prends pour qui ? Répliqua t-il en sortant une boite de médoc de la poche intérieure de sa veste qu'il avait mis là au préalable. Cette petite boîte de morphine contenait encore quelques gélules de cet opioïde bien dosé auxquels il avait rajouté les gélules de son traitement.
Il vit Rudy étirer un sourire plus que satisfait.
Le blond ne savait pas vraiment où ni comment cette soirée allait se terminer, mais il se savait plutôt résistant aux drogues, il avait pour habitude d'ingurgiter de la morphine lorsqu'il était mal mentalement en puisant dans le petit stock qui lui restait de ses opérations, et de toute façon, ce soir il avait envie d'oublier son père, d'oublier la France, d'oublier qu'il était en couple.Il lui avait suffit de parcourir ce petit bout de trottoir pour cerner le personnage de Rudy. Même s'il était encore entouré d'un épais brouillard de mystère. Yunes sentait que le brun aimait jouer, jouer avec les gens et les sentiments. Il devait sûrement s'attendre à trouver un pantin bien docile, avec lequel il pourrait s'amuser jusqu'à s'en lasser. Mais non.
C'est pas moi qui tomberai amoureux de toi Rudy. Pas maintenant.
Ils arrivèrent à un café au style vintage, devant lequel était dressée une terrasse, embuée de fumée de cigarette et de discussions incessantes. À une table, étaient assis Andrew, Zak et une fille, de dos, qu'il ne reconnaissait pas.
Andrew se leva après les avoir aperçu et posa un billet sur la table.
Il asséna une tape sur l'épaule de Yunes et le regarda d'un air malicieux.— J'suis vraiment content que tu sois venu, Alice voulait te rencontrer.
Il s'écarta et laissa place à une jeune fille, aux yeux de biche et aux cheveux de cascade. Son visage fin, semblable à celui d'une poupée était encadré par des mèches sombres. Elle paraissait si frêle, mais en même temps si jolie, à en faire pâlir les premières étoiles.
Elle prit les mains de Yunes dans les siennes en le regardant d'un visage illuminé.— Alors c'est toi Yunes... Je suis ravie de te rencontrer, tu es encore plus beau que ce qu'on m'avait dit.
Yunes se demanda si c'était vraiment possible de dégager autant de classe et de finesse. Assurément princesse dans une autre vie.
— Merci... Lui répondit le blond d'un sourire enjoué.
Une demie lune s'étira sur sa bouche colorée d'enfant timide et elle lâcha doucement ses mains.
— Allons-y. Déclara Rudy en commençant à traverser la rue accompagné de Zak.
De l'autre côté de la chaussée, éclairées par les lumières du bar, étaient garées deux voitures de sport. Une rouge et une grise. Yunes les admira un moment avant de se rendre compte que Rudy possédait les clés de la grise, qui clignota à l'ouverture ; et que Andrew avait ouvert le coffre de la rouge pour y déposer son sac.
Qu'est ce que... Pensa le blond avant d'être interrompu par la voix de Rudy.
— Je prends Yunes avec moi, vous passerez devant et je m'arrangerai avec Hector.
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HEY, RUDY
Romansa« Rudy c'est comme un orage, ça prévient pas, c'est derrière le brouillard, et le jour où ça pête à la gueule de tout le monde, on est bien emmerdé. » C'était ce qu'on disait. Yunes est dans sa dix-huitième année, lorsqu'il le rencontre : Rudy. Comm...