Image ~ Rudy
XLIII
Yunes s'était toujours demandé s'il encourait un quelconque danger en s'étant approché de si près de Rudy... Une question qui lui tournait autour de façon menaçante mais qu'il avait toujours refusé de voir.
De toute évidence Rudy était capable des pires sévices envers des gens qui lui étaient néfastes ou encombrants. La pitié n'était pas son lobby, mais il avait toujours été persuadé qui serait épargné, qu'il avait changé quelque chose à sa vie.
C'était bien mal connaître le monde des sentiments. S'il ne lui avait jamais infligé de souffrance ou de tourment, il sentait le nuage d'orage planer au dessus de sa tête...Il n'avait plus vu Rudy depuis leur entrevue des plus agréables dans les toilettes, ou juste succinctement devant le portail du lycée le soir même. Puis d'un coup tout a basculé.
Il lui avait envoyé un message ce soir là, mais il n'avait reçu aucune réponse...
Il n'était pas du genre à croire aux pannes de portable et autres ; Rudy ne souhaitait pas entrer en contact avec lui, et ce depuis deux jours, sans qu'il sache pourquoi.Les chaises du cours de maths lui semblaient pires qu'inconfortables et ses yeux le piquaient, il n'avait presque pas dormi, l'esprit hanté par le fait qu'il sentait sa vie partir en cacahuète et aussi du fait que Rudy ne venait même plus en cours. Il ne cessait de regarder son téléphone, espérant encore recevoir une réponse ou un signe de vie. Est ce qu'il devait l'appeler... ou bien le laisser seul... Il ne savait plus. Et c'est le soir dans son lit qu'il se rendait compte à quel point il lui manquait. Avait-il décidé de l'abandonner comme les autres ? Zak l'avait pourtant prévenu.
— Eh ?
Yunes s'arracha a ses pensées et regarda Zak assit à côté de lui.
— Hm ?
— Tu peux pas rester comme ça, tu ressembles à un zombi. Défoule toi, va au ciné, penses à autre chose. Il est peut être à l'étranger, ou alors il est malade.
— Arrête de lui trouver des excuses Zak... Murmura Yunes en s'affalant sur sa table, exténué.
— Je veux juste que tu ailles mieux.
— Je sais... C'est pour ça que je t'aime autant. Lui avoua Yunes avec un nourrie benêt, l'air complètement dans les vapes.
— Aaaah... Il soupira, je sais je sais... Je suis le seul et l'unique...
Et d'un mouvement de main hautain il mima un grand monarque narcissique, se prenant certainement pour Dieu avant d'être interrompu en plein essor par Mr. Keriaki qui n'appréciait pas spécialement sa performance théâtrale au milieu des équations.
21:00 ~ Dojo
Le judo était à peut près le seul endroit où il se sentait encore dispos, bien qu'il fasse les entraînements sans réelle envie, par obligation.
Illyès aussi se faisait du mouron pour lui mais Yunes n'osait pas lui expliciter la situation, n'ayant pas envie que sa relation avec Rudy s'étende plus que de raison.
Il sortit complètement rincé et se dirigea chez lui avec une idée unique en tête : dormir pour oublier.
Dormir c'est la passion d'un cœur lourd, ça répare, ça anesthésie, ça rend amnésique le temps d'une nuit. Et c'est ce dont il avait besoin.
Il essayait de s'éloigner de plus possible de son téléphone pour ne pas être tenté de l'appeler, alors qu'il avait une envie dévorante d'entendre sa voix. Il voulait savoir pourquoi, avoir des explications, briser le silence. Le silence c'est pire que tout, et Yunes sentait que ça le tuait à petit feu.
C'est quand il fut seul dans son appartement qu'il se rendit compte de l'ampleur de ses sentiments, Rudy c'était toute sa vie, ici il ne connaissait rien d'autre que lui et ce qui tournait autour.
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HEY, RUDY
Romance« Rudy c'est comme un orage, ça prévient pas, c'est derrière le brouillard, et le jour où ça pête à la gueule de tout le monde, on est bien emmerdé. » C'était ce qu'on disait. Yunes est dans sa dix-huitième année, lorsqu'il le rencontre : Rudy. Comm...