HEY, RUDY

E M B U S C A D E

LXXVIII

20:03 ~ Paris, aéroport

Yunes monta dans l'avion sans une once de regrets. Il avait claqué la porte de l'appartement sans dire un mot après avoir fait ses valises. Il avait même pris un carton dans lequel il avait mis toutes ses plantes vertes. Rudy avait insisté pour lui payer le supplément bagage. Il reviendrait peut être juste un jour pour récupérer Crack qu'il n'avait pas pu prendre, puisqu'elle s'était encore cachée... Yunes ne savait même pas comment Rudy avait pu lui obtenir une place si tôt avant le départ mais il se doutait que, de par son statut de quasi homme d'affaire, il devait avoir nombre d'avantages...

Il s'assit côté hublot et Rudy pris place à côté de lui. Ce dernier passa un bras autour de son cou et l'embrassa sur la tempe. Yunes se laissa faire, trouvant Rudy bien doux tout à coup, mais il n'était pas contre... Son esprit était ailleurs, sa journée s'achevait avec une montagne d'informations qu'il n'arrivait pas à trier. Il se laissa tomber de sommeil rapidement après le décollage, dans les bras de Rudy qui caressait ses cheveux en embrassant le haut de son crâne.
La fatigue accumulée lui procura un sommeil profond qui lui fit le plus grand bien.
Il ne se réveilla que vers quatre heures du matin heure française, à l'annonce de l'atterrissage. Il regarda Rudy qui afficha un léger sourire. Lui ne semblait pas avoir beaucoup dormi...
Le brun s'approcha de son oreille.

— Joyeux anniversaire.

Yunes étira un sourire en coin et se contenta de l'embrasser, réalisant que cela faisait trop longtemps qu'il n'avait pas gouté ses lèvres, et ça lui avait manqué.

L'avion finit par toucher le sol, la nuit était noire de jais, mais les lumières de New-York brillaient de mille feux.
Les deux garçons descendirent de l'avion et entrèrent dans l'un des halls de l'aéroport.

— J'ai demandé à mon chauffeur de prendre nos bagages, on va l'attendre dehors. Affirma Rudy en se dirigeant vers l'une des sorties.

Ils arpentèrent l'aéroport durant plusieurs minutes avant d'atteindre l'autre bout, et le parking des voitures. Rudy marchait comme à son habitude de manière décontracté, avec ses boots Doc Martens et son long manteau de chez Burberry, il dégageait une classe hors norme. Yunes se surprit en train de sourire en pensant à ça. Il lui manquait juste la cigarette entre les lèvres...
Mais le sourire du blond s'effaça bien vite alors qu'il vit une poignée de policiers se diriger vers eux, venant de l'extérieur, alors qu'ils allaient franchir la porte.

— Rudy ?...

Le brun tourna la tête vers lui.

— J'ai entré le numéro de mon chauffeur dans ton téléphone, il te ramènera chez toi.

À peine eut-il terminé sa phrase qu'un homme et une femme musclés vinrent le prendre par le bras.

— Rudy Gianelli, vous êtes en état d'arrestation. Tout ce que vous direz pourra être retenu contre vous.

Yunes les observa lui mettre les menottes sans le ménager, quant à lui il était incapable de bouger, ne comprenant pas la scène. Tout se précipitait.

— Attendez ! Où est ce que vous l'emmenez ?

Les policiers se tournèrent brièvement vers lui mais Rudy lui répondit de lui même.