VII
17:58 ~ Lycée
Le reste de cette longue journée fut calme. Comme si la bagarre du matin avait puisée les réserves d'énergie de ce lieu. Yunes avait passé la journée seul. Sans que cela ne le dérange, il avait mangé une salade à la cafétéria et passé le reste des cours à se demander qui était ce garçon aux yeux de chat.
Lorsqu'il sortit du lycée, il avait l'impression fâcheuse que tout le monde le regardait... Cela devait être la fatigue. Il préféra prendre l'habitude de privilégier la marche au bus pour rentrer chez lui, au moins le soir.Une fois arrivé dans l'immeuble, il monta lentement les escaliers... Jusqu'au sixième étage où il tomba nez à nez avec Rose.
Elle le regarda avec de grands yeux, la bouche ouverte.— Par Jésus... mon grand quand es-tu revenu ?! Son visage se décomposa au fur et à mesure de ses mots.
— Je suis revenu ici il y a quelques semaines, je ne m'attendais pas à vous croiser ici Mamie, j'ai frappé quelques fois chez vous mais vous n'étiez pas là.
— Oh c'est normal j'étais partie voir ma fille à Phœnix, il fait bon temps là bas. Tu as beaucoup grandi tu sais, elle pointa ses cheveux de sa main d'ancêtre un peu gâteuse, je ne t'aurai pas reconnu sans tes cheveux, ils sont toujours aussi beaux. Quel âge as tu ?
— J'ai dix-sept ans, je crois que l'on ne s'est pas vu depuis au moins dix ans.
— Oui je me souviens très bien ton père t'avais ramené en France avec lui quand tu étais encore jeune, tu ne peux pas savoir combien cela me fait plaisir, tu me rappelles ta mère. Enfin, tu dois sûrement avoir d'autres choses à faire, et moi aussi d'ailleurs, passe me voir demain soir je ferai un fondant au chocolat.
Yunes n'eut pas le temps de répondre qu'elle avait déjà tourné les talons et disparu dans l'obscurité du couloir d'un pas décidé comme si son arrivé avait éveillé en elle la force d'une jeune fille pleine de vigueur.
— Je passerai vers dix huit heures mamie. Annonça t-il avant que la porte de l'appartement ne claque.
C'était Rose. Imprévisible comme le vent et douce comme la pluie.
Il sourit, et monta chez lui en pensant que la revoir avait égaillé sa journée.Yunes passa sa soirée à ranger et à discuter avec Élias de leur pays désormais respectifs. Apparement en France tout allait bien, pas d'attentat ni de tsunami à l'horizon.
22h02 ~ Appartement
Du balcon il observait la ville, ses hauts buildings qui touchaient le ciel, et il se demanda si des gens habitaient dedans. Sûrement oui... Quelle sensation cela pouvait procurer de dormir à hauteur des nuages et de croiser des oiseaux ? Il aurait aimé le savoir.
Le soleil avait laissé place à la nuit, et déjà, il sentait la ville se réveiller, les casinos, les bars et les boîtes de nuit faisaient du chiffre, et chacun pouvais oublier ses problèmes le temps d'une soirée.07h00 ~ Lendemain matin
Quand le réveil sonna, il se leva sans broncher ; sa journée d'hier l'avait frustré. Aujourd'hui, il voulait parler à des gens, rester un ermite n'était plus possible, et il voulait surtout savoir qui était ce garçon aux yeux jaunes ; jurant d'y arriver avant la fin de la journée.
Il s'assit sur le bord du lit et vit un message de son entraîneur.« Salut mon grand, alors les USA ? J'ai joint ton nouveau coach qui est d'ailleurs une vielle connaissance de ma jeunesse, il te contactera dans les prochains jours. Quelques entraînements avec lui et tu nous reviendras aussi fort que ce bulldozer de Niels Andersen ! »
Ah Paulo... Toujours aussi impulsif.
Ainsi sa matinée débutât sur ce message réjouissant.7h56 ~ Couloir du lycée
Yunes arriva tranquillement devant sa salle, sa classe était justement en train d'entrer en cours. Un cours de français, faisant partie des nombreuses options proposées par le lycée. Tout comme l'anglais en France, le français aux États-Unis lui permettrai de faire grimper sa moyenne, quand on a la chance d'être bilingue, autant en tirer profit. La salle était presque pleine et il vit une place libre à côté d'un garçon aux cheveux châtain, l'air rieur et léger. En le voyant, il pensa que cet individu avait l'air plutôt simple à vivre ; et décida donc de prendre place à ses côtés, au grand contentement de ce dernier qui, à peine était-il assis, se présenta.
— Je m'appelle Zakari, Zakari Devis. Mais tu peux m'appeler Zak. Lui annonça t-il en souriant.
— Ravi de connaître enfin quelqu'un dans cette classe. Lui répondit Yunes avec une pointe d'ironie.
— Ne t'en fais pas, ça viendra petit à petit. Je ne m'en fais pas pour toi, tu as déjà fais ta petite impression en arrivant hier. Lui dit-il avec un sourire malicieux.
— Comment ça ? Le questionna Yunes.
— Tu n'es pas au courant ? Lui demanda le jeune homme en levant un sourcil. Andrew Soto dit qu'il te connaît, et par ailleurs, le fait que tu sois le binôme de Rudy n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd et...
— Attends... le coupa t-il, qui est Andrew ? Et quel est le rapport avec Rudy ?
Zakari survola la classe d'un regard pour voir où se trouvait ce dernier, qui se trouvait non loin d'eux, et il baissa d'un ton.
— Hm... Andrew est le meilleur ami de Rudy, d'ailleurs on ne les voit que très rarement l'un sans l'autre. Lui affirma t-il en jouant avec son stylo. Il y a aussi une fille avec eux, mais je ne sais pas comment elle s'appelle.
— Est ce que... ce Andrew a les yeux jaunes ?
— Alors comme ça c'était vrai ! Tu le connais aussi ?!
Il avait parlé un peu fort. Rudy les regardait et semblait avoir entendu. Zak était visiblement d'une nature très spontanée et surtout maladroite.
— Oups. Ajouta t-il doucement en mettant sa main sur sa bouche avant de sourire.
— Non. Je ne connais pas Andrew.
— Alors comment expliques-tu qu'il connaisse ton nom ?
— Il a dû demander à quelqu'un, regarder sur une liste je ne sais pas, c'est pas une information confidentielle...
— Non, non, non, ajouta Zakari en secouant la tête de droite à gauche, il a dit que tu avais vécu jusqu'à tes cinq ans ici et que tu étais allé vivre en France après la mystérieuse disparition de ta mère. Ça, c'est pas marqué sur les feuilles d'appel.
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HEY, RUDY
Любовные романы« Rudy c'est comme un orage, ça prévient pas, c'est derrière le brouillard, et le jour où ça pête à la gueule de tout le monde, on est bien emmerdé. » C'était ce qu'on disait. Yunes est dans sa dix-huitième année, lorsqu'il le rencontre : Rudy. Comm...