L U N A C Y

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XLII

            Rudy l'attira dans une cabine parmi les dizaines alignées dans ces toilettes. Quelqu'un entra dans la pièce et Rudy plaça un doigt sur la bouche de Yunes pour ne pas qu'il fasse de bruit. Le blond trouvait la situation ridiculement drôle, les cabines étaient toutes petites et il se retrouvait collé à Rudy lui même adossé à la paroi de la cabine, l'oreille tendue pour écouter ce que faisait la personne non loin d'eux.
Yunes étira un sourire en coin et s'appuya contre lui, approchant sa bouche de son cou où il pouvait percevoir son pouls régulier.
Il posa ses mains sur sa ceinture et commença à parcourir sa peau avec sa langue. Rudy étira un sourire comme on rigole en voyant un enfant faire une bêtise.
Yunes était persuadé qu'il était sensible à ses approches, il glissa ses mains sous son pull et le brun frissonna. Ses doigts s'aventurent jusqu'au haut de son torse à la chaleur agréable tandis que sa bouche lui laissait quelques marques dans le cou.
Rudy se mordit la lèvre. Il était carrément fou de la situation parce que c'était la première fois qu'il faisait ça, et aussi très excité par les avances du blond qu'il ne pouvait pas repousser sous peine de faire du bruit et de démasquer leur présence.

Il y eu un claquement de porte de cabine qui indiquait que la personne avait terminé ce qu'elle avait à faire, on entendit l'eau couler du robinet, puis ses bruits de pas qui s'éloignaient dans le couloir.
Yunes profita de son départ pour embrasser le brun sur la bouche et il n'hésita pas à lui mordre franchement la lèvre. Rudy paru surpris mais se laissa faire, sachant que ses lèvres avaient toujours été un de ces points faibles et qu'il aimait voir jusqu'où le blond pouvait pousser son jeu.
Yunes passa sa main sur l'entrejambe de Rudy, ce qui lui arracha un sourire puisque celui-ci ne tarderait pas à être bientôt très très à l'étroit.

Rudy passa une main dans la chevelure blonde de Yunes qui releva le regard vers lui.

— Qu'est ce que tu comptes faire ?

Yunes ne savait pas vraiment comment interpréter cette question, il la voyait plus comme un défi en observant la lueur de ses yeux, comme s'il n'était pas capable de le faire.
Il ne baissa pas les yeux et déboucla la ceinture du brun avant de déboutonner son jean et de s'agenouiller devant lui.
Rudy étira un sourire, il le surprenait toujours.

Le blond n'avait pas peur, Rudy le regardait faire de ses yeux noirs avec une attention particulière. Il ne lui connaissait pas autant d'assurance mais cela lui plaisait, il préférait ça au Yunes incertain qu'il avait pu côtoyer le matin même.
Il l'aida à sortir son sexe de son boxer et étira un sourire moqueur ayant encore une partie de son cerveau qui envisageait la possibilité qu'il se démonte et prenne peur comme ça lui était déjà arrivé avec d'autres.
Mais c'était sans compter sur Yunes qui parcourut son membre de ses lèvres encore à peu près innocentes.
Rudy avait beau être d'humeur sarcastique il se sentait durcir de plus en plus, tout ça parce que c'était lui. Il se remémora leur première rencontre en philo, puis maintenant ils étaient là dans cette cabine à faire des choses contraire à la religion. Cette idée le faisait doucement rire.
Il n'y avait pas que lui qui avait une humeur particulière aujourd'hui, Yunes aussi était d'humeur taquine, laissant ses lèvres et sa langue traîner plus que de raison sur son sexe n'ayant aucune peur d'affronter son regard.
Rudy passa une main dans ses boucles noires et souffla un coup tant cette attente était insupportable.
Le brun passa son autre main dans les cheveux blonds de Yunes et rejeta sa tête en arrière alors que celui ci commença à sucer l'extrémité de sa verge. Doucement et langoureusement, comme tout ce qui procure beaucoup de plaisir. Et prenant toujours un temps précieux.

— On dirait que t'as compris les règles du jeu... Articula le brun les yeux fermés sous le plaisir.

Ça faisait déjà un petit moment que Yunes avait compris, plus l'attente est longue meilleure sont les sentiments.
Cela lui faisait penser aux contes des milles et une nuit... à un palais et une cabine de chiotte près.

Yunes ne tarda pas à le prendre entièrement dans sa bouche ce qui arracha un son à Rudy qui agrippa ses cheveux blond avec douceur et fermeté.
Yunes n'était pas dégoûté, même si ça n'était pas une sensation des plus agréables, il voulait lui faire plaisir, lui procurer ce qu'il n'avait pas pu lui donner les fois précédentes.
Il n'avait pas peur de mal faire, il se savait habile et savait exactement ce qui procurait du plaisir ou non.
Le brun sentit cela immédiatement, surpris de l'habileté de sa langue et de ses lèvres.
Il se retenait de ne pas s'enfoncer lui même dans sa bouche de peur de le brusquer, c'était toujours comme ça qu'il avait fait avec ses plans cul, il avait le contrôle.
Là c'était différent, c'était pour lui à la fois frustrant et très agréable.
Et cela s'entendait aux bruits qui sortaient de sa bouche, qui venaient prouver le plaisir qu'il prenait à la situation alors qu'il était d'une nature discrète et encline à cacher ses émotions et son ressenti.
Dans tous les cas, le blond voyait bien qu'il n'allait pas tarder à crever de plaisir et ne se gênait pas pour accélérer la cadence ou même s'arrêter brusquement pour faire durer son plaisir.
Rudy s'appuya le bras tendu à l'autre paroi de la cabine, les muscles crispés et le visage qui se tendait et se détendait au fil de ses pulsions d'ivresse.

Il n'avait pas jusque là imaginé cette scène dans une cabine de toilettes au lycée, mais cela lui plaisait tant qu'il n'avait aucune envie que cela se déroule autrement.
Alors que Yunes s'appliquait toujours à la tâche il sentait que le brun n'allait pas tarder à jouir et lui donna les quelques derniers vas et viens de façon lente et très serrée, ayant pour but de se retirer quand il lui dirait.

Mais Rudy avait déjà été emporté à six lieues de là par le plaisir et posa sa main sur la tête du blond qui ne pu se retirer et dû accepter avec surprise le fait que le brun vienne dans sa bouche.
Les doigts de Rudy étaient fermement accrochés à ses cheveux mais le blond se retira vivement et cracha dans les toilettes, ne pouvant avaler et manquant de s'étouffer, les yeux rougis.
Rudy ne put s'empêcher de rigoler et tira du papier toilette avant de lui donner pour qu'il s'essuie la bouche. Le blond accepta volontiers et se redressa après avoir fini de rendre aux toilettes la semence du brun qu'il ne comptait pas ingurgiter.
Il se remit debout et tira la chasse. Il s'adossa au mur devant Rudy et posa sa tête en arrière, reprenant son souffle, les yeux légèrement humides. Il observa Rudy qui bouclait sa ceinture tout en le regardant, les pupilles encore dilatées. Yunes étira un sourire en coin, il n'était pas fâché, juste étonné qu'il ne lui ait rien dit.

— Préviens moi la prochaine fois. Demanda le blond en s'essuyant la bouche d'un revers de main pour être sûr qu'il ne reste rien.

La lumière automatique s'éteignit et les toilettes n'était plus éclairées que par les rayons lumineux émanants des fenêtres.
Rudy s'approcha de lui et posa ses deux mains au creux de son cou, les pouces sur ses joues, avant de l'embrasser.
Yunes répondît à son baiser, il était différent de d'habitude ; plus tendre, plus langoureux, plus doux et assurément plus passionné.
Le brun n'avait qu'une envie : ne jamais quitter ses lèvres. C'était quelque chose d'étrange qui se produisait à l'intérieur de lui. Quelque chose de nouveau, de palpitant, qui l'effrayait.
Yunes non plus n'avait pas envie de le lâcher, si bien que ce baiser dura encore et encore, jusqu'au manque de souffle.
Rudy posa son front contre le sien, appréciant avec justesse cet instant qui prendrait bientôt fin.

— Est ce que tu veux toujours rester avec moi ?... Demanda le brun de son air anxieux et farouche.

Yunes appréciait la proximité de leurs visages, il aimait cette intimité naïve et simple qu'ils partageaient. Un sourire s'étira sur ses lèvres et il ferma les yeux.

— Bien sûr. Répondît-il en chuchotant.

— Jusqu'à quand ?...

Un silence s'écoula, laissant planer l'incertitude de sa voix. Yunes savait parfaitement ce qu'il voulait, mais le dire était pourtant abrupt pour lui, le dire c'était s'avouer vaincu.

— Jusqu'à ce que tu ne veuilles plus de moi.

HEY, RUDYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant