HEY, RUDY

C A L L M E

Musique ~ Old Money

XLVIII

          Le laisser tranquille. Comme si Rudy avait daigné lui accorder une seconde de répit depuis leur rencontre...
Deux jours s'étaient écoulés depuis sa discussion avec Andrew, et depuis plus rien.
Il était couché depuis déjà quelque heures et pourtant aucun de ses deux yeux ne voulaient se fermer. Les deux enceintes de la pièce étaient allumées et diffusaient tranquillement Old Money. Bien que cela ne soit pas dans ses habitudes de se laisser bercer par des musiques aussi sentimentales il en éprouvait le besoin. Son téléphone posé sur son ventre, il fixait le plafond, sa respiration était calme. Sans arrêt sa main touchait et retournait son téléphone en attendant qu'il vibre ou qu'une nouvelle vienne le tirer à ses pensées... Ses envies les plus irréalistes le poussaient à envier le fait que Rudy l'appelle.
Sur le moment il trouva la vie absolument incroyable, incroyablement cruelle et incroyablement belle à la fois.
Il aurait pu rester bien plus longtemps qu'une nuit à se rappeler sa vie. Bien plus longtemps à penser à Rudy et à observer la grande ville de cristal par la fenêtre en se demandant à laquelle de ses fenêtres illuminées Rudy pouvait bien être assigné...
Sa gorge était étrangement serrée et ses yeux un peu humides. Il passa ses mains sur ses paupières avant de soupirer. La musique et la fatigue le transportaient décidément dans un autre monde...

Son téléphone vibra. Il observa rapidement le message espérant bêtement que le nom de Rudy s'affiche.
C'était Andrew.

« C'est toi qui l'a dénoncé ? »

Le cœur du blond se mit à s'emballer en lisant cette phrase. Il se redressa brusquement et resta figé un instant devant ce message avant d'en comprendre le sens. Il n'eut pas le temps de toucher son écran qu'une autre notification vint s'ajouter.
Un message d'Alice.

« On a besoin de toi »

Yunes se décida à appeler Alice, les mains tremblantes, se levant de son lit d'un équilibre mal assuré. C'était quoi encore cette embrouille...

— Yunes ! Dieu merci tu ne dors pas, il faut que tu viennes s'il te plaît.

Yunes entendait des sirènes au travers du combiné, elle devait-être dans la rue.

— Alice où est ce que tu es ? Explique moi ce qu'il se passe.

— Je suis à la fondation avec Andrew, Rudy vient d'être arrêté.

Le blond resta sans voix, il se laissa retomber sur son lit les yeux ouverts, peinant à croire que cela était réel. Était-ce un nouveau cauchemar ?...

— Yunes ? Ça va ? Je t'en supplie dis moi que c'est pas toi.

Un silence s'écoula le temps qu'il avale les informations.

— Non... Bien sûr que non j'aurai jamais fait ça... Assura-t-il d'une voix faible.

— Alors vient.

— Où est ce que je dois aller ?

— Rejoins nous à la fondation, si tu cours ils ne seront pas parti. Andrew a sa voiture on t'emmènera. Mais dépêche toi.

Yunes raccrocha et attrapa un jean qu'il enfila le plus rapidement possible avant de fourrer ses pieds dans ses doc noires en serrant les lacets aussi fermement que possible. Il boucla sa ceinture avant d'enfiler un sweat et son manteau.
La porte de l'appartement claqua derrière lui et il ne prit même pas le temps de la fermer tant son besoin de courir était grand. Rudy était entre les mains de la police, rien ne pouvait le motiver plus.