Chapitre 10 : Voronwë

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Il n'avait pas mangé et bu depuis si longtemps qu'il en avait perdu le compte. Et tout cela parce que le roi sylvestre voulait le monter ! S'il acceptait la présence de cette elfe, c'est uniquement parce qu'elle ne semblait pas s'être rendue compte qu'il était l'un des seuls, voir le seul, Mearas à avoir la robe aussi foncée qu'une nuit sans lune. De plus, cette elfe s'était approchée de lui sans crainte d'être chargée et avait communiqué avec lui afin de le rassurer. Quelque chose chez elle l'intriguait.

« Je cherche une monture pour me conduire en Erebor aux côtés du roi Thranduil, commença doucement l'elfe en le regardant dans les yeux, je dois retrouver là-bas une personne cher à mes yeux ... »

Son regard se perdit dans le vide, comme si elle revivait un ancien souvenir ...

***

Alors que le roi venait de lui interdire d'aller dans la forêt, Isil s'était habillée de manière à ce que personne ne la reconnaisse. Elle réussit à passer dans les nombreux couloirs des cavernes sylvestres et fini même par arriver aux portes des habitations. Cependant, une voix qu'elle commençait à bien connaître l'arrêta alors qu'elle s'apprêtait à passer les portes.

« Isil, tonna la voix du prince Legolas en sindarin, où allez-vous ?

- Je rentre chez moi.

- Vous savez que le roi vous l'a interdit.

- Je ne suis pas un de ses sujets, répondit calmement la jeune gardienne. De plus, je sens le mal s'étendre dans Vert-Bois-le-Grand et il faut que j'agisse avant qu'il ne soit trop tard.

- Alors laissez-moi vous accompagner, sourit doucement l'elfe royal, je pourrai ainsi dire au roi que vous n'étiez pas seule et que vous n'êtes pas allez contre ses ordres.

- A votre guise. Ne me ralentissez pas. C'est tout ce que je vous demande. »

Et elle franchit les portes en courant comme si elle avait le feu aux fesses. Le prince eut un mal fou à la suivre et se dit que cela lui ferait une bonne séance d'exercice. Lorsqu'ils s'arrêtèrent, il remarqua qu'ils se trouvaient dans une clairière lumineuse et accueillante avec des herbes folles à la jolie couleur verte. Legolas aperçu la jeune elfe se diriger vers la chaumière et disparaître à l'intérieur. Il la suivit et entra à son tour. L'intérieur était en bois et décoré de manière champêtre avec le minimum syndical de meubles. Ses yeux parcoururent les environs en même temps qu'il cherchait Isil. Il finit par arriver dans une chambre comprenant un lit de paille, une coiffeuse rudimentaire et une armoire du même style.

« Vous vivez avec le strict minimum, murmura le prince.

- Je n'ai pas besoin de plus, répondit nonchalamment la gardienne en se tournant face à lui et en plongeant son regard dans le sien, je ne suis pratiquement jamais chez moi et mes nuits se déroulent généralement hors de cette chaumière.

- Pourquoi donc ?

- Je vagabonde dès que j'en ai l'occasion et ne vois jamais le temps passer. Il arrive donc très souvent que je passe mes nuits à la belle étoile, entourée d'animaux en tout genre près d'un arbre.

- Ne m'aviez-vous qu'un mal grandissait dans cette forêt, interrogea le prince en fronçant les sourcils, n'avez-vous pas peur que le mal vous rattrape durant la nuit ?

- Il peut me rattraper lorsque je suis éveillée comme lorsque je dors, rit doucement la jeune elfe, vous feriez-vous du soucis pour ma personne petit prince ?

- Cessez de m'appeler ainsi, esquiva-t-il avec agilité, qu'allez-vous faire ce soir du coup ?

- Patrouiller pour tenter d'éliminer le mal à sa source ... Ou du moins essayer de m'en rapprocher. »

Après cela, Isil avait quitté la chaumière, Legolas sur les talons, et avait patrouillé toute la nuit avant de revenir dans les cavernes sylvestres avant le lever du jour. Le prince des elfes sylvestre avait été impressionné par la facilité avec laquelle la gardienne communiquait avec la faune et la flore de Vert-Bois-le-Grand. De plus, lorsqu'ils avaient dû combattre contre les araignées géantes, elle n'avait pas bronché et s'était battue comme un véritable soldat. Les arbres l'avaient un peu aidée dans les moments critiques mais ils s'en étaient sortis sans aucune égratinure.

***

Finalement, la jeune elfe revint peu à peu à elle et lui demanda soudainement.

« Voudrais-tu m'accompagner ? Tu ne seras pas obligé de me suivre ensuite, ajouta-t-elle ensuite afin que le cheval comprenne qu'elle le voyait comme son égal. »

Content qu'elle le voit ainsi, il projeta son esprit contre le sien et lui apprit son nom. Voronwë. L'inébranlable en sindarin. Isil sourit et se présenta de la même manière à lui. Les deux compagnons s'étaient bien trouvés.

La Lune MystérieuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant