La Lune Mystérieuse

Chapitre 3 : Déclaration

En chemin, elles croisèrent Legolas et Aragorn. Ces derniers sourirent en voyant tant de complicité entre les deux elfes qui venaient à peine de se rencontrer puis, après les avoir saluées, Legolas proposa galamment son bras à Isil. Elle l'accepta volontiers et se laissa guider à travers le dédale de couloirs d'Imladris.

« Tu es superbe ce soir Isil, murmura d'une voix douce Legolas en la couvant du regard.

- Merci, lui sourit-elle en le regardant, ta tenue te va vraiment très bien. Cela faisait longtemps que je ne t'avais pas vu avec, Legolas. Ou plutôt devrais-je t'appeler Prince Legolas, comme le protocole m'y oblige.

- Depuis quand suis-tu le protocole, se moqua-t-il ouvertement.

- C'est pour éviter de te mettre dans l'embarras lors des réunions à venir.

- Ne t'en fais pas, lui répondit-il avec un sourire timide, ce n'est pas parce que la femme que j'aime me tutoies ou n'utilise pas de titre honorifique que je suis mal à l'aise ou honteux, au contraire. »

            En entendant ces paroles, Isil s'arrêta en plein milieu du couloir et s'aperçut alors qu'Aragorn et Arwen s'étaient éclipsés discrètement pendant qu'ils parlaient. Cependant, ce fut bien la dernière chose dont elle se souciait à cet instant ...

« Je te demande pardon, murmura-t-elle du bout des lèvres, encore sous le choc de la déclaration de Legolas.

- Je t'aime depuis longtemps, Isil, dit-il après avoir poussé un soupir afin de se donner du courage, j'ai eu tellement mal lorsque j'ai dû te laisser derrière moi à Dol Guldur et tellement de regrets lorsque j'ai su que tu ne reviendrais jamais de cette terrible bataille. Que lorsque Mandos t'as accordé une autre chance, je n'en revenais pas et je ne réalisais pas qu'une seconde chance m'était laissée à moi aussi pour te déclarer mon amour.

- Mais ...

- Je sais que tu dois surveiller et protéger Mirkwood, la coupa-t-il alors qu'elle allait parler, mais notre cœur ne choisit pas l'endroit où il va s'installer ... Et encore moins chez nous les elfes. Je ne peux plus contenir tous les sentiments que j'ai pour toi, Isil, et je ne le veux plus.

- Ton père ne m'apprécie pas Legolas et s'opposera à notre relation ... De plus, tu es le prince du peuple sylvestre et tu ne peux pas être avec n'importe qui.

- Il n'est pas celui avec qui je partagerai ma vie, Isil, contra Legolas avec douceur afin de ne pas la brusquer, et je ne serai pas avec n'importe qui : je serai avec toi Isil, la gardienne de Vert-Bois-le-Grand. »

Pendant leur conversation, Legolas s'était rapproché de son amour au fur et à mesure de ses paroles pour qu'il ne reste finalement qu'un mince espace entre les deux elfes. Isil, bien que partagée sur ses sentiments et sur ce qu'elle devait faire par rapport à ses obligations, n'avait pas bougé d'un iota. Ce n'est que lorsque le jeune prince posa sa grande main sur la joue de la gardienne qu'elle comprit que son cœur ne lui imposait qu'une seule réponse.

Elle releva son regard pour plonger et se noyer dans celui de glace de l'elfe aux cheveux platine. Une conversation silencieuse se déroula entre eux et elle lui délivra sa réponse. Tout en maintenant le contact visuel, Legolas se courba et ses longs cheveux se déposèrent doucement sur les joues de son aimée, les coupant visuellement du monde les entourant. Leurs lèvres n'étaient plus qu'à quelques centimètres seulement mais le prince sylvestre souhaitait laisser le temps à Isil de pouvoir faire marche arrière, bien qu'il espère de tout son cœur qu'elle ne le ferait pas ... Finalement, en voyant qu'elle glissait l'une de ses mains sur son torse et l'autre sur son biceps dans un mouvement d'attirance, il combla le vide entre leurs lèvres et scella leur bouche.

Le monde aurait pu s'écrouler autour d'eux qu'ils n'auraient rien remarqué. Plongés dans leur bulle de bonheur et d'amour, ils profitaient de chaque souffle échangés comme s'il était le dernier. Deux âmes qui s'aiment, deux âmes qui se complètent. Le monde pouvait maintenant sombrer : ces deux âmes s'étaient désormais retrouvées et plus rien ne comptait dorénavant.