Chapitre 10 : Enfin sauvé !

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Voyant que le peuple sylvain n'avait aucune intention de bouger, Isil commençait peu à peu à s'énerver et, alors qu'elle allait renouveler sa demande, les elfes s'inclinèrent, la main sur le coeur, en guise de remerciement. Puis un chemin se dessina devant elle au fur et à mesure que les êtres de la forêt s'écartaient pour la laisser passer. Souriant en comprenant que le roi Thranduil n'avait aucun intention de la retenir, Isil se précipita hors du cercle après avoir saluer les elfes.

Alors qu'elle passait à sa hauteur, le roi lui attrapa le bras et lui demanda de la rejoindre dans la salle d'audience lorsqu'elle aurait sauvé Aldaron. Plongeant son regard dans celui de glace de son interlocuteur, Isil comprit instantanément de quoi, ou plutôt de qui, voulait parler l'elfe aux cheveux platine. Posant sa main avec douceur sur celle du roi sylvestre, la jeune gardienne hocha la tête afin de confirmer cette entrevue. Et Thranduil la laissa partir.

La forêt se calma lorsqu'Isil rejoignit le couvert de la forêt puis sa silhouette fine et gracile disparut dans les sous-bois. Le vent souffla de plus en plus doucement, faisant voler les longs cheveux des elfes. Soudainement, un hennissement déchira l'air et le bruit du galop d'un cheval retentit dans la forêt. Isil venait de retrouver Voronwë et tous deux filaient à la rescousse d'Aldaron.



Lorsqu'ils arrivèrent à la cabane après avoir avalé les kilomètres à folle allure, Isil venait tout juste de réussir à réduire en bouillie la plante qu'elle avait cueillit. Quand elle était monté sur son ami équin, elle avait mis le végétal dans sa bouche et avait entreprit de la mâcher afin de gagner du temps et de ne pas avoir à le faire aux côtés d'Aldaron.

Entrant en trombe dans la cabane, Isil attrapa tout ce dont elle avait besoin avec vélocité. Elle prépara sa mixture en suivant à la lettre les consignes qu'elle avait mémorisé dans son livre avant de partir. Une fois sa tambouille préparée, la jeune gardienne se précipita au premier étage. La porte de sa chambre claqua dans un bruit assourdissant lorsqu'elle la poussa de toutes ses forces pour rejoindre son apprenti.

Ce dernier, se croyant en danger, sursauta et entrouvrit les yeux avec douleur. En constatant que son mentor était enfin de retour, il sourit faiblement et se replongea dans sa transe afin de ne plus sentir cette douleur lancinante. Isil s'assit sur le bord du lit et voulu se pencher vers Aldaron afin de lui souffler des mots de réconfort. Cependant, ses longs cheveux glissèrent sur son épaule et vinrent chatouiller le torse si sensible de son apprenti.



Il était si sensible que même la plus douce caresse du monde était semblable à une griffure ... Alors il geignit afin que cette torture cesse ... Se rendant compte de la gêne occasionnée, Isil attacha ses cheveux en un chignon négligé et pesta contre elle-même. Après l'avoir assidûment ausculté afin de savoir si elle pouvait procéder à la guérison, l'elfe aux cheveux châtains prit la pâte qu'elle avait préparé et souffla pour se donner du courage ... Elle savait qu'il allait souffrir et s'excusait déjà auprès de lui alors qu'elle n'avait même pas commencé. Puis, sans prévenir, elle planta sa main dans le collier d'où coulait toute l'obscurité qui prenait peu à peu possession du corps de son apprenti.

Des oiseaux s'envolèrent tant le cri de douleur d'Aldaron était puissant et terrifiant. Pendant une heure, ses hurlements retentirent dans la forêt. Les animaux fuirent. Les végétaux se recroquevillèrent sur eux-même afin d'échapper à cette souffrance qu'ils partageaient avec leurs deux gardiens. Plusieurs elfes, guidés par les cris, vinrent voir ce qu'il se passait. Mais Voronwë, tel un garde du corps, les empêcha de rentrer dans la cabane.

Isil lui avait demandé avant de s'engouffrer dans cette cachette des ténèbres de ne laisser passer personne. Personne ne devait interférer avec l'opération en cours. Cela risquait de mettre la vie de tous les êtres présents dans la cabane en danger. Elle car elle ne serait pas concentrée correctement et qu'elle risquait de se faire attaquer par l'entité qu'elle tentait de mettre hors de combat. Aldaron car il risquait de perdre la vie à tous moments. Et les nouveaux arrivants car les ténèbres pouvaient prendre possession de leur corps.

Cette torture auditive dura trois bonnes heures. Finalement, les ramifications noires moururent lorsque le cœur de ténèbres fut exterminé par Isil. Aldaron put ainsi respirer correctement et vivre pour lui. La douleur s'en était allée et il se sentait enfin libre. Reprenant conscience, le jeune elfe voulu remercier son mentor mais déchanta en comprenant qu'elle n'était plus avec lui ...

La Lune MystérieuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant