La Lune Mystérieuse

Partie VI Chapitre 1 : Imladris

Après de nombreux jours de voyage à cheval, les quatre compagnons arrivèrent en Imladris. Elladan les avaient guidés à travers de nombreux sentiers hors d'atteinte des humains et si bien dissimulés que tous ceux qui ignoraient leur existence passeraient à côté sans jamais les remarquer. Le moment le plus dur pour les chevaux avait été lors de la traversée des montagnes. En effet, les chemins étaient escarpés et très étroits. Un seul faux pas et c'était la chute assurée. Heureusement que le cheval d'Elladan avait l'habitude et avait montré les bons endroits aux trois autres chevaux.

Après être sortis de cet endroit, Isil avait enfin put voir le paysage : les flancs des montagnes s'entrecroisaient et laissaient passer un fleuve puissant et bruyant. De nombreuses cascades étaient formées lorsque son chemin s'arrêtait à pic. Des embruns formaient des nuages blancs à leurs pieds et au-dessus de ce magnifique paysage, une cité se dessinait. Elle était faite à même la roche et dégageait un air de puissance et de magnificence impressionnant. L'architecture était fluide et comportait de nombreuses arches ornementées de délicates arabesques qui donnaient un air irréel à la cité des elfes.

Sous le coup de la surprise et de l'étonnement, Isil était restée bouche bée et avait demandé à son étalon de s'arrêter, forçant tout le cortège à faire de même. La jeune elfe s'abîma quelques minutes dans la contemplation du paysage et de la cité avant d'être ramenée sur terre par son ami de longue date. Un peu honteuse de s'être laissée surprendre, elle s'empourpra et remit Voronwë au pas. Legolas pouffa discrètement face à la réaction de son amie et la suivit afin de continuer leur route et ainsi arriver à Imladris.

Lorsqu'ils arrivèrent sur le porche d'accueil, une grande fontaine se dressait face à eux. De l'eau coulait doucement le long de la statue de femme qui trônait en son centre. Malgré elle, Isil observa son environnement et se désintéressa totalement de la suite des événements. Ce n'est que le puissant ébrouement de son cheval qui la ramena brusquement sur terre. Le maître des lieux était arrivé et se trouvait face à elle attendant sans doute une réponse à une question qu'elle n'avait pas entendue.

« Veuillez m'excuser, dit-elle honteuse en sentant la pointe de ses oreilles rougir sous le coup de l'émotion, mais votre demeure est si belle que je me suis laissée absorber dans sa contemplation.

- Il n'y a pas de mal, ne vous en faites pas. Il me semble que nous nous sommes déjà vus à Dol Guldur, Isil. Une étoile brille sur l'heure de notre rencontre, enchaina-t-il après qu'Isil ait acquiescé.

- Merci de nous accueillir dans votre demeure, Seigneur Elrond. »

Après cela, Elladan prit congé de ses compagnons de voyage et se dirigea vers les écuries afin que son cheval s'y repose. Des elfes s'occupant des écuries arrivèrent peu de temps après son départ et demandèrent aux chevaux l'autorisation pour s'occuper d'eux. Ces derniers acceptèrent et les suivirent après un au revoir à leurs cavaliers.

Lorsque leurs chevaux furent pris en charge, le Seigneur Elrond les pria de le suivre et les amena dans une grande salle de réception à travers de nombreux couloirs tous faits dans la pierre. A leur arrivée, plusieurs personnes discutaient dans la salle. Etaient présents un homme tout de gris vêtu dont la barbe couleur neige lui mangeait la moitié de son visage, un elfe en tout point identique à Elladan ainsi qu'une elfe à la longue chevelure de jais lui tombant dans le creux des reins en une cascade de boucles et possédant des yeux aussi profonds qu'un ciel de tempête. Lorsque les nouveaux arrivants franchirent la porte d'entrée, le Seigneur Elrond les présenta respectivement comme étant Mithrandir, Elrohir, son deuxième fils, et Arwen, sa fille.

Cette dernière était d'une beauté à couper le souffle et ses yeux étaient posés sur la jeune gardienne de Vert-Bois-le-Grand. Mal à l'aise, cette dernière lui sourit poliment et détourna le regard pour se concentrer sur la discussion des hommes.

« Je pense que ce trajet a été long pour tout le monde et que vous devriez tous aller vous reposer, dclara alors le maître des lieux, Arwen, ma fille peux-tu montrer sa chambre à Isil et t'occuper d'elle comme il se doit ?

- Bien sûr Père, acquiesça la belle elfe, veuillez me suivre s'il vous plait. »