Chapitre 6 : Cambrioleur

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Avec un air stupéfait peint sur le visage, Thorin se tourna vers le propriétaire de cette voix. Bilbon Sacquet. Isil retint son souffle devant la scène qui se déroulait sous ses yeux. Déçu par la personne en qui il avait le plus confiance depuis leur arrivée en Erebor, Ecu-de-Chêne resta sans voix et ne sut que dire ... Maitre Sacquet se justifia. Pour lui, cette pierre était sa part du trésor et il désirait la donner aux hommes afin d'ouvrir les yeux à son ami. En effet, ce dernier avait radicalement changé depuis qu'ils étaient dans la Montagne Solitaire. Une obsession de plus en plus violente s'était emparée de lui, celle de trouver l'Arkenstone, à un tel point qu'il en était venu à soupçonner ses propres compagnons de la détenir et de vouloir la lui dérober.

« Lorsque je vous ai connu Thorin, commença Bilbon, vous n'auriez pas hésité à honorer votre dette et à aider le peuple des hommes dans le besoin. Jamais vous ne seriez revenu sur votre parole en temps normal ! Vous n'êtes pas loyal envers les personnes de Lacville !

- Ne me parlez pas d'honneur, cracha Thorin, jetez-le du rempart ! »

Cet ordre affola Isil. Elle ferma donc les yeux afin de se concentrer sur une présence végétale et couina de désespoir en constatant que seuls des minéraux les entouraient. La jeune elfe continua sa recherche, déterminée à venir en aide au jeune Hobbit. Son esprit virevolta à la recherche d'une conscience encline à lui apporter de l'aide. Malheureusement, ses efforts furent vains et, pour la première fois depuis sa deuxième renaissance, elle se sentit impuissante et angoissée pour la suite des événements.

Lorsqu'elle jeta un regard aux remparts, elle vit qu'aucun des onze nains ne voulaient obéir à Thorin. Ce dernier, encore plus en rogne, grogna des paroles et empoigna Bilbon par le col afin de faire lui-même cette basse besogne. C'est à ce moment-là que Gandalf choisi d'intervenir.

« Veuillez ne pas abîmer mon cambrioleur, tonna sa voix grave et gutturale, si vous n'êtes pas content de ses services, retournez-le moi ! »

Un instant passa pendant lequel Thorin dévisagea le magicien gris comme s'il venait de voir un revenant. Gandalf lui posa plusieurs questions, plutôt rhétoriques et qui n'attendent pas de réponses, avant que le nain ne relâche doucement Bilbon. Ce dernier se permit de respirer à nouveau et un des nains vint le guider afin qu'il quitte la Montagne Solitaire. Isil lança Voronwë au galop en suivant les déplacements des deux hommes. Lorsque Bilbon descendit, doucement mais sûrement, le long de la façade de pierre seulement à l'aide d'une corde, Isil se mit en-dessous et attendit qu'il soit à sa portée pour le mettre devant elle et ainsi le ramener auprès du magicien. Elle avait raté pas mal de discussion et s'aperçu que les nains s'apprêtaient à leur tourner le dos pour aller s'enfermer dans leur montagne lorsqu'un oiseau de jais se posa sur les remparts. Ce corbeau était porteur d'un message et Isil le devina à l'étincelle de peur qui se glissa dans les yeux de la plupart des nains et celle de vengeance qui passa dans le regard de Thorin.

« Je souhaite la guerre, hurla Thorin de toutes ses forces. »

Lorsque sa phrase tomba dans le néant, un grondement retentit dans la vallée. Tout le monde regarda dans la direction d'où venait ce bruit et une armée de nains armés jusqu'aux dents arriva sur le haut de la colline.

« Dain II Pied d'Acier, murmura avec détresse Gandalf. »

La Lune MystérieuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant