La Lune Mystérieuse

Chapitre 10 : Touché

La jeune elfe réussit à convaincre un jeune arbuste de poser ses racines sur l'objet de malheur afin de l'utiliser pour pousser et prendre plus de place. Lorsque les orques s'aperçurent de la mise en mouvement du végétal, ils paniquèrent et se jetèrent sur leurs haches. Protégé par les pouvoirs de la gardienne de Vert-Bois-le-Grand, l'arbuste avait pris confiance en lui et s'enhardissait en envoyant voler les orques le gênant. Il progressa rapidement et pris d'assaut son objectif qui fut détruit et hors d'état de fonctionner assez rapidement grâce à la pousse accélérée que lui prodiguaient les pouvoirs de sa protectrice. Il devint si grand qu'il était visible depuis le champ de bataille et si solide que les lames des orques ne purent entamer son écorce devenue aussi dure que l'acier. Voyant qu'ils ne pouvaient rien faire de plus que de constater qu'un sortilège avait poussé cet arbre à anéantir leur stratégie, les orques rebroussèrent chemin afin de rejoindre leur armée. Isil remercia chaleureusement l'arbuste devenu arbre en lui offrant la robustesse et suffisamment de nutriments pour tenir jusqu'à sa mort naturelle. Fatiguée de ses exploits, elle fit revenir sa conscience dans son corps et, lorsqu'elle ouvrit les yeux, elle aperçut Fili à ses côtés regardant le champ de bataille. Elle regarda dans la même direction que lui et constata que l'armée de nains s'était réunie derrière son roi afin de mener cette ultime bataille. Un fin sourire se dessina sur son visage lorsqu'elle comprit que Thorin était redevenu lui-même pendant son absence. Elle soupira de soulagement et cela fit se retourner le nain vers elle.

« Vous êtes de retour.

- Oui, ma mission est accomplie. Merci d'avoir veillé sur moi. »

Le jeune nain la regarda seulement dans les yeux mais, gênée, la jeune détourna le regard vers la bataille qui faisait rage à leurs côtés.

« Il faut que je me rende près du lac givré, là-haut, murmura-t-elle.

- Pour quelles raisons ? »

Mais sa question demeura sans réponse car déjà la compagnie de nains revenait. Thorin demanda à ses plus solides compagnons de l'accompagner au lac givré car il savait que l'orque pâle y serait. Isil profita de la situation pour s'évader et lança Voronwë au galop afin de se rendre à l'endroit où son cœur lui dictait de se rendre. Lorsqu'elle fut arrivée à destination, elle trouva l'endroit étrangement calme. Elle s'attendait à voir la seconde armée d'orques mais rien. Elle renvoya donc Voronwë afin qu'il se mette à l'abri et dégaina son couteau de poche afin d'aller explorer un peu la zone. Alors qu'elle se rapprochait du bord de la falaise, elle entendit des bruits d'armes s'entrechoquant et aperçut Tauriel se battant contre la progéniture d'Azog, Bolg. Elle serra les dents en voyant l'elfe sylvestre en mauvaise posture et regarda aux alentours si elle ne pouvait pas l'aider. Elle décida alors de sortir sa dague de lancer et l'emplit de sa magie. Elle visa longuement, prenant en compte la distance et la vitesse du vent. Puis elle tira et la dague partit à une folle vitesse, guidée par les pensées de sa propriétaire. Elle se planta en pleine poitrine de Bolg, qui s'effondra sur Tauriel avant que cette dernière ne le projette dans le vide. Elle regarda autour d'elle et vit alors Isil sur la falaise. Elle se trouvait à bonne distance d'elle mais avait réussi cette prouesse. Sûre qu'elle la verrait, l'elfe hocha la tête pour la remercier et la gardienne sylvestre disparu derrière des rochers. Isil chercha à rejoindre Legolas, qu'elle avait vu dans la foulée après avoir sauvé Tauriel.

Cependant, lorsqu'elle arriva à l'endroit où elle l'avait vu, il n'y avait plus personne. Elle ronchonna et se mit à le traquer mais dévia de sa trajectoire lorsque la jeune elfe perçu des traces de lutte. Soupirant, elle grimpa les escaliers quatre à quatre et tomba sur une Tauriel en larme sur le corps du nain Kili. Isil s'approcha et s'agenouilla à ses côtés, posant une main sur son épaule. Les mots ne sortirent pas car elle ne savait pas quoi dire. Tauriel sembla malgré tout apprécier la compagnie silencieuse d'Isil. Un bruit de pas se fit alors entendre et la gardienne sylvestre se mit entre l'elfe anéantie et la source du bruit. C'est alors que le roi Thranduil apparut dans l'encadrement de pierre d'une ancienne porte.

« Si l'amour fait aussi mal, murmura alors Tauriel dans un sanglot, je n'en veux pas !

- S'il fait mal, répondit doucement le roi, c'est que cet amour est sincère. »