Chapitre 3 : Accrochage

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Lorsqu'ils arrivèrent dans le premier petit village de la journée, ils mirent pied à terre afin de faire des provisions et d'acheter un nouveau cheval pour pouvoir décharger Voronwë de leur poids et ne plus aller contre ses volontés. Ils se répartirent les tâches : Isil devait s'occuper des provisions tandis que Legolas irait trouver son destrier.

La jeune elfe parcourut les rues commerçantes et regarda tous les étalages. Ils avaient beaucoup de chance : c'était jour de marché aujourd'hui dans ce village. Isil put prendre des fruits secs et à coques, de la viande séchée, du pain noir et des carottes pour les chevaux. Contente de ses achats, elle s'empressa de retourner auprès de l'endroit où elle avait laissé Voronwë. Lorsqu'elle arriva, elle constata que plusieurs hommes lui tournaient autour.

« Bonjour messieurs, dit-elle d'une voix calme et douce, puis-je vous aider ?

- Cet étalon t'appartient-il, dit l'un des hommes.

- Il est son propre maître, sourit-elle poliment mais avec une certaine réserve car elle se doutait bien que ces personnes n'étaient pas là pour cueillir des pâquerettes en sa compagnie.

- Alors dans ces cas-là, ricana le plus petit et maigrelet d'entre eux, tu ne verras aucun inconvénient à ce qu'on l'emmène avec nous ?

- Eh bien si. Cet étalon est mon ami et je ne peux vous laisser l'assujettir comme s'il était un être inférieur. »

Alors qu'elle prononçait ces paroles, Isil s'était placée entre Voronwë et les hommes qui le convoitaient. Une détermination et une certaine agressivité se mêlaient dans son regard. Seulement, ses opposants n'en tinrent pas compte et celui qui semblait être le chef de cette petite bande de voyous se planta devant elle et l'attrapa par le bras. Il dégagea une mèche de cheveux de son visage pour la placer derrière son oreille.

« Il me semblait bien qu'une humaine ne pouvait avoir autant confiance en elle face à trois hommes. À moins que cette dernière ne soit suicidaire. Jolie elfe, laisse-nous emmener ton canasson ou c'est toi que nous prenons. »

Comprenant où il voulait en venir, Isil se crispa et sorti sa dague de sa manche pour la placer sous le cou de son adversaire.

« Lâchez-moi avant que je ne me mette sérieusement en colère. »

Les arbres autour d'eux s'étaient agités suite aux paroles de la jeune elfe. Pourtant, il n'y avait aucun souffle de vent. Même pas une brise ou un murmure de cet élément si puissant. Un sourire carnassier se dessina sur les lèvres du jeune homme et il raffermit sa prise sur son bras avant qu'il ne déclare d'un air rêveur :

« J'avais entendu parler d'elfes possédant des pouvoirs mais je ne pensais pas en rencontrer durant ma courte vie d'être humain. La somme que les vendeurs d'esclaves donneraient pour toi serait astronomique ... Cependant, magnifique elfe, j'aimerai te garder pour moi tout seul.

- Eloigne-toi d'elle si tu tiens à la vie. »

Cette voix. Isil la reconnu tout de suite et remercia le ciel de lui venir en aide.

« Legolas, murmura Isil avec soulagement, je ne souhaite pas le blesser ou le tuer ... Comment faire pour qu'il ne nous colle pas aux basques tout le long du trajet ?

- Laisse-moi faire et éloigne-toi dès que tu en auras la possibilité. »

La jeune elfe acquiesça simplement et braqua son regard couleur terre dans celui devenu indécis de l'humain. Elle patienta alors, attendant l'occasion que lui avait suggérée son compagnon de voyage.

La Lune MystérieuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant