Chapitre 44

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Le soir-même, après que les retrouvailles se soient calmées à l'internat, tous partirent se coucher. Il n'y eu que Mikami qui se dirigea vers le toit: maintenant qu'elle n'avait plus les plâtres, elle avait troqué son Yukata d'hôpital pour un leggings noir ainsi qu'un pull gris, elle n'avait pas mit son masque, préférant humer l'air frais de la nuit. Elle se sentait mieux, légèrement courbaturée et fatiguée, mais l'envie de voir la lune avait été plus tentante que du repos.

Elle repensait à son stage, à Endeavor, à son combat, à Dabi.

Dabi.

Une vague de mélancolie lui prit la gorge en repensant à son entrevue avec lui: elle sur le capot de cette voiture et lui au dessus d'elle, faisant son monologue. Elle était furieuse et triste en même temps, l'homme qui l'avait sauvé, c'était lui, c'était ce Vilain. Lui qui avait tué ses agresseurs; même s'ils n'étaient pas dans le même camps, Mikami ne pouvait plus penser  Dabi  comme un ennemi. Pas après ce qu'il lui avait dit, pas après ce qu'elle avait vu peu de temps avant de sombrer dans l'inconscience, avant qu'elle n'envoie le souvenir à Yuriko.

Il s'était relevé, criant sur Endeavor. Et pourtant avant de partir, il l'avait regardé, et Mikami, prête à sombrer définitivement, vit ce regard, un regard à la fois triste et sérieux, concentré et lointain en même temps. Et ces mots, ces paroles étranges.

"Reste loin de ce combat"

Rester loin. Loin de tout ça. Loin de toute cette agitation. L'idée était tentante, mais elle ne voulait pas, elle ne pouvait pas rester loin. Et  Pourquoi ? Pourquoi devait-elle se souvenir ? Dabi lui avait bien dit, il voulait qu'elle se souvienne de quelque chose mais quoi ? Qu'est-ce qu'elle ne comprenait pas ? De quoi devait-elle se souvenir ? De quoi voulait-il qu'elle se souvienne ?

Elle avait beau retourner le problème dans tous les sens, se forcer à se souvenir, rien n'y faisait elle ne comprenait pas. Elle n'y arrivait pas. Elle tournait en rond, passait à travers les volutes de fumée de sa cigarette à peine entamée, faisait les cent pas sur le toit, son index bandé tapotant le coin de sa bouche alors qu'elle mordait sa lèvre inférieure. Non rien n'y faisait elle n'y voyait rien.


-Tu devrais aller te reposer, lança une voix qui l'a sortit de ses réflexions

-Cela peut bien attendre Todoroki, dit-elle en se tournant vers le ciel, la Lune est belle ce soir.

-Tu nous as tous fait une sacrée peur, dit-il en se rapprochant d'elle les mains dans les poches

-Pourtant c'est pourquoi les héros ont signé, dit-elle en lui donnant un léger coup d'épaule, et puis regarde j'ai failli me faire brûler vive pour sauver une vie, si ça c'est pas héroïque.


Elle avait balancer cela avec ironie, pourtant elle constata que son ami ne tiqua pas. Il se contentait de regarder droit devant lui le visage grave. Mikami commença à s'inquiéter, elle ne l'avait jamais vu aussi fermer avec elle : fronçant les sourcils, elle plaça doucement sa main sur l'épaule du Bicolore, le secouant un peu.


-Todoroki ? Qu'est-ce qu..


Shoto ne lui laissa pas finir sa phrase qu'il l'enlaça dans ses bras. Il savait qu'elle n'aimait pas les contacts physiques mais il s'en foutait. Il avait besoin de savoir que son amie était là, qu'elle était en vie. 



-Ta place n'est pas six pieds sous terre entre quatre planche, dit-il en la serrant un peu plus contre elle, ta place est ici, avec nous.

Dark lightOù les histoires vivent. Découvrez maintenant