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- Mais grand dieu je peux savoir ce que tu fou la?

La voix enrouée de Carter me tire de ma rêverie qui m'aurait sans doute mené à un sommeil en rien réparateur sur ce banc disposé au fond du ponton de la petite maison.

La forêt froide et sombre me faisait légèrement peur mais la petite lumière au dessus de ma tête m'aidait à tenir bon, je ne pouvais plus rester dans la chambre l'ambiance avait changé , alors je me suis réfugiée dans la salle de bain quand Carter en était sortie puis je me suis faufilée hors de la pièce quand j'étais sur qu'il dormait.

Je me suis apparemment trompée, vu qu'il est là, debout devant moi, et vu son expression faciale et son acharnement naturelle, mon escapade ne risque pas de passer inaperçue.

- Tu vas répondre ou le froid t'as gelé la langue? Ajoute-t-il d'un ton entre la colère et l'impatience.

- Je , commençai-je affolée comme à chaque fois que je dois mentir, je suis sortie prendre l'air propre de la forêt et développer ma vue dans l'obscurité, tentais-je de plaisanter dans l'espoir de faire passer ce moment gênant.

- Vraiment ? Hausse-t-il les sourcils, la tu vas plus prendre froid et développer une méningite, mais je comprends, ton lien avec la nature est plus important je présume.

Le ton de sa voix est légèrement moqueur et son regard est plus doux alors un sourire m'échappe, quand je baisse la tête, il s'approche et prend place près de moi sur le petit banc.

Le simple fait que sa cuisse touche la mienne ramène une certaine chaleur à mon corp que je croyais en hypothermie depuis un moment, et rien que d'avouer ça , me rend malade .

- Plus sérieusement Trésor, qu'est ce qui vas pas? Commence-t-il d'un ton extrêmement sérieux.

Je déglutis, et me demande intérieurement si lui mentir changerait quelque chose à la situation, je pense que non, mais qu'est ce que je pourrai lui dire?

- Je ne sais pas ce qui ne vas pas Carter, j'en ai aucune idée!

Cette phrase est tellement vraie que moi même je me surprend avec, il semble lui aussi en saisir la sincérité.

Il tourne complètement son visage vers moi, et quand je fis de même, nos visages étaient tellement proches que sa respiration sur mes lèvres fait rouler une chair de poule vorace dans tout mon être.

Il est si beau, tout lui réussit, il est tout ceux dont j'ai toujours rêvé, ceux dont rêve toutes les filles , et c'est justement ce qui me fait peur.

Il est comme un rêve, alors comment m'expliquer qu'il soit là, face à moi, dans toute sa cruelle perfection .

- Commence par me dire ce que tu fais là, me murmure-t-il doucement.

- Je ne peux pas dormir avec toi , lâchai-je rapidement de peur de me dégonfler .

- Je ne vais pas te manger tu sais, je ne suis pas un animal sauvage.

- Je sais, s'il te plait ne te vexe pas, ce n'est pas de toi que je doute.

- Je ne suis pas vexé, trésor, seulement je suis pas sur d'avoir bien compris de quoi tu as peur exactement.

- Et bien, je...

Je laisse ma phrase en suspens face à son regard trop intéressé, j'ai comme le sentiment qu'il attend que je lui dise quelque chose, et si c'est le cas alors qu'attendait-il? Pourquoi ne le dit-il pas? Et s'il voulait que je lui déclare mes sentiments pour lui pour mieux se payer ma tête?

Non , stop mon pessimisme me rattrape et je lui ai promis lors de notre dispute après l'affaire d'Alison , il m'avait promis que ses intentions étaient bonnes et qu'il n'as jamais été question de piège ou de stratégies entre nous , et en contrepartie je lui ai promis de lui le dire à chaque fois que mon esprit se met ainsi à cogiter.

- Carter j'ai tellement ....peur tu n'as pas idée! Commençai-je fébrile.

- De ? Mais de quoi tu parles , c'est à moi que tu vas faire peur si tu continues comme ça!

Je prends une inspiration et ferme les yeux un moment.

Lorsque je sens deux mains chaudes sur mes joues, je profite un instant de leurs chaleurs et des frissons délicieux qui me parcourent avant d'ouvrir de nouveau les yeux et de les planter dans les siens désormais inquié .

- Carter la raison pour laquelle je ne peux pas partager ton lit c'est que...

- Tu as peur que je tente quelque chose ? Me coupe-t-il en faisant glisser ses pouces sur mes joues, mon visage toujours en coupe dans ses larges paumes.

Mon cœur bat vite et tellement fort que je me demande si il peut l'entendre de là où il est .

Je m'apprête à le détromper à lui dire que ce n'était pas du tout ça mais il continue rapidement:

- Mais sache que je ne ferai jamais rien , sans ton accord , ajoute-t-il ce qui me fait légèrement sourire, même si ce n'est pas l'envie qui m'en manque, fini-t-il plus bas d'un sérieux inébranlable.

Mon cerveau prend un temps à réagir, il venait de dire quoi? J'ai bien entendu ou est ce que mon cerveau est à ce point frigorifié? Mon sourire retombe et une chaleur encore inconnue traverse mon corps, le rouge me monte aux joues je peux le sentir.

- Co, comment ça? Balbutiai-je maladroitement.

- Tu m'as très bien compris !

Son visage a changé ses airs ne sont plus moqueur , ou narquois , ni même en colère ou soupçonneux, il ne hausse pas les sourcils de cette manière si particulière quand il est sarcastique, il n'ai pas troublé ni effrayé, c'est une autre émotion , que je n'ai vu traversé son visage que quelques rares fois.

Comme ce soir-là , devant ma porte, ou dans sa voiture garée dans ce cinéma en plein air.

Et à chaque fois que je la vois, mon corps réagit plus violemment que la précédente, comme heureux de son arrivée. Mais chaque fois, je me défile et fuis pour éviter de faire face à sa signification et aujourd'hui, voulais-je fuir?

Je ne pense pas.

- Et quelles sont ces choses que, que tu voudrais faire ? Répondis-je la voix tremblante.

- Est ce que ça veut dire, que tu me le donne, ton accord? Sourit-il faiblement trop sérieux pour le laisser s'étendre.

Mon cœur rate un battement, et si j'avais tout faux, et si je me trompais, mais au fond ça n'a plus d'importance, c'est trop tard.

- J'ai bien peur que oui, murmurai-je tellement bas que moi même je ne l'entends pas.

Carter reste immobile un moment et cet instant semble durer une éternité avant que sa main ne quitte ma joue pour glisser vers ma nuque laissant un sillon de chaleur sur son passage , repoussant mes cheveux dans son passage .

Puis c'est là qu'il écrase ses lèvres contre les miennes, en parfait paradoxe ce contact de peau froide réchauffe les profondeurs de mon corps et bien plus encore.

Je n'ai pas l'impression que c'est vrai, je suis dans un état de flottement , quand il demande l'accès à ma bouche une chaleur plus ardente prend le dessus et la réalité me heurte, et ensuite vient la fatalité, l'évidence .

Oui , j'en ai envie ! Oh comme j'en ai envie!

Puis je craque lui laissant le passage et libérant tout ce désir refoulé. Mes mains s'activent elles aussi, sa mâchoire qui bouge au rythme du baiser, son coup puissant, sa nuque et la douceur de ses cheveux courts sous mes doigts.

Je l'explore et le touche comme si j'avais peur qu'il s'évapore, et il fait de même parcourant mon dos et me pressant davantage à lui. C'est un ballet indécent, torride, et dangereux, mais à ce moment précis, je ne veux plus qu'il s'arrête.

Vos promesses : HésitationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant