Vos promesses : Hésitation

64 :

- Hey, mais c'est pas la miss rebelle du lycée ça, lance une voix que je pense reconnaître à ma droite .

Assise sur ce banc face au lac gelé à cette période de l'année, je venais de finir mes achats de Noël, juste à temps pour demain, et cette place isolée et vide en ce temps crochus me paraissait parfaite pour une petite pause café. Mais lorsque je tourne la tête vers la voix qui venait de s'adresser à moi, je reviens sur cette idée.

- Quel plaisir de te voir Fred, comment vas ton oeil? Lancé-je d'un ton mauvais.

Son œil allait très bien depuis le temps, mais après le coup que lui à donner Carter il n'a plus jamais daigné me regarder, alors je le lui rappelle, peut-être l'avait-t-il oublier.

Évidement accompagné de toute une panoplie de vestes en cuire noir, je reconnais le métisse aux tâches de rousseur un bonet noir vissé à la tête faisant encore plus ressortire la noirceur de ses yeux, Colt, si je me rappelle bien. Il y a aussi le tatoué avec son foulard rouge cette fois nouer autour du coup, je pourrais le reconnaître uniquement grâce à ce détail, il ne le retire jamais, mais le porte de différentes façons à chaque fois.

- Très bien merci de t'en soucier, me répond le maigrichon au cheveux plus court qu'avant mais toujours aussi gras , d'un ton amer prouvant qu'il avait compris le sous-entendue.

Enfin à ma hauteur la horde ralentit lorsque Fred s'arrête face à moi.

- Ton mec je l'attend au tournant, sois sûr, murmure-t-il d'un ton qui se veut menaçant mais qui malheureusement ne me fait ni chaud ni froid.

- Je lui transmettrai, je suis sûr qu'il en aura des frissons, dis-je d'un ton théâtrale.

Son propre groupe se marre, et il semble gêné, non mais sérieusement, il en a pas marre de se donner en spectacle.

- Pourquoi vous vous arrêtez c'est ...Commence une voix féminine.

Quelques mecs se poussent et deux filles se fraient un chemin vers moi, plutôt deux canons atomiques. Une brune au teint bronzé , aux cheveux long et ondulés avec un béret en cuir marron sûr la tête et un regard de brézé .

Ainsi qu'une blonde aux cheveux longs mais très lisse, un bonnet gris sûr la tête, un maquillage emo et foncé. Toutes les deux avec des corps à tomber dans les pommes, a vu d'œil je dirais qu'elles sont musclés , et si je me fis au cuire qu'elles ont sûr le dos, elles font elles aussi partie des shadows.

Mais je ne les vois jamais au lycée, ce qui veut dire que Dean avait raison, ils ne sont pas tous au lycée, il y'en a aussi à l'extérieur.

- C'est qui ça? lance la brune en croisant les bras sûr sa poitrine.

- Je... Commencé-je

- Une petite meuf du lycée, me coupe Fred.

- Bon , on y va la? Intervient Colt visiblement agacé par cette halte.

La brune me fixe encore un petit moment d'un regard hautain , elle regarda ensuite Colt et au moment où elle allait sans doute dire quelques choses c'est une autre voix, une voix que je connais très bien, qui perce le silence.

- Okdalina ? M'interpelle la voix facilement reconnaissable de Cameron.

Je relève la tête vers son énorme silhouette, et pour une fois je ne sais plus quoi ressentir , de l'animosité, de la surprises ou du soulagement car cette situation commençait à être au sommet de la gêne .

- Qu'est ce qui se passe ici? Ajoute-t-il lorsque tous les regards se braquent vers lui.

- Rien on a croisé notre amie , on s'est arrêtés lui faire un petit coucou, sourit Fred avec son regard de fou.

- Tu la connais? lance la brune en fixant Cameron.

- Ouai, lui répond-t-il simplement sans la regarder.

- Allons y les gars, lance Fred, au revoir très chère, me lance-t-il avant que tout le monde commence à s'éloigner de moi.

Je lui souris d'un sourire mauvais, qui ressemble plus à une grimace, allez bon vent.

La blonde aussi a enclenché un pas vers le reste du groupe mais la brune reste planté là les bras croisés, le regard qui passe de moi a Cameron, puis elle décide de partire aussi , non sans me lancer un drôle de regard , mais deux pas plus loin elle se retourne vers Cameron qui lui n'a vraiment pas bouger.

- Tu viens? Lui lance-t-elle .

- Partez devant, lui répond-t-il toujours aussi sèchement sans la regarder, ce qui ne semble pas lui plaire d'ailleurs.

Et c'est après un énième mauvais regard qu'elle décide enfin de décamper, roulant de ses fesses parfaitement bien mises en évidence dans son jean sombre.

- Charmante, lancé-je sarcastique en retirant les yeux de la brune qui s'éloigne pour les poser sur le géant face à moi.

Cameron avance encore d'un pas et s'assoit sur le banc à côté de moi.

- Ne fais pas attention à Lexy, elle a un caractère disons, commence-t-il en fixant devant lui et en penchant la tête pour chercher ses mots, inflammable , fini-t-il son éternel sourire inexpressif au visage.

Lexy? Me dis-je en regardant de nouveau la brune au loin qui rattrape le groupe, c'est donc elle qui devait recevoir à ma place la clé USB, je comprends mieux pourquoi Cameron m'a dit ce jour-là, que je n'avais rien à avoir avec elle, c'est pas faux.

- Alors qu'est ce qui t'amènes ici? me lance-t-il .

- Excuse moi, je ne savais pas que c'était VOTRE coin de la ville, lancé-je sarcastique comme si la question était absurde.

- Et bien en quelque sorte si, me répondit-il tout naturellement.

Je crois que le froid lui a gelé les neurones à cet imbécile, voyant qu'il avait posé ses pupilles neutres sur moi et me regardait, comme s' il attendait une réponse je soupire.

- J'ai longé la ville entière pour avoir tous mes cadeaux de Noël, je suis épuisée, lui répondis-je en montrant les tonnes de sacs près de moi sur le banc, j'aime Noël mais qu'est-ce que c'est fatiguant !

Cameron y lance un regard avant de reposer ses pupilles sur moi.

- Ah Noël, j'avais presque oublié cette merde , murmure-t-il d'une voix lointaine en fixant l'horizon froid et vide.

- Voyons, personne n'oublie, commençais-je d'un ton amusé, Noël, fini-je dans un murmure incertain lorsque ses yeux roulèrent de nouveau vers moi.

Mon sourire retombe petit à petit, j'imagine qu'il n'est pas le bienvenu chez lui , et que ce n'est sûrement pas avec sa bande de dégénéré qu'il passera les fêtes. Je toussote et retire mes yeux des siens pour les posés sur l'horizon, même les sujets les plus légers, deviennent vite oppressants en compagnie de Cameron McColt.