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Il est pâle, avez-vous déjà vu un brun presque métisse viré vers le jaune? Carter devint blanc comme un linge, ses yeux me détaillent comme si tout ce que je venais de lui dire n'atteignait pas encore son cerveau, comme un logiciel infecté par un virus ça semble brûler à l'intérieur de sa tête.

Je retiens mon souffle, effrayée, je n'arrive pas à croire que je lui ai tout raconté, tout de A à Z, au sujet de son frère, et au sujet de kevin, d'un côté je suis soulagée, d'un autre, son silence m'inquiète. D'un coup, il se lève, et se met sur ses pieds, son lit ou nous étions tout les deux assis grince au rythme de son mouvement brusque, je le suis du regard, il fait un pas dans sa vaste chambre vide, le visage toujours aussi pâle, puis d'un coup, il revient s'asseoir, il me regarde sans me voir , puis retire de nouveau ses yeux, j'ai peur, je suis au bord des larmes.

- Carter, murmuré-je, s'il te plait, dis quelque chose.

Il me regarde, puis il ferme les yeux un moment et inspire profondément .

- Très bien, dit-il en les ouvrant, vous avez couché ensemble?

- Oh grand Dieu, Carter! Non! M'étouffe-je, bien-sûr que non, je te ferais jamais ça .

Il me lance un regard noir alors que j'allais tenir ses mains qui étaient posées sur ses genoux, alors je me ravise, et retourne à ma place comme un gentil petit soldat.

- D'accord, et tu as décidé de me le dire avant ou après avoir vu Kylie? Grogne-t-il sarcastique .

- Carter! Froncé-je les sourcils, je voulais te le dire depuis tellement longtemps, à vrai dire mon attention n'a jamais été de te le cacher, tout ça n'était qu'un , un ...concours de circonstances , trouvé-je enfin mes mots.

- Un concours de circonstances hein? Répéte-t-il, il a passé la nuit de Noël dans ton lit Okdalina! Dans ton putain de lit ! Me hurle-t-il dessus, Moi même je n'ai jamais mis les pieds dans ta chambre , tu te rends compte?

- Je sais que dis comme ça, ça a l'air vraiment grave, je ne dis pas que ça ne l'est pas, simplement c'est beaucoup plus complexe que ça, il y avait tout une situation derrière, mais je comprends ta réaction Carter, crois moi je suis vraiment désolée...

- On se déteste par rapport à une histoire de tromperie et de petite amie, me coupe-t-il de nouveau sans vraiment m'écouter, et tu viens me dire que derrière mon dos l'histoire se répète? Continue-t-il en bondissant sur ses pieds.

Cette fois je me lève aussi, un pressentiment me noue la gorge.

- Carter rien du tout ne se répète, je te promets que je ne te ferai jamais quelque chose comme ça, c'est ...

Il soupire et je comprends que ses nerfs sont mis à rude épreuve.

- Je sais, je ne dois pas trouver d'autres appellation à ça, parce-que en réalité ça s'appelle une "connerie ", j'ai commi une erreur, beaucoup même, de façon consécutives, mais comme je te l'ai raconté de base tout ça était partie sur une dispute , un sérieux problème dans lesquels je ne voulais pas t'inclures , argumenté-je à bout de souffle.

Il se pince l'arrêt du nez, et lorsqu' il pose ses yeux sur moi, je compris immédiatement, ce regard, je le vois rarement mais lorsque je le vois, je sais que les larmes ne sont jamais loin.

- Tu es allé dans leur club à la con ? Sérieusement ? Se rappelle-t-il soudain, pour lui parler a lui de tes craintes au sujet d'un ami à moi ? Au lieu de m'en parler à moi ? S'étouffe-t-il, tu te rends compte que y'a un truc qui cloche ? rit-il ,nerveux .

- Je sais, ça sonne incroyablement moche ! Et je le sais ! Soufflé-je en me passant les mains sur le visage, que voulais-tu que je fasse ? Je n'allais pas venir accuser l'un de tes meilleurs amis d'être un gros pervers sans aucune preuve ! Je ne savais plus vers qui me tourner .

- C'est vrai que de toutes les personnes au monde, tu n'as pas trouver vers qui te tourner apart lui ! Me hurle-t-il presque au visage .

Je ferme les yeux et pince les lèvres, je suis vaincue, je dois l'avouer, il y avait peut-être d'autres alternatives , je ne sais pas ce qui m'a pris .

- Tu as des sentiments pour lui? Ajoute-t-il plus calmement mais tout de même à bout, comme un volcan à quelques moment de l'irruption .

Je pris un moment, après avoir ouvert les yeux, je sais que ce silence ne le rassure pas, simplement la question m'a prise de court, et il fallait vite que je réponde le plus sincèrement possible .

- Carter, voyons, à chaque fois que je te regarde, commencé-je en m'approchant de lui, à chaque fois que je te touche, dis-je en agrippant ses bras ferment, la première idée qui me vient, c'est à quel point je t'aime, je t'aime comme je n'ai jamais aimé et comme je ne me savais pas capable d'aimer, alors s'il te plait, regarde moi et dit moi que tu n'en doute pas! Finis-je d'une voix étouffée, car encore une fois, mes larmes n'ont pas raté l'occasion de revenir au galop.

Il refuse de me regarder, la première pique va vers mon coeur, et je le sens s'enfoncer à bonne distance.

- Carter s'il te plait, crois moi, ajouté-je lorsque la première perle salée roule sur ma joue.

Il soupire de nouveau, son cœur est lourd, et c'est ma faute.

- Te croire ? Et comment je suis censé faire ça, hein? Après tout ce que je viens d'apprendre, crie-t-il comme déchaîné.

Voilà , c'est cette phrase que je redoutais, j'avais tellement peur qu'il me dise quelque chose comme ça, et maintenant qu'il l'a fait je comprends pourquoi je craignais ça. Après tout c'est ce que je voulais, je voulais qu'il sache tout, toute la vérité, aussi moche soit-elle, et il est maintenant au courant, un côté de moi est soulagé, mais face à lui à cet instant, je me demande si je n'aurais pas dû , garder tout ça caché , et prendre un nouveau départ. Mais non, aucun nouveau départ n'est possible sans franchise , et parfois, lorsque c'est trop dur, comme maintenant, on abandonne, tout simplement.

Je relâche mes mains, le long de mon corps et baisse complément la tête, pour laisser couler quelques larmes de tristesse, je pleure, un bon coup, le silence est meublé par mes sanglots et de la respiration bestial de Carter . Je ne veux pas relever la tête, je sais ce qui va suivre, je ne veux pas que ça suivre, c'est un réel supplice .

Mais, si il n'a plus confiance en moi -et il a raison- , il n'y a plus rien à faire, nous sommes une cause perdue, l'amour dans cette situation précise ne suffit pas. Et en plus de l'avoir blessé , et fait revivre cet horrible film, je ne vais pas rester planter là, à pleurnicher, en attendant qu'il fasse le sale boulot, je vais pour une fois prendre les choses en main, et arrêter de me lamenter, j'ai merdé, j'assume.

J'essuie mes larmes, renifle deux, trois coups, et reprend mon sac posé sur le lit.

- Bon , et bien, réussis-je à articuler à travers mon hoquet, je te l'ai beaucoup répété mais je me ridicule certainement en le disant de nouveau, mais je suis vraiment désolée, vraiment, et je t'aime, ça ne changera pas, mais je comprend ta colère, et je la mérite alors laisse moi te simplifié les choses.

Je réprime une nouvelle vague de larmes et de spasmes douloureux, tandis qu'il se passe une main dans les cheveux, nerveux, au plus haut point.

- Au revoir Carter, prends soin de toi.

Sur cette phrase qui me déchire littéralement en deux, je me retourne et pars, je dévale l'escalier comme une malade, heureusement que sa mère n'était pas là, lui offrir le plaisir de voir que ça n'a pas marché entre nous aurait ajouté une couche à cette scène morbide. Il ne me retient pas, il ne cherche pas à approfondir le débat, c'est la preuve que nous sommes finies .

J'essuie mes larmes, mais ça ne sert à rien, je claque la porte de l'extérieur et mes larmes double, puis je marche vers chez moi, vite, jusqu'à ce que je me retrouve à courir. Alors voilà, c'est comme ça que notre histoire prend fin? C'est à cause de moi? Comment pourrais-je me pardonner ça un jour?

Vos promesses : HésitationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant