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     Deux jours se sont écroulées depuis ma discutions avec le groupe a la cafétéria, deux jours que j'ai appris ce qui se tramait dans ce lycée l'année précédant mon arrivée, deux jours que je ne sais pas comment aborder le sujet avec Carter, à chaque fois que je dérive sur le sujet «Cameron » il se barque, alors j'évite d'en parler .

D'ailleurs, je ne lui ai pas non plus parlé de la clé USB, honnêtement cet objet est maintenant le cadet de mes soucis. Je m'endors sur la table, je suis fatiguée, je sens que j'ai de la fièvre , j'ai un mal de tête constant, je ne dors pas beaucoup, je pense que je couve quelque chose, peut-être une grippe, ou un truc du genre.

Lorsque la sonnette retentit j'ai l'impression qu'elle sonnait dans mon crâne, saloperie de bruit strident! Alors c'est là que je décide ni une ni deux de me diriger vers la porte principale et de rentrer chez moi, de toute façon dans cet état je ne comprend rien de ce qui se trame en classe, et ma présence avec mes amis est inutile et déplaisante.

Je sors, Carter est sûrement à l'entraînement à cette heur ci, je lui écrirai plus tard pour l'avertir de mon départ.

Je pousse les battants de la porte et descends les escaliers vers la cour, je m'avance à une vitesse d'escargot, je suis vraiment mal, je quitte le lycée et commence à marcher en direction de la maison, je n'ai même pas penser au fait d'attendre le bus, je marche par automatisme et ma tête ne s'arrête pas une seconde de cogiter et de me faire mal à force de trop réfléchir et ce, en addition avec le fait que je sois malade .

D'abord cette histoire avec cette Kylie qui semble être ou avoir été une personne importante dans sa vie,et dont évidemment il ne m'a jamais parlé, ensuite cette autre histoire de bagarres et de problèmes mais ça encore c'est peut-être une histoire de famille dont je ne dois pas me mêler .

Il y a tant de choses dont je voudrais discuter avec lui, mais dès qu'il est là, il me fait oublier ce que je voulais dire, surtout lorsque se sont des sujets délicats comme ceux-la.

Je me demande même parfois si notre relation est importante pour lui au point ou les questions ne passent pas pour de l'indiscrétion, c'est vrai après tout c'est sa vie, son passé, son histoire, ai-je le droit de m'en mêler? Mais tout ça me laisse un mauvais pressentiment dans les boyaux .

Soudain, un bruit perse au loin , derrière moi, puis des pneus grincent, et le bruit cesse dans un dernier grincement de freinage, une moto ? C'est une moto!

Même menaçant de tomber malade et avec toute la fatigue du monde, cette idée me frappe dans une gifle de lucidité, mon visage se décomposa , je me retourne donc lentement toujours en continuant de marcher.

Et effectivement une moto vient de se garer n'importe comment sur le trotoire et une immense masse noir se tient dessu, passant un pied par dessus pour se mettre debout, je reconnaitrai aussi bien cette moto que ce corps même entre mille du même genre, mais surtout ces gants personnalisés d'un marron cuivré.

Cameron!

Il retire son casque, essuyant une goutte de transpiration sur son front, il me toise du regard, il est là pour moi, ça ne peut pas être un hasard. C'est évident, mais mon côté con se dit qu'après tout c'est sa ville, il est peut-être là pour faire les courses?

Alors je continue de marcher droit devant moi, pressant graduellement le pas, mais j'entendis des pas derrière moi, merde putain! Pourquoi tout me tombe dessus maintenant ? C'est pas vrai!

La seconde qui suit ma tentative désespérée de fuite , je me retrouve dans une ruelle, ou plutôt une espèce de couloir formé entre deux grands bâtiments, plaquée contre un mur de brique froid, je plisse les yeux à cause du mal de tête supplémentaire qu'a rapporté la violence de ce geste, et quand je les ouvre, le regard dur et indéchiffrable de Cameron me faisait face.

Par pitié , c'est quoi encore le problème, je n'ai vraiment pas la force de me mesurer à lui, pas aujourd'hui en tout cas .

- Tu sais, à la seconde ou je t'ai vu, j'ai flairé les emmerdes, et décidément j'avais raison!

Sa voix un peu plus grave que celle que j'ai l'habitude d'entendre sortir d'une bouche identique brisa le silence, ma tête m'envoie une autre décharge, le sommeil est la seule chose à laquelle il peut vraiment penser.

- De quoi tu parles , qu'est ce que...

- Tu l'as n'est ce pas? Tu sais ...il m'a fallu quelques jours pour comprendre, et au final ça m'a frappé comme une évidence! Me coupe-t-il visiblement pressé, la clé USB, c'est toi qui l'as, je me trompe?

Cette fichue clé USB, figure toi Cameron que moi, c'est en la voyant elle que j'ai flairé les emmerdes, et moi aussi j'avais raison !

- La clé USB, répète-je d'une voix lointaine, la tête tournant comme une toupie.

- Te fou pas d'ma gueule la nouvelle, j'ai vraiment pas le temps pour ça .

Mon estomac se révulse, je manque de peu de vomir, me concentrer reste un supplice quasi-impossible actuellement.

- Putain tu l'as oui ou non ? Hausse-t-il le ton en m'agrippant le bas.

Il me secours, légèrement, je le sais, je le sens qu'il ne fait qu'un petit mouvement avec mon bras, mais cette secousse combinée aux hauts le coeur que je retiens depuis tout à l'heure suffisent à me retourner l'estomac, je tente de me retenir mais en vain et c'est dans un spasme douloureux que je vide l'intégralité de son contenu en me voûtant vers l'avant .

Je vomis mes tripes en éloignant les mèches de mes cheveux, la flaque malodorante se déverse sur le béton lisse, à quelques centimètres près des chaussures de mon agresseur. Des éclaboussures les entachent quand même un peu, et la bête féroce à mes côtés soupire de mécontentement et se décale vers le côté.

- Putain ! Grogne-t-il, bordel de ...

Je me redresse lorsque les spasmes arrêtent de me plier en deux et m'essuie les coins de la bouche, la vision floutée, je tente de reprendre un peu de contenance face à Cameron, mais mon état empire de seconde en seconde.

- C'est bon t'as fini ton cirque? Me balance-t-il amère, tu vas me répondre ou est-ce qu'il va falloir que j'emploie la manière forte?

Son regard est menaçant, et intérieurement je sais que j'ai peur, mais mon corps est trop faible pour le reconnaître.

- Je , commencé-je mais ma vision baisse encore et une sueur froide perle dans mon dos, mes pieds lâche et je m'adosse au mur derrière moi.

- Laisse-moi partir, soufflai-je d'une voix fébrile.

-Qu'est ce que , commence cette voix que je n'ai plus du tout envie d'entendre, tu crois , ajoute-t-il en s'approchant.

Il ne finit pas sa phrase que mes pieds me lâchent et je glisse le long du mur, avant l'impact avec le sol qui aurait été violent sans doute, je sentis des mains larges, et puissantes me retenir par la taille, je ne vis plus rien, je me sentais affreusement mal.

- Tu claqueras pas avant de m'avoir rendu cette fichu clé, compris ? Lance-t-il entre ses dents serrées, je te ramènerai d'entre les morts si il le faut ! Avait-il ajouté.

Je ne sais pas ce qui m'arrive, je lutte pour ne pas tomber dans les pommes ,je devine à peine ce qui se passe . Je sens qu'on me soulève, ou peut être pas, j'entend des pas, mais mes yeux peinent à s'ouvrirent alors je les ferment et laisse tomber, et à partir de là je ne sais absolument plus rien .

Vos promesses : HésitationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant