- Excusez-moi, sauriez-vous ou je peux trouver un bar , ou peut-être un endroit par ici ou des mecs en motos traînent assez souvent, avec des blousons noirs et toute la panoplie? Demandai-je à ce vieux barmen qui semble aux portes de la retraite.
Je plisse un oeil, moi même pas très sur de la description que je fournissais , mais après tout je suis venue de ce côté de la ville c'est justement pour rétrécir mon cercle de recherche, il ne doit pas y avoir des milliers de barjots comme eux en ville,non ?
- Les shadows vous voulez dire? Lâche le vieux, ce qui me surprend au plus haut point.
- Vous les connaissez? Écarquillé-je les yeux devant sa précision.
- Et ça vous étonne ma petite? Ricane-t-il, c'est la preuve que c'est à vous que je dois poser la question, si vous les connaissiez , continue-t-il en essuyant un énième verre, vous demanderiez pas ou les trouver.
- Pourquoi ça? Demandai-je curieuse.
- Et bien parce-que pour commencer une jeune fille tel que vous n'a rien à faire de ce côté de la ville , fit-il en me détaillant de haut en bas tout en faisant briller le verre entre ses mains autant que son crâne chauve brillait sous les lumières orangées de ce petit bar restaurant, et ensuite, enchaîne-t-il , tout le monde dans cette ville sait ou les trouvés, c'est évident, et si vous ne savez pas vous ne devriez peut-être pas chercher.
Je passe outre le fait qu'il m'informe que ce que je fais est stupide, peut être même dangereux et inhabituelle pourr une pauvre fille fréle comme moi , car je le sais ! Mais j'ai besoin de quelqu'un en ce moment, en toute urgence, et que ce quelqu'un se balade lui aussi en blouson en cuir, tout le temps.
- Probablement , donc ? Commencé-je en arborant un sourire indifférent pour amadouer le vieux Monsieur, ou puis-je les trouver?
Il pose son verre et son torchon dans un soupire , et pointe la rue en face de notre position actuelle, à travers la vitre dont dispose le bar.
- Longez la ruelle la-bas, jusqu'au bout du chemin sur la gauche avant les bois , quand vous arriverez sur ce qui ressemble à une parade de motos, vous y êtes! Explique-t-il simplement.
Je lui souris et le remercie, même si il a l'air de me prendre pour une folle, j'aurais peut-être du arborer un style plus sauvage, plus décontracté, pour venir ici et me fondre dans le décore, malheureusement je n'y ai pas penser, et mon jean simple et mon Bombers vert militaire font assez "petite fille" et font tache dans ce décor de gothiques, de filles sexy, de gars tatoués a tout bout de rue, et puis rien qu'a ma tête et a mes yeux paniqués on se doute forcément que je ne suis pas d'ici .
Je suis donc les consignes du barmen et longe la ruelle qui semble interminable, en face de moi le lac indiquant l'extrémité de la ville se dressant à l'horizon , un froid innommable me traverse la peau, mais j'avance quand même serrant mon petit sac fort contre moi.
Et la quand je pense arrivée au bout, je ne vois que le lac plus loin, je me demande où je suis , puis par réflexe je regarde à gauche, puis à droite.
Et mon coeur manque de glisser lorsque l'expression " parade de motos " prenait tout son sense, car non pas une dizaine, pas une vingtaine , mais plus d'une cinquantaines de mots sont garées sur une espèce d'énorme plate forme en béton d'un gris très claire, différents modèles, différentes tailles, différentes formes, d'anciens voir même de très anciens modèles je dirais même que se sont des pièces de collections -bien que je ne sache pas tout du domaine - , et d'autre très nouvelles mais toujours dans les airs old School comme si elles préservent toutes une similitude malgrés leurs différences.
J'ouvre grand la bouche, depuis plusieurs secondes je n'arrive plus a la refermée, c'est un truc de dingue! J'ai l'impression d'avoir des pouvoirs magiques et d'avoir sauté dans l'un de mes magazines, ceux de mon enfance.
Je flâne entre les engins, tous parfaitement pimpés et customisés , j'ai l'impression de sentir les différents style des personnes qui les conduisent. Puis une idée me frappe, combien sont-ils au juste? En tout cas beaucoup plus que la petite dizaine que nous voyons au lycée.
A force de baver sur tous ces petits bijoux j'oublie vite ceux pour quoi je suis venue et ce n'est que lorsqu'un bruit venant du grand portail en face de moi me fait relever la tête que je m'en rappelle.
- Je peux savoir qui t'es toi? Tu fous quoi ? Me lance une voix grave avec un fort accent .... Russe?
Je relève donc les yeux et m'aperçois que la petite porte dont dispose le grand portail d'un rouge brique s'été ouverte et avait laissé place a une armoire a glace, un type énorme avec un foulard sur la tête, une moustache épaisse, blanche comme les morceaux de neige encore présent par ci par la, et des tatouages pleins les bras, en débardeur blanc malgrés le froid, il croise ces derniers et me scrute silencieusement.
Je déglutis difficilement il faut dire que cet endroit , ce type et tout ce qui se rapporte à eux fout carrément les jetons, mais bon je ne me démonte pas , et puis je suis venue en amie , peace and love musclore !
- Je ...Hum, je suis venue voir Cameron , Cameron McColt, me sentis-je obliger de crier en vu de la distance qui nous séparait, est , est-ce qu'il est là? Bégayé-je .
Je bégaie maintenant? C'est nouveau ça!
- Qui le demande ? Rétorque directement et froidement le russe- car oui maintenant j'en suis sûr il est Russe - .
- Je m'appelle Okdalina, je suis une amie du lycée , tenté-je misérablement gênée .
Le russe me toise un moment et sur le point de partir une tête que habituellement je déteste passe à travers la porte, je l'embrasserai même tant je suis heureuse de le voir! Enfin en admettant qu'il ne me fasse pas renvoyer, ou pire!
Ne déconne pas le maigrichon, surtout ne déconne pas.
- Boris , y'a le grand manitou qu'aurait besoin de... commence le maigrichon aux cheveux gras en s'adressant à notre montagne, mais il se bloque en posant les yeux sur moi , la rebelle Ultra chiante ? Mais qu'est ce que tu fou la? Rit-il presque euphorique .
- Salut , Fred, lâchai-je une mine dégoûtée.
- Tu la connais? Ajoute ce " Baris" ou Boris" ou je ne sais quoi.
- Ouai elle est au lycée avec nous, lui répondit-il les yeux toujours fixés sur moi, tu veux voir Cameron c'est ça? Me crie la voix de chèvre de cet imbécile .
- Ouai s'il te plait tu pourrais lui demander de sortir, c'est assez urgent, lui répondis-je.
Ça devient déroutant de parler a travers cette distance, mais tout de même je ne veux pas trop m'approcher.
- Bah je t'en prie entre! Hurle le maigrichon .
- Non je préfère que...
- Je vais pas aller te le chercher, alors si tu veux lui parler t'as qu'à venir, me sourit-il ce qui me donne envie de le gifler, oh allez quoi, ajoute-t-il voyant que j'étais bloquée sur place, on vas pas te manger non plus , hein pas vrai Boris ?
Il fait un signe de la tête au grand gaillard à sa droite et ils entrent tous les deux, laissant la petite porte ouverte . Moi qui disais être contente de le voir? Quelle conne je fais ! Bon bah je suppose que je ne suis pas arrivée ici pour rien? Je me maudis d'être aussi curieuse, je me maudis jusqu'au plus profond de mon âme lorsque tout doucement mes pieds s'avancent vers l'immense portail .
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Vos promesses : Hésitation
Ficção AdolescenteTout le monde ici savait, tous, étaient liés par cette histoire, ce passé, ce secret, chacun sa version et chacun sa vision, tous, sauf elle . Okdalina ne se doute pas que son arrivée dans cette nouvelle ville va tant la changée, tant lui a...