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- Tiens, ajoute Carter en me tendant une serviette, vas vite prendre une douche, je nous prépare un truc à boire et je reviens.

Je hoche simplement la tête en le regardant sortir de la chambre, je jette un œil aux vêtements qu'il m'avait donnés et à la serviette, puis je pivote la tête et mon regard entre en contact avec mon reflet dans le long miroir de l'armoire.

Je referme les yeux, horrifiée, je suis pitoyable, je soupire et me dirige vers la salle de bain.

L'eau chaude me fait un bien fou, j'appuie ma tête contre le carrelage froid du mur pendant que la grande pièce digne d'une salle de bain de chambre d'hôtel cinq étoile ou je me trouvais se remplisse d'une buée blanche et épaisse dû à la température de l'eau.

Je n'arrête pas de voir les images de ce soir en boucle, comment peut-on vivre autant en quelques heures?

Et puis, quelle heure est-il actuellement? Est-ce que minuit est passé? J'ai perdu toute notion du temps, est-ce que je l'ai passé à pleurer dans un bar? Ou à déambuler comme une morte-vivante dans les rues de la ville ? Ou peut-être que la nouvelle année s'est pointée alors que j'étais soit dans les bras de Cameron, ou bien en train d'embrasser Carter.

Wow, songé-je en coupant l'eau, tu deviens vraiment la dernière des garces Okdalina.

J'enfile le t-shirt extra large de Carter, le short, ainsi que les grandes chaussettes qu'il m'a donné j'enroule mes cheveux dans la serviette et sort enfin de la douche,

La chambre est encore vide lorsque j'avance à l'intérieur.

Je me pose sur le lit et attend silencieusement son retour, après plusieurs minutes à tenter de penser a autre chose qu'au carnage de ce soir, j'entend Carter discuter brièvement , au début j'ai d'abord pensé qu'il était au téléphone mais ensuite une voix féminine s'élève mais malheureusement pas assez pour que je la reconnaisse, puis la porte s'ouvre et Carter entre lentement essayant de ne pas reverser les deux grosses tasses qu'il tenait entre ses mains, il referme la porte avec son pied et se retourne vers moi.

- Je nous ai fait du chocolat chaud, j'espère que ça te va , marmonna-t-il avec un sourire gêné.

Je tends la main pour recevoir le mug encore fumant, tout en lui souriant faiblement .

- C'est parfait merci, avec qui tu discutais? Demandis-je lorsqu'il prit place face à moi.

- Ma mère est encore en ville je te rappelle, me répondit-il en prenant une première gorgée de son breuvage.

- Ah oui, me rappelais-je, et... elle sait que je suis là? Marmonné-je mal à l'aise et surtout honteuse de la situation.

- Non , non, elle est allée dormir de toute façon, je me suis dit que tu ne voudrais pas la rencontrer ce soir, commence-t-il doucement, peut-être demain matin? Sourit-il faiblement en caressant légèrement ma joue de ses doigts.

Il allait les retirer mais je rattrape de nouveau sa main et la repose sur mon visage, comme un chaton avide de caresses, ça le fit sourire tendrement, et sans un mot il continua à caresser ma joue, je ferme les yeux et apprécie ce moment de douceur et de calme dans cette soirée d'horreur et de drame.

- Okdalina, je suis tellement désolé pour...

- Shutt, le coupé-je brusquement en ouvrant les yeux et en lui posant deux doigts sur les lèvres pour l'empêcher de continuer.

Je pivote légèrement et pose ma tasse sur le guéridon près du lit, puis je m'avance un peu plus vers lui.

- S'il te plaît Carter, pas ce soir, on en parlera demain!

- Tu en es certaine ? Je pensais que tu ne voudrai plus me voir après ça ...fronce-t-il les sourcils visiblement tout aussi mal à l'aise que moi.

Non, ce soir je n'ai pas besoin de parler, ni de crier, ni de me disputer ou découvrir autre chose, et d'avoir encore plus de questions, ou de réfléchir aux aveux que je devrais faire, ni à la façon dont je devrais le faire, non !

Ce soir, j'ai besoin de lui, j'ai besoin qu'il me rappelle ceux pourquoi j'ai accepté tout ces changements dans ma vie, j'ai besoin qu'il allume la lumière réconfortante qui luisait pendant ces derniers mois de relations, je veux me rappeler à quel point je l'aime, et que son amour pour moi lui aussi est sans faille.

- Embrasse moi Carter, lâché-je au bord des larmes.

La surprise se lit dans son beau regard, je ne suis pas très demandeuse d'habitude, et surtout pas aussi directement, mais cette fois, je sais ce que je veux alors je lui retire la tasse des mains et la laisse tenir compagnie à la mienne, pour ensuite venir me coller a lui.

- Embrasse moi, ajoutai-je d'une voix qui meurt vers la fin à cause de sa bouche qui fend sur la mienne.

Je me délecte de ce baiser, j'y donne tout ce que j'ai à donner, mes mains parcourent son visage, son cou, sa nuque, ses cheveux, je veux tout de lui. Je le tire afin que je puisse retomber sur le dos , il met fin à notre baiser, les joues légèrement rosées par la température qui a rapidement grimpé, et me regarde alors qu'il se tient au-dessus de moi.

- Tu es sûr de vouloir...

- Ne t'arrête pas , murmuré-je en fixant ses lèvres comme une droguée en manque .

Un sourire d'une fraction de seconde parcourt ses lèvres avant de revenir reprendre une mine sérieuse et de se concentrer sur sa tâche. Nos vêtements voltigent assez vite, la respiration de Carter dans mon cou me donne des frissons jusqu'à l'âme, je savoure chaque coup de langues qu'il passe sur ma peau, à commencer par mes seins qui sont au garde à vous en sa présence, ensuite lorsqu'il migre vers le sud de mon anatomie, je passe mes mains sur ses cheveux la tête beaucoup plus allégée comme si rien en dehors de ce lit n'avait jamais existé .

Lorsque sa bouche portant le goût de mon intimitée revient vers la mienne, un soupire m'échappa, il attrapa un préservatif et l'enfile à toute vitesse, sa main revient sur mon visage, son regard planté dans le mien, je sentis l'extremité de son sexe demander l'accès au mien, j'envoie alors mon bassin à sa rencontre et découvre de nouveau la sensation délicieuse de partager ça avec lui tout en plissant les yeux, toujours difficile d'accépter le premier cou en moi.

Toujours en me fixant intensément, la mine grave, la bouche légèrement entrouverte tout comme la mienne, Carter continue ses vas et vient répétés. Je me concentre sur chaque sensation, enregistre chaque soupire, passe ma main sur toutes les parcelles de sa peau pendant que nos corps bougent au même rythme.

Je vis l'instant en me demandant intérieurement comment puis-je douter de l'amour que j'éprouve pour ce garçon? Je l'aime, c'est indéniable. Ça s'avère plus compliqué que je le pensais.

Vos promesses : HésitationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant