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       J'ai essuyé mes larmes, je me suis bien lavée le visage dans les vestiaires vides des filles, je me suis entraînée à sourire devant le miroir, supprimant de ma mémoire les dernières scènes auxquelles je venais d'assister.

Malgré un mal de tête atroce, je me force à me mettre en position décontractée, et sors de cette pièce, je me dirige vers les grandes portes du gymnase, les garçons s'entraînaient toujours d'un côté, et les Cheerleaders de l'autre, Alison et Kylie semblaient même de loin en concurrence évidente, mais commençant à connaître cette fille, Alison n'a aucune chance de garder son grade de capitaine bien longtemps.

Cette réflexion me tord le ventre, alors je me débat de tout mon être intérieurement pour ne rien laisser transparaître, je jette un coup d'oeil au gradin, le groupe au complet, si on compte ceux sur le terrain, Kate engloutit un sandwich sans prêter grande attention aux entraînements, elle aime juste manger ici, ou fumer lorsque c'est totalement vide , à ses cotés Kevin, je n'ose même pas le regardé, Carter et moi avons parlé de son cas, Carter semblait surpris mais pas choqué, comme si au fond, il savait, mais que le fait de l'entendre avec preuve à l'appuie était étrange, ensuite nous n'en avons jamais parlé à nouveau, après tout c'est son ami, pas le mien, son histoire m'est complètement égale .

L'âme meurtrie, je colle mon sourire préparé sur le visage et pénètre complètement, les regards se braquent sur moi, Steve et Noah me saluent de la main et je leur rends en prétendant ma bonne humeur et ma joie de les voir habituelle . Carter trottine vers moi en petit pas de course, je le regarde, dans son look le plus sexy, celui que j'aime le plus habituellement, d'un oeil fade, maussade, comme si je mangeais mon plat préféré sans en sentire le goût sur mes papilles, il me sourit de toutes ses dents .

- Hey Trésor, lance-t-il, t'as fini tes révisions? Demande-t-il à moins d'un mètre de moi.

À l'entente de ce surnom je me crispe, un frisson douloureux me parcours , mais comme je me devais de le faire, je gardais la face, encore pour un moment.

- Oui, sourie-je, j'ai terminé.

- Super, tu peux rester regarder l'entraînement alors, murmure-t-il en plaquant sa bouche à la mienne dans ce geste habituel que nous avons développé. J'y répond, comme un automate, j'ai une constante envie de pleurer, mais je ne fais rien.

- Non, mon coeur, répondis-je ce qui semblait m'arracher la langue tant ce n'était pas sincère, je dois y aller, ma mère a besoin de moi pour je ne sais quoi, fini-je en lui souriant.

- Oh, d'accord très bien, me répondit-il.

- McColt, c'est pour aujourd'hui ou pour demain ? Hurle la voix du coach derrière son dos.

- Le devoir m'appelle, lance-t-il d'un air désolé en pointant du pouce le coach derrière lui, je t'appelle ce soir.

- Ça marche, lui répondis-je alors qu'il entame déjà une cadence en marche arrière, je t'appelle dès que je finis.

Il me fait un clin d'œil, je lui souris, et me retourne pour quitter les lieux, à peine tourner mon sourire retombe et mon expression facile morbide se peint de nouveau à mon visage. Je pousse les portes du gymnase, première étape achevée, il me fallait le voir, lui parler, voir si après ce que j'ai surpris comme discussions il allait paraître mal à l'aise de devoir mentir,ou perdu, ou même triste ou perturbé, ce qui aurait été plus honnête que ceux à quoi j'ai eu droit.

Cette bonne humeur, cet accueil chaleureux, cette multitude de petits gestes, et surtout ce surnom , comme si de rien n'était, ce qui pour moi prouve une habilité à mentir hors norme, et c'est extrêmement suspect alors que moi, j'ai eu du mal à le regarder dans les yeux à chaque fois qu'un épisode Cameron se produisait, et Dieu seul sait depuis combien de temps je voulais lui en parler, et puis au fond si on expose vraiment les faits, je n'ai rien fait de mal, si il m'avait raconté clairement toute cette histoire j'aurais peut-être pu comprendre, mais au finale tout est aussi flou qu'à mon arrivée, et personne ne peut me blâmer de vouloir savoir la vérité, et avoir mon propre avis.

Vos promesses : HésitationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant