L'heure de dire au revoir, arriva bien trop vite à mon goût, lorsque la voiture de Carter démarra me laissant dans ce quartier, tout aussi beau qu'ennuyant, je regrettais déjà le confort de ses bras et la douceur de ses lèvres.
Et me voilà, deux heures après mon retour à la maison, toujours habillée, de la tête aux pieds, étendue sur le dos, à soupirer à chaque souvenir délicat, et même les plus brutaux d'ailleurs.
Il faut dire que cette nuit, et aussi cette journée m'ont changé, je me sens différente même si je sais qu'au fond je ne le suis pas vraiment, mais il y a une sensation de nouveau en moi, et je compte bien l'apprécier jusqu'au bout .
Le reste de la journée défile sous mes yeux, je suis fatiguée, évidemment moi et tout effort physique, n'importe lequel -même si il est très agréable- ne faisons pas bon ménage, alors je ne sais pas comment mais ma mère m'a convaincue de sortir les poubelles, alors que je tombais de fatigue, ou peut-être que c'est moi qui ai proposé? Je ne sais pas, je ne sais plus, et je m'en cogne.
Tout ce que je sais c'est que ce sac est lourd, en me dirigeant vers la benne à ordure en face de la maison, je traverse la ruelle les yeux à moitié clos, fantasmant d'un lit bien chaud ,lorsqu'une ombre attire mon attention, je relève la tête rapidement , mais je ne vis rien.
Je secoue la tête, la fatigue me fait halluciner, il est vraiment plus que temps pour moi d'aller au lit.
Je soulève le gros sac et le balance avec tous les autres de son genre, ensuite je m'essuie les mains l'une contre l'autre, et là un bruit résonne dans le calme apaisant de la nuit, cette fois il y a bien quelque chose.
Le bruit se répète, venant de je ne sais quel buisson parmi les centaines de merdes décoratives dans ces quartiers, et se répète encore. Jusqu'à ce qu'il soit bien net, des pas! Quelqu'un avance vers moi.
- Max? Songaige-je car il avait proposé de m'aider avec les sacs .
Un regard vers la porte de la maison qui n'a pas bougé anéantie mes espoirs, les pas continuent, ça vient de ma droite, une silhouette se dessine, un homme assez petit, avec une capuche sombre.
Par réflexe, ni une ni deux, je me dirige vers les escaliers pour regagner la maison, mais lorsque je presse le pas, l'homme fait de même, il me suit !
Mon coeur bute contre ma poitrine et une chaire de poule redressa mes poiles, je lance des regards derrière moi, l'homme parcourt vite la distance entre nous et au moment où je me décide à courir il me rattrape avant même que mon pied ne se soit posé sur l'escalier, il me tire par le bras, un crie de surprise s'échappa de ma bouche mais il s'empresse de presser sa main sur cette dernière, apparemment tout aussi paniqué il me mime de me taire.
- Chuut, bordel mais ça va pas ou quoi? Ferme la! Tu veux tout foutre en l'air ?
Abasourdie , je me tus sous la pression de sa main et ouvrit grand les yeux.
- On m'a dit que tu serai discréte putain ! Grogne-t-il de sa voix fluette en me lâchant.
Il a l'air agacé par ma réaction, mais ne semble pas me vouloir de mal, enfin je crois, mais son attitude est étrange, d'abord , il chuchote, ensuite il regarde un peu partout, et surtout à aucun moment il ne retire sa capuche, je vois à peine sa bouche.
Je recule quand même instinctivement et laisse une bonne distance entre nous, le cœur toujours dans la gorge, évitant les gestes brusques pour ne pas provoquer ce détraqué.
- J'ai glandé toute la journée t'aurais pu te bouger quand même!
- Vous devez vous trompez sûrement...
Il ne me laisse pas le temps de finir et me tend quelque chose que j'ai du mal à bien définir dans l'obscurité de cette rue seulement éclairée par ce maigre éclairage public, puis ensuite je comprends qu'il tient entre ses doigts maigres et longs, une clé USB, entiérment noir, mai d'un noir matte .
- Et dis-lui qu'on est quitte maintenant!
Comme par réflexe lorsqu'il me la tend une seconde fois avec insistance je l'attrape, je l'analyse, et oui c'est ça , c'est une clé USB, tout ce qu'il y a de plus basique, mais qui ne ressemble à rien aux nombreuses que je possède ou j'ai bien pu avoir par le passé , ce type doit sûrement se tromper, il m'a peut être confondu avec quelqu'un d'autre.
- Je répète vous vous....
Je stoppe ma phrase car ma main tend le bout de plastique à la pointe métallique , dans le vide, il n'y a personne en face de moi. Je pivote la tête à gauche, puis à droite, puis de nouveau à gauche pour finir par tourner sur moi-même.
Bordel de merde, mais où est passé ce type?
Un vent froid souffle et soulève des feuilles sur son passage, comme balayant ces rues parfaites, vides, et sombres, et ajoutant une dose d'effroi à cette scène extrêmement...étrange que je venais de vivre.
J'attrape le gilet que j'avais mis avant de sortir et me serre dedans , j'ouvre ma paume et baisse mon regard vers l'USB, décidément, je suis larguée.
Un chat sort d'une poubelle et en fait tomber le couvercle ce qui me fit sursauter comme une malade, le vent de la panique souffle cette fois en moi et mon côté poule mouillée revient bien vite, je referme la main et cours à vive allure à l'intérieur, je referme le battant de la porte et plaque mon dos dessus, puis je ferme les yeux et tente de mettre de l'ordre dans ma tête alors que la chaleur de la maison s'occupe de mon corp.
- Tout va bien chérie? Lance la voix de ma mère qui sortait du salon un de ces romans à l'eau de rose à la main.
Je lui souris et me redresse, tentant de paraître un minimum naturelle.
- Ça va , ça va, je , le froid dehors, c'est incroyable ! Réussis-je à aligner, bon j'y vais moi , bonne nuit.
Bon, pour le naturelle, disons que j'ai essayé .
- Heu bonne nuit, entendis-je ma mère me dire alors que j'étais déjà presque au bout de l'escalier menant à ma chambre .
Une fois dedans, porte verrouillée à double tours, je balance la clé USB sur mon bureau, et passe mon regard,d'elle à mon ordi, de mon ordi à elle.
Dois-je regarder ce qu'il y a à l'intérieur?
C'est peut être juste un film après tout? Ou un cours, ou des photos? Un jeu peut être bien ?Dans ce cas, ce ne serait pas grave, au pire si je ne suis pas la vrai destinataire le proprio cherchera après moi quand il verra qu'il ne reçoit rien et moi je la lui rendrai.
Mais, une partie de moi, me dit que c'est malheureusement trop beau pour être vrai, je flaire la merde à plein nez, et si c'était quelques chose de grave? Peut être que même si je n'ai rien regardé on ne me croira pas ! Suis-je condamnée? Et si c'était des indices sur une affaires de meurtre ! Ou des affaires de drogue ? Je devrais la donner à la police? À Max et à ma mère peut-être? En parler à Carter?
Je regarde de nouveau l'USB, puis mon ordi, et à force de cogiter je m'effondre sur mon lit, déjà fatiguée de base, je n'avais pas besoin de ça . Tout allait si bien bordel, c'est quoi encore cette histoire ?
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Vos promesses : Hésitation
Novela JuvenilTout le monde ici savait, tous, étaient liés par cette histoire, ce passé, ce secret, chacun sa version et chacun sa vision, tous, sauf elle . Okdalina ne se doute pas que son arrivée dans cette nouvelle ville va tant la changée, tant lui a...