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Dehors le froid nous attaque violemment, mais comme anesthésiée par le choc c'est comme si mon corp n'y réagissait pas, je me précipite vers Carter que les garçons viennent de lâcher, mais qu'ils surveillent toujours d'un oeil inquiet , comme si c'était une bombe à retardement .

- Carter, commencé-je d'un ton crispé par les nerfs , je peux savoir ce que ça veut dire.

Dans ma lancée vers lui, le petit foulard blanc autour de mon coup se délie et tombe de part et d'autre de mes épaules, Carter relève sur moi un regard qui me stop dans ma cadence vers lui. A quelques mètres du garçon que j'aime, mes pieds sont bloqués, je n'arrive plus a faire un pas de plus.

- Toi ! Commence-t-il doucement le regard toujours aussi effrayant, Qu'est-ce que tu foutais avec lui hein? Crie-t-il soudain à plein poumon en faisant un pas en avant, qu'est ce que tu comptais faire hein?

Instinctivement je recule d'un pas, il continue à avancer et se plante face à moi, les yeux de nos amis sortent de leurs orbites, je pense que eux aussi n'ont pas l'habitude de ce genre de comportement chez lui.

- Il venait de s'excuser Carter ! Répondis-je lorsque je retrouve l'usage de ma langue.

- J'en ai rien à battre de ses excuses, je te demande ce que vous faisiez , continue-t-il à hurler.

Sa voix est tellement effrayée qu'elle se coupe par moments tant il crie , raisonnant dans la rue vide et sombre, heureusement pour nous la musique revenu à un volume infernal couvrait ce massacre, et même si ça n'avait pas été le cas, ce qu'en pense les gens serait le cadet de mes souci , car moi-même, je ne sais pas quoi en penser.

Je ne sais pas quoi dire, il ne semble pas lucide, il ne m'écoute pas ou peut-être qu'il ne m'entend même pas, son regard est comme absent, mais sa rage, elle, est omniprésente et il semble incapable de la contenir, comme un volcan en éruption.

- Réponds moi! Hurle-t-il en se penchant vers moi son teint commence à virer vers le rouge les veines du cou et des bras contractées au maximum, je ne reconnais plus du tout le Carter de quelques heures plus tôt.

Par automatisme je relève mon avant bras dans sa direction comme pour me protéger de lui, ce geste semble lui donner une claque son expression enragée se dégonfle comme un ballon percé, il retrouve une respiration régulière et observe ma posture défensive un moment, puis je me remets droit et dégluti.

- Carter, commencé-je essoufflée comme si j'avais participé à un marathon , qu'est ce qui se passe? Hoqueté-je en le fixant une boule indescriptible à la gorge, qu'est ce qui t'arrives ? ajouté-je alors que je n'entendais même pas ma voix tant mon cœur battait dans mes tempes .

Est-ce que c'est vraiment en train de se passer ? Où est-ce un mauvais rêve ? Il allait dire quelque chose, le regard brumeux, la respiration saccadée, mais Noah le saisit par l'épaule et le tire violemment en arrière.

- Bon mec, on rentre, t'en as assez fait pour ce soir ! Lance notre ami au sang aussi froid que le regard,d'un ton dur comme si cette fois il réprimande Carter comme un père le ferait à son fils qui aurait sérieusement déconné.

Il le tire sans ménagement vers la voiture et Carter se laisse faire, non sans me lâcher des regards désolés dans des éclairs de lucidité, comme s' il était revenu à lui.

Kevin monte à l'arrière tandis que Noah conduit Carter au côté passager , referme la porte, et contourne pour ouvrir la portière côté conducteur, avant de monter, il relève ses yeux vampirique vers moi et plie sa bouche dans un air des plus navré qui existe, et je me sens horriblement mal, tellement mal d'avoir causé tout ça, d'avoir gâché la soirée, et surtout d'être la nouvelle cause du mal être de Carter, à ces réflexions un sanglot m'échappa et je serre mes bras autours de moi, et baisse la tête laissant place à des larmes chaudes, je déteste pleurer en public .

Je relève le regard, lorsque la voiture de Noah démarre en trombe et baigne la ruelle d'un jet de lumière et d'un bruit de moteur qui me paraissait lointain, le véhicule disparut ensuite au coin de la rue, et moi je reste là debout sur la pelouse , la vision d'un flou totale a cause des larmes incessantes et silencieuses, a me poser comme toujours des milliers de questions, un bras me saisit soudain la taille , je pivote et croise le beau regard d'Alison.

- Il, commencé-je la voix déformée par les larmes, je, ajouté-je tentant tant bien que mal d'échapper aux sanglots qui m'attrapent a la gorge.

La fin de ma phrase est un éclat de larmes déchirantes mais silencieuses que je cache derrière mes mains , et ma tête retombe sur l'épaule d'Alison tendit que corp semblait ne plus me soutenir car mes genoux tremblaient .

- Ça va aller Okdalina, ça va aller, c'était juste un moment de nerfs, ne t'inquiète pas, tente cette dernière de me rassurer .

Kate arrive près de moi et me caresse le dos, en silence, certainement incapable de trouver les mots.

- Tu veux qu'on te ramène chez toi? Me demande doucement Alison.

- Non , non, redressé-je la tête à la hâte en reniflant de mon nez bouché, je peux pas rentrer comme ça, ajouté-je paniquée en essuyant mon visage de mes mains.

En retirant mes mains je vis des tâches noirs dessus , et merde! Je me rappelle avoir décidé de me maquiller pour l'occasion, quelle idée de génie, je dois ressembler à un tableau raté avec tout ce mascara sur la tronche.

- Qu'est-ce que je vais bien pouvoir dire à ma mère, continuai-je en pleurant de plus belle , elle, elle doit pas me voir dans cet état, réussis-je à finir malgré les nombreux la crise de hoquet qui rythmait chaqu'un de mes mots.

- Shute, ça va aller, on ira pas chez toi, lance rapidement Kate pour me calmer sauf que c'est loin d'être si facile, mais on doit quand même bouger d'ici, ajoute-t-elle d'une voix des plus douces dont elle dispose, je vais chercher Steve! Fini-t-elle en courant vers l'intérieur.

Alison continue de me bercer en silence, pendant que je traduis les instants précédents en torrents de larmes, attendant le retour de nos amis .

C'est vrai, pensai-je en jetant un regard autour de moi, je veux partir d'ici, et vite.

Vos promesses : HésitationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant