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Une fois dans ma chambre , je retire mes boucles d'oreilles en souriant, honnêtement, c'est un bon Noël que je viens de passer, qui l'aurait crû. Finalement cette ville, contrairement à ce que je croyais, ne m'attire pas que des emmerdes.

Soudain une pierre s'écrase violemment sur mon carreau et manque de peu de le fracasser, je sursaute. Je m'approche à peine de celle-ci qu'une seconde petite pierre réitère l'opération J'ouvre rapidement la vitre et esquive de peu une troisième qui aurait pu m'assommer!

Le froid me mord la peau avec force ma robe bustier noir ne me couvrait pas assez face au climat qui régnait dehors, mes yeux ont du mal à détailler qui se tenait en bas de ma rue à cause de cette brume et du peu d'éclairage disponible, mais tout de même sous la lumière du poteau en face dans la ruelle je distingue une silouhette, élancée, large, et.... une moto, Cameron ? Mais qu'est ce qu'il fout là encore.

Je passe toute la tête hors de la fenêtre et hoche les bras dans un signe qui veut dire "Quoi encore ? "

Il lève sa main droite et de ses doigts et me fit signe de descendre, je roule des yeux, le connaissant lui résister n'apporte que des problèmes supplémentaires, alors je referme la fenêtre , chope un gilet, et tente tant bien que mal de descendre sans faire de bruit , heureusement qu'il est très tard et que tout le monde dort, j'ouvre lentement la porte d'entrée, oh comme cette scène m'est familière!

Je la referme derrière moi, Cameron n'a pas bouger de sa place et semble complètement vautré sur sa moto garée, comment se fait-il que je ne l'ai pas entendu arriver? Ah, j'y pense, la musique et les blablatages y sont sûrement pour quelque chose. Il est peut-être ici depuis longtemps?

Voyant qu'il ne bougeait je me mis à avancer sur le palier et descendis les marches en bois qui me séparaient d'une herbe froide et sombre.

À mi-chemin, toujours sur la pelouse de la maison de Max, le biker se redressa maladroitement, ce qui me fronce les sourcils , il avance donc vers moi et nous nous faisons face.

- Cameron , mais qu'est-ce tu fais là? Commencé-je lorsqu'il n'est qu'à quelques pas de moi.

Bien que sa démarche soit droite une fois près de moi, une forte, très forte, odeur de whiskey me parvient déjà.

- Tu as bu? Lancé-je en l'analysant .

- Non, du tout! Lâche-t-il, son haleine sentait plus l'alcool que le whiskey lui-même!

J'observe ses yeux mi-clos , son regard encore plus vide que d'habitude .

- Ou peut-être un tout petit peu, bredouille-t-il avec un petit rire du bonheur de l'ivresse.

Je soupire en me frottant le visage, et je roule magistralement des yeux après avoir compris quelque chose.

- Pour l'amour du ciel , tu as roulé en moto, avec ce temps, et bouré? Ça va pas dans ta tête?

C'est de la folie pure, même si les routes sont dégagées quotidiennement, et qu'aujourd'hui il n'y a pas eu de nouvelle couche de neige, rien n'empêche que ce n'est pas la saison des engins à deux roues, encore moins en état d'ivresse.

- Ça vient tout juste de monter à la tête , et puis je , je voulais te voir, murmure-t-il d'une voix pâteuse malgré l'effort qu'il fait pour garder la face.

Les mains dans les poches, les cheveux en bataille totale, dans son accoutrement sombre comme toujours il me fixe sous ses cils comme le ferait un petit garçon qui tenterait d'éviter de se faire gronder.

- Me voir, mais pourquoi? Lui répondis-je en fronçant les sourcils, toujours aussi étonnée par tout ça.

Il hoche les épaules, dans un geste lourd, il est vraiment à l'ouest.

Vos promesses : HésitationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant