Il m'aura fallu quelques verres de champagne pour que je commence finalement à me détendre et à profiter de la fête, même si je ne suis pas persuadée que « profiter » soit le mot adapté. Lorsque je suis redescendue dans la salle à manger, Michael avait disparu et je me suis retrouvée un peu perdue au milieu de cette foule qui m'était inconnue.
Alors que je me tiens un peu à l'écart, un verre de champagne à moitié vide dans une main et que je suis en train de me demander s'il ne vaudrait pas mieux que je rentre chez moi à ce stade tout simplement, Esme débarque tout à coup de nulle part et me fait revenir à la réalité.
- Salut, Linn.
Elle n'a pas l'air de savoir sur quel pied danser. Ça tombe bien, moi non plus.
- Esme.
En la voyant de plus près, je me rends compte que les robes de mariées du siècle dernier ne sont pas franchement ma tasse de thé. On dirait un peu un rouleau de Sopalin en dentelles, avec des perles et des brillants de partout. Il faut aimer.
- Tu as deux minutes? me demande-t-elle en désignant la porte d'entrée. Je crois qu'il faut qu'on parle un peu.
C'est une sous-estimation. Je vide le fond de mon verre d'une traite, le pose au bord d'une table et me dirige vers la sortie.
Une fois à l'extérieur, je resserre mon châle autour de mes épaules et du coin de l'œil, je vois qu'Esme fait de même.
- Tu es très jolie, comme ça.
Ce n'est pas mentir : même le look Sopalin lui va bien.
- Toi aussi, Linn.
- Merci.
Pendant ce qui me semble être une demi-éternité, elle ne dit rien et seule la musique étouffée de l'intérieur se fait entendre.
- Alors, John, hein? je demande finalement pour faire avancer les choses.
- Oui, John. (Un minuscule sourire se dessine sur ses lèvres.) C'est une longue histoire.
- J'ai le temps.
- Oui. (Elle soupire, puis se jette à l'eau.) Je suis vraiment, vraiment désolée de vous avoir menti, à toi et à Isiah. Mais comme je te l'ai déjà dit - et à lui aussi, d'ailleurs, je n'ai jamais fait semblait d'être votre amie quand je traînais avec vous. C'était... tout le reste était faux, oui, mais pas ça.
J'hoche la tête, sans trop savoir quoi dire à ça. Je la crois, mais je n'ai pas envie de lui dire maintenant. Pas encore.
- Oui, tu avais déjà expliqué tout ça. Moi, ce qui m'intéresse, c'est plutôt la partie « toi qui te retrouves mariée à John Shelby pour sauver la vie de Johnny Dogs », ce genre de choses?
- C'est pas si compliqué que ça, en fait. Et puis la rivalité Shelby - Lee a assez durée de toute façon, donc ça tombe bien.
- Je n'en doute pas, mais... Comment John Shelby se retrouve coincé là-dedans? Lui en particulier?
Son sourire s'agrandit un peu et elle hausse les épaules.
- Oh, ça. Disons que... tu sais, quand je travaillais pour Shelby Company Limited au début, avant que je me fasse attraper? Et bien, c'était John mon chef. Et... bon, t'as compris, ça a rapidement fini comme entre toi et Michael, tout ça tout ça.
- Ah, dis-je en ignorant la partie sur Michael et moi. Et du coup de là, tu lui as demandé de t'épouser, et il a dit oui comme ça?
- Maintenant, ça sonne comme si j'étais en première position sur ta liste des personnes qui ont le plus de chances de finir seules avec des chats... (J'ouvre la bouche pour l'interrompre, mais elle continue : ) Non, plus sérieusement, c'est effectivement ce qu'il s'est passé. Bon, pas exactement : il a dit « non » d'abord, mais je sais me montrer très persuasive. Il le regrettera probablement quand-même à un moment ou à un autre, mais c'est pas mon problème.
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Michael Gray » Peaky Blinders AU
FanfictionBirmingham, 2019. Depuis plus d'un siècle, la famille Shelby est reine de Birmingham, à la tête d'un empire d'import-export aux quatres coins du monde. Rien ne semble pouvoir les arrêter. Mais cela ne plait pas à tout le monde... Linn, 19 ans, revie...