Au moment où je considère cette conversation terminée - principalement parce que j'ai compris que peu importe combien j'insistais, je ne saurais pas qui était cette mystérieuse personne à qui Thomas Shelby tenait beaucoup, je réajuste mon sac sur mon épaule et fais quelques pas en marche arrière en direction de la porte.
- Bon, je vais pas te déranger plus longtemps... Je vais... aller voir s'ils vendent des cartes de deuil à Tesco pour en prendre à l'avance une pour Esme, vu que c'est comme ça que fonctionnent les choses par ici. (Michael s'apprête à dire quelque chose, mais je l'interromps.) C'est bon, j'ai compris, Johnny Dogs est quelqu'un de mal, les gens mauvais disparaissent dans de mystérieuses circonstances et on ne retrouvera leur corps que dans vingt ans quand il sera à moitié décomposé.
- Tu n'as aucune idée d'à quel point il le mérite. (J'hoche la tête tout en continuant à faire marche arrière, parce que... je sais pas, qu'est-ce qu'on est censé dire dans ce genre de situation? Mais avant que je n'ai le temps de réfléchir plus à la question, Michael m'interpelle de nouveau.) Linn, tu ne peux pas rentrer chez toi.
- Euh... si, je peux? A moins qu'il y ait un problème avec les bus, de nouveau? J'ai vu qu'il y avait une manifestation contre le Brexit de prévue, mais c'était que jusqu'à 17 heures ce soir, non? A moins qu'ils n'aient...
- Esme sait où tu habites, ce qui veut dire que tout le clan Lee est au courant, explique-t-il en rangeant son ordinateur portable dans une sacoche puis en enfilant son manteau.
- Tous les gens qui passent chaque jour devant mon immeuble savent qu'il y a une Linn Pritchard qui habite au deuxième étage. C'est écrit sur la sonnette.
- Quand Esme et sa famille vont comprendre que tu n'auras pas réussi à me convaincre de laisser la vie sauve à Johnny Dogs, c'est sur toi que tout va retomber, Linn. Et en plus, vu ta connexion avec les Solomons...
Attends, qu'est-ce que... Il se dirige vers la porte, puis me la tient ouverte avant de la refermer à clé derrière nous. Ensuite, il sort son portable et commence à pianoter dessus.
- Euh...je ne suis pas sûre de comprendre, dis-je en le suivant dans les escaliers, tu n'es quand-même pas en train de dire que les Lee débarqueraient chez moi en mode... Oh mon Dieu, tu ne penses quand-même pas qu'ils essaieraient de me prendre en otage ou quelque chose du style et ensuite dire «coucou on a cette poulette ici, donnez nous Johnny Dogs sinon elle meurt»? Est-ce que vous avez Johnny Dogs, au moins? Michael?
Il ne répond pas et continue à marcher rapidement à travers les bureaux du rez-de-chaussée, les yeux toujours encore rivés sur son portable. Je sens les regards curieux des quelques employés travaillant encore malgré l'heure tardive sur moi.
- Michael, dis-je à voix basse tout en peinant à marcher à son rythme, si je meurs à cause de vos conneries familiales, je te jure que...
- Tu ne risques rien, répond-il sur le même ton.
Nous sommes arrivés devant une porte qui n'est pas celle que j'empruntais habituellement pour aller venir travailler. Michael l'ouvre, et nous tombons sur une petite cour intérieur dans laquelle sont garées deux grandes voitures noires, dont je crois en reconnaître l'une.
C'est en effet vers celle-là que se dirige Michael.
- On va où?
Il ne répond pas et s'installe sur le siège conducteur, s'attendant visiblement à ce que je prenne place comme si de rien n'était dans une voiture la nuit pour aller je ne sais où. Mais je reste plantée à l'extérieur. C'est peut-être puéril, mais... non, Michael ou pas Michael, Shelbys ou pas Shelbys...
VOUS LISEZ
Michael Gray » Peaky Blinders AU
FanficBirmingham, 2019. Depuis plus d'un siècle, la famille Shelby est reine de Birmingham, à la tête d'un empire d'import-export aux quatres coins du monde. Rien ne semble pouvoir les arrêter. Mais cela ne plait pas à tout le monde... Linn, 19 ans, revie...