C'est un «oui» pour le dîner de ce soir à Arrow House.
Même si je trouve ça un peu bizarre d'aller manger en jean et en sweat-shirt dans un manoir qui doit avoir quoi, cent, deux cent ans au moins, Michael m'a assuré que personne n'en aurait rien à faire. Je l'espère, pour le coup.
Lorsque nous quittons la maison de Michael, il fait encore un peu jour. L'air est frais et je croise les bras devant la poitrine - un peu parce que j'ai froid, beaucoup parce que je ne suis pas rassurée à l'idée de passer du temps dans la gueule du loup. Ce n'est pas que ces gens me soient antipathiques, c'est plutôt que je ne sais pas trop où me positionner par rapport à eux. Et le fait qu'ils soient du genre à se balader avec des armes à feux sous leurs vestes n'aide pas forcément non plus.
Quand nous arrivons dans l'entrée du manoir, un... majordome, quelque chose comme ça, nous ouvre la porte. Bien évidemment.
Michael se dirige vers la grande salle à manger. Je le suis.
- Ah, les voilà! s'exclame Arthur en levant un verre qui doit être rempli au choix de vin, de jus de raisin ou du sang de ses victimes.
A côté d'Arthur est assis Polly et au bout de la table, Thomas. Le couvert n'ayant qu'été mis à deux autres places, j'en déduis que le dîner aura lieu en petit comité. Ce n'est pas ce soir que j'arriverai à me fondre dans la masse.
Michael va s'asseoir sur la chaise de libre à côté de Thomas, me laissant la place la plus a l'écart. Tant mieux. Je m'installe et croise les jambes sous la table.
- Vous ne nous en voudrez pas, on a déjà commencé, explique Polly et je remarque quelques miettes sur son assiette. Un peu de vin?
Elle soulève une bouteille dont je n'ose même pas lire la date de production sur l'étiquette et Michael lui tend son verre pour qu'elle le remplisse. Même si je n'ai pas spécialement envie de boire, je fais de même et en bois une gorgée. Oula, ce n'est pas bon du tout. C'est acide. J'ai bu du vin à 2£95 de chez Aldi qui avait meilleur goût.
Polly me regarde comme si elle attendait un retour de ma part, mais avant que je n'ai le temps de mentir, le portable d'Arthur sonne et il décroche.
- Ouais? commence-t-il. Ouais ouais ouais, okédacord, ça marche, ouais c'est le numéro 144, ouais. Je leur demande. Ok, super. A plus. (Il raccroche.) C'était Finn, pour la livraison de Sabini Constructions qui devait venir là mais qui a été reportée...
* * *
Pour ma chance, la conversation a tourné autour de la construction d'un nouveau lotissement d'immeubles au nord de Birmingham pendant une grande partie du repas. Je n'ai pas tout compris, mais de ce que j'ai saisi, il y a eu toute une histoire avec ces Sabini - une autre famille pseudo-légale du coin, au même titre que les Shelby, les Solomons et les Kimber et la question du jour était : peut-on leur faire confiance?
La réponse était «non» pour Michael et Thomas et «oui» pour Polly et Arthur. Instinctivement, j'aurais dit non aussi, rien que pour le fait que... et bien je n'ai pas l'impression que ça soit une bonne idée que de faire confiance à qui que ce soit dans le milieu.
Mais ce que j'ai trouvé le plus bizarre, c'était qu'ils parlaient tous comme si je n'étais pas là, comme si je n'étais pas à leurs yeux affiliée au clan Solomons il y a quelques mois à peine. Peut-être que je me fais des films, mais vu la façon dont Thomas me jaugeait du regard de temps à autre, je me demande si tout ce repas n'est pas une mise en scène pour voir si je suis une personne de confiance ou non. Et peut-être que... d'accord, là je tombe certainement dans la paranoïa la plus totale, mais peut-être qu'ils ont exprès fait en sorte de servir un vin absolument immonde ce soir, juste pour voir jusqu'où va mon honnêteté - mais ça serait un peu tordu quand-même, parce que je peux aussi juste dire que le vin n'est pas bon par politesse comme je l'ai fait et... Je sais pas, il y a quelque chose qui cloche.
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Michael Gray » Peaky Blinders AU
FanfictionBirmingham, 2019. Depuis plus d'un siècle, la famille Shelby est reine de Birmingham, à la tête d'un empire d'import-export aux quatres coins du monde. Rien ne semble pouvoir les arrêter. Mais cela ne plait pas à tout le monde... Linn, 19 ans, revie...