J'ai dit à Esme de rentrer chez elle, qu'elle n'avait pas de souci à se faire et que j'allais m'occuper de la situation. J'ai l'impression d'avoir menti. J'ai définitivement menti.
Mon plan se résume en une seule ligne : demander à Michael si dans sa famille, ils ont une sorte de Death Note qui traînerait quelque part.
Au début, je comptais simplement lui passer un coup de fil : «Coucou, ça va? Oui, écoute je suis avec Esme là, qui me dit qu'un certain monsieur va décéder dans d'affreuses circonstances d'ici quelques heures...», mais Esme me l'a formellement interdit, sous prétexte que toutes les conversations téléphoniques étaient enregistrées par les Shelby et que ça ne ferait qu'aggraver la situation.
N'importe qui d'autre m'aurait dit ça et j'aurais sérieusement commencé à remettre en question leur état mental, mais là, avec Esme, je ne sais pas. J'ai un doute, et ça ne me dit rien qui vaille.
Je ne sais pas pourquoi j'ai accepté de l'aider. Je ne lui dois absolument rien, mais... je sais pas, quelque chose me donne envie d'en avoir le cœur net. Esme semble convaincue que les Shelby pourraient assassiner le premier venu - bon, même si ce Johnny Dogs n'a clairement pas l'air d'être inconnu au bataillon. J'espère que ce n'est pas vrai. Vraiment.
Sur le coup, je n'ai pas cru Esme, mais maintenant que je suis devant le bâtiment de Shelby Company Limited, je ne peux m'empêcher de penser que du kidnapping à l'assassinat, il n'y a qu'un pas. Ça devrait être un dicton populaire, ça.
Mon Dieu, mais qu'est-ce que c'est ridicule. Qu'est-ce que je fais de ma vie, au juste?
Je soupire et pousse la lourde porte d'entrée. Comme ce n'est pas l'heure de pointe, madame Joseph de l'accueil jette immédiatement un coup d'œil dans ma direction.
- Miss Pritchard, qu'est-ce que...
- J'ai rendez-vous avec monsieur Gray, dis-je comme si ça allait de soi. Je peux passer?
Madame Joseph me dévisage de la tête aux pieds pendant un petit instant, puis me fait signe de la tête que je peux circuler.
- Je ne pensais pas vous revoir un jour, commente-t-elle lorsque je passe devant son bureau. Pas après ce qui s'est passé avec madame Gray.
Ne sachant pas quoi répondre à ça, je ne dis rien du tout et me dirige vers les escaliers. Une chose après l'autre.
Quand j'arrive à l'étage, la porte du bureau de Michael est fermée, mais je n'entends pas de bruit à l'intérieur. Lorsque je toque deux fois, je croise mentalement les doigts en espérant qu'il soit seul.
Il répond «entrez», j'entre et je constate que pour une fois, l'univers semble être de mon côté.
- Linn? Qu'est-ce qu'il y a? (Il se lève d'un coup, la manche de sa chemise restant accrochée au bord d'un petit gobelet de café en carton dont le contenu se déverse sur le bureau.) Merde...
Il soulève son ordinateur portable et je m'avance rapidement pour soulever une pile de feuilles qui était sur le point de se retrouver imbibée de café.
- Désolée, je voulais pas...
J'attrape un paquet de mouchoirs dans mon tote-bag et les sors tous d'un coup avant de les répartir sur la flaque de café. Est-ce que les tâches de café sortent du bois? Oh mon Dieu, je crois que je viens de ruiner un bureau qui a l'air d'être digne d'une boutique d'antiquaire.
- Laisse, c'est pas grave, m'interrompt Michael tandis que je commence à frotter le bureau.
- Si c'est comme sur du parquet, ça va tordre tout le bois si on l'enlève pas tout de suite et...
VOUS LISEZ
Michael Gray » Peaky Blinders AU
FanficBirmingham, 2019. Depuis plus d'un siècle, la famille Shelby est reine de Birmingham, à la tête d'un empire d'import-export aux quatres coins du monde. Rien ne semble pouvoir les arrêter. Mais cela ne plait pas à tout le monde... Linn, 19 ans, revie...