« Chapitre 45 : Nicotine »

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   Je suis faible et j'ai dit oui.

   Quinze minutes plus tard, j'entends du bruit dans le couloir. Mais lorsque la porte s'ouvre de l'extérieur, je comprends tout de suite qu'il y a un problème.

- Et bien ça, c'est de l'accueil, dit Olivia en rentrant dans la pièce et en posant son parapluie trempé dans l'entrée. Tu étais en train de partir?

- Non, je réponds en prenant le parapluie pour aller le poser dans la douche avant qu'il ne salisse tout dans l'entrée. J'attendais quelqu'un en fait.

- C'est pour Isiah que tu te fais toute belle, maintenant? A moins que...

- C'est ça que tu appelles «se faire belle»? dis-je en désignant le sweat bleu marine qui n'est pas de première jeunesse que je porte. 

- Ce matin, tu en avais un encore plus moche - le beige qui ressemble à de la glace à la fraise mélangée à de la glace à la vanille fondue. Alors, c'est qui? Michael? Si c'est Michael, je peux repartir si vous avez prévu de rester ici. Que je travaille ici ou à la bibliothèque.

   Elle commence à refermer la tirette de son anorak et me fait signe d'aller récupérer le parapluie dans la salle de bains pour elle afin qu'elle n'ait pas besoin d'enlever ses chaussures.

- Olivia, tu ne vas quand-même pas refaire tout le trajet jusqu'à la fac en sens inverse juste parce que...

- «Fais ce que tu aimerais que les autres fassent pour toi», ou un truc comme ça. Crois-moi, ça m'aurait vachement arrangé si au tout début de notre relation avec mon futur mari j'avais eu une colocataire compréhensive et pas Martha Sandringham, qui passait la moitié de sa vie à aller courir dire à la surveillante de l'internat que j'essayais de faire venir en douce mon copain. Donc Linn, tu vas me passer ce parapluie et je vais m'en aller parce qu'il est hors de question que je termine comme cette Martha Sandringham un jour.

- On t'a déjà dit que tu étais la personne la plus pure de toute l'univers? dis-je en allant récupérer ledit parapluie et en lui tendant juste ensuite. Je te redois ça, vraiment. C'est moi qui irai faire toutes les courses le mois prochain, d'accord? 

   Elle ouvre de nouveau la porte et s'éloigne dans le couloir.

- Allez, tu dis coucou de ma part à notre bad boy, d'accord?

- Merci, Olivia. 

   Une fois qu'elle disparaît dans les escaliers, je referme la porte et vais me planter à côté de la fenêtre pour pouvoir voir Michael arriver.

   Je n'ai pas besoin d'attendre longtemps : quelques minutes plus tard à peine, je vois sa voiture noire se garer sur le bord du trottoir. 

   J'entends la porte d'entrée de l'immeuble s'ouvrir en bas, puis des pas dans l'escalier et finalement ça toque à la porte.

   Oh mon Dieu. Je respire un coup et essaye de faire comme si je n'étais pas en train de l'attendre de façon trop spécifique. Ce qui est un peu stupide, car bien évidemment que je n'avais que ça à faire en une demi-heure - ce n'est pas comme si j'allais commencer à faire je ne sais quoi juste pour devoir arrêter juste après?

   J'ouvre la porte. Il est là. En costume? En costume.

- Salut, Linn.

- Salut.

   Je lui tiens la porte ouverte pour qu'il puisse passer. Il s'exécute.

   Il se dirige tout de suite vers la fenêtre, dont il s'adosse sur le rebord, les mains dans les poches. De mon côté, je m'adosse contre mon bureau et croise les bras devant la poitrine.

Michael Gray » Peaky Blinders AUOù les histoires vivent. Découvrez maintenant