CHAPITRE 17 : L'Umbrien

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Le choc rude lui coupa le souffle, la paralysant un court instant

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Le choc rude lui coupa le souffle, la paralysant un court instant. Sa confusion était telle que son esprit peinait à comprendre ce qu'il venait de se passer. Une cohue chuintante régnait là-haut et se redressant sur ses coudes, elle chercha en vain Haïdès, et crut l'entendre hurler au loin ; impossible d'en être certaine tant ses oreilles bourdonnaient. Elle le vit enfin qui s'apprêtait à sauter pour la rejoindre trois mètres plus bas – elle n'avait rien à craindre. Le système de sécurité du puits choisit ce moment-là pour se déclencher, tendant une grille de barreaux épais via un réseau d'interstices, manquant de lui sectionner la jambe.

— Nique sa m...

Le reste de sa phrase se perdit dans les coups furieux qu'il assena sur le toit de la cage ainsi formée. Retenant une subite envie de pleurer, Aélig réussit à tendre un pouce pour lui signaler qu'elle n'avait pas si mal que ça. Déjà, Koschei se précipitait vers elle et déviant de son compagnon impuissant au-dessus d'elle, son attention accrocha les ténèbres béantes lui faisant face.

— Merde, lâcha-t-elle.

Lui tendant une main secourable, la stygienne l'aida à se relever.

— Qu'est-ce qui t'a pris ? T'es pas équipée pour descendre ici, s'écria-t-elle, furieuse.

— On m'a poussé, rétorqua Aélig en se dévissant la nuque pour scruter à nouveau les gradins sommaires.

Haïdès avait disparu.

— C'est bien ce que je me disais.

Serrant les dents, Aélig aperçut alors une figure noire à l'endroit qu'elle occupait avant sa chute, agrippée au rebord, se penchant en ouvrant des mâchoires avides. Sa physionomie diaphane lui était familière. Un flot de souvenirs épars et dégoûtants la submergea. Le Caveau, plongé dans l'obscurité, le sol glissant – l'ombre cauchemardesque agitant ses six bras dans un ballet mortel. Cette silhouette mince avait été là, elle les avait accompagnés dans les profondeurs, prisonnière muette des forces armées d'Hélion. Aélig ne se souvenait plus de son nom, elle ne le connaissait probablement pas ; tout était si flou et la panique ne l'aidait guère à se souvenir.

Se tournant vers l'arche par laquelle Koschei était entrée, elle la trouva close, scellée par un mur d'acier meurtri par de multiples rayures. Son cœur se serra. Pas d'issue. On l'observait. Des huées discrètes flottèrent dans l'air. Elle se demanda où était Haïdès.

— L'armure, dit Koschei d'une voix impérieuse en la saisissant par l'épaule pour la secouer.

— Mais, commença-t-elle, et la stygienne lui envoya un coup vif dans la nuque.

Étouffant un cri, Aélig l'umbrarmure se déployer autour d'elle dans un réflexe défensif. L'interface illisible se superposa à son champ visuel et elle entendit sa propre respiration se répercuter bruyamment dans le heaume.

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