CHAPITRE 9 : Famille

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Contrairement aux apparences et à ce qu'elle voulait bien faire croire, Aélig avait toujours été proche de son père

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Contrairement aux apparences et à ce qu'elle voulait bien faire croire, Aélig avait toujours été proche de son père. Bien plus que de sa mère, d'ailleurs.

C'est pour cela qu'une fois isolée dans une section habitable spacieuse, loin d'Auster et de ses petits camarades en uniforme, elle s'apprêta à supporter le sermon qu'on allait lui infliger.

Nicholas Lindstradt avait pris place sur le canapé en face d'elle. Quand elle était entrée, il n'avait pas esquissé un seul geste à son encontre, mais la jeune femme savait pertinemment que ce n'était pas par manque d'affection, mais plutôt parce qu'il la connaissait très bien. Il respectait son côté enfant sauvage.

— Je me suis inquiété, petit être, lui dit-il alors qu'elle s'installait en position du lotus sur le fauteuil, grimaçant à cause de sa blessure toujours sensible.

— Y avait pas de quoi, se défendit-elle.

— D'après ce que j'ai compris, t'as bien failli te faire tuer par une bande d'aliens furieux. Mon inquiétude est légitime.

Aélig ne trouva rien d'intelligent à répondre à cela. Elle profita de ce court silence pour le regarder plus attentivement. En deux ans, son père n'avait guère changé. C'était un idéaliste qui se cachait habilement derrière la désagréable façade d'un homme d'affaires. Il ne souriait presque jamais, à part quand elle était là.

— Pourquoi tu t'obstines à fuir, Aélig ? Je t'ai toujours tout donné, je t'ai offert la meilleure vie possible. J'ai fait en sorte que tu ne manques de rien. Je ne suis pas parfait, je le sais, mais tu ne peux pas me dire que je t'ai négligée...

Elle ne pouvait pas le contredire car il avait parfaitement raison. Anastasia Lindstradt, brillante ingénieure en aéronautique spatiale, n'avait jamais été très douée pour le devoir parental. Sa mère avait toujours eu d'autres rêves en tête. Elle avait aimé sa fille, cependant, d'un amour distant, bizarre. C'était son père qui s'était occupé d'elle après leur divorce. Il lui consacrait la moindre parcelle de son temps libre, maladroit mais attentif. Aélig n'avait pas grandi malheureuse, bien au contraire.

— C'est juste que je ne me sens pas vraiment chez moi, ici. Tu vends des armes. L'argent sur lequel t'es assis, il est imbibé de sang, p'pa.

— Argent que tu ne te gênes pas de dépenser durant tes petites cavales, se moqua Lindstradt sans méchanceté. Pratique de profiter des fruits de mon travail sans te salir les mains.

Elle allait ouvrir la bouche pour protester mais son père balaya sa phrase à peine formulée d'un geste de la main plein de lassitude.

— On a déjà parlé de tout ça. Je m'en fous si tu ne veux pas de l'entreprise, même si je préférerais que mon nom y reste associé. Mais ce n'est qu'un nom, après tout, ça n'a plus de valeur depuis longtemps. Ne pas vouloir t'asseoir à ma place n'est pourtant pas un motif valable pour essayer de...

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