Légion s'approcha de la passerelle, accolée au carcan métallique d'une nacelle marchande qui se balançait sur son treuil.
Ses mouvements étaient accentués par une brise qui prenait de l'ampleur.
Les moteurs de la cabine étaient encore entourés d'une aura bleutée : quelqu'un l'avait donc empruntée dans les vingt-quatre dernières heures.
L'horizon lointain s'était voilé d'un drap nuageux qui masquait le soleil sous ses tentacules blancs et filandreux. L'atmosphère était chargée, lourde, avec un arrière-goût humide et électrique ; un orage capricieux était en approche.
— Ça m'a pas l'air très sécurisé, constata Lindstradt en donnant un coup sur l'armature du pont suspendu.
Celle-ci émit un grincement de protestation quand le mercenaire y posa le pied.
La brise avait forci, les courants contraires finissant par accoucher d'un vent qui charriait une odeur d'ozone.
— Où est Aélig ? s'enquit le père de cette dernière.
Barker, qui tenait toujours la drôle de boîte extraite du substitut, indiqua la baie vitrée proche. Lindstradt repéra sa fille debout à l'intérieur de la pièce, fixant les alentours sans vraiment les voir.
— Allez vous assurer que tout va bien de son côté, commanda le directeur en s'adressant à Barker. Vous (il fit signe à Jensen, le second milicien) vous retournez voir Reyes, les renforts ne devraient pas tarder. Nous, on va aller voir ce qu'il y a de l'autre côté...
— Très bien, confirma l'intéressé, parlant autant en son nom qu'en celui de son compatriote.
Ils tournèrent les talons.
— Si vous envisagez de sauter, vous avez toute mon approbation, glissa malicieusement Cooper à l'alien, tandis qu'ils entamaient leur traversée.
La passerelle était solide et ne branlait pas malgré les apparences, même sous leurs poids conjugués avoisinant plusieurs tonnes.
— Je peux aussi vous jeter par-dessus, si vous voulez, rétorqua le Thanyxte.
Légion se demanda s'il devait rire ou pas.
Finalement, il préféra mettre une distance prudente entre Vol'Zan et lui. Il n'aurait pas cru qu'ils étaient aussi haut ; ils avaient passé que dix ou quinze minutes dans les escaliers.
Le sol se trouvait pourtant à plus de deux cent mètres en contrebas.
Saloperie de vide. Il avait horreur de ça.
Un soulagement involontaire l'envahit quand il atteignit la rive opposée du gouffre brumeux à la suite de l'alien et de Lindstradt.
Ils se trouvaient devant ce qui paraissait être une station géothermique auxiliaire, impression qui se confirma une fois qu'ils furent à l'intérieur, espace envahi par des remugles terreux imprégnés de souffre. Le sas de déchargement était encombré de caisses en métal et de bidons de produits chimiques vides.
VOUS LISEZ
IMPACT
Ficção CientíficaPersonne n'échappe à Hélion GmbH, le plus gros fabricant d'armes du Système Circulaire. Ni la fille du patron de l'entreprise. Ni le mercenaire malchanceux essayant de revendre du matériel de la compagnie suisse pour arrondir ses fins de mois. Ni M...