CHAPITRE 12 : Défragmentation

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Même si son métabolisme robuste lui permettait de supporter à peu près toutes les variables climatiques, Haïdès n'aimait pas beaucoup la sécheresse permanente de Carrière. 

La chaleur cuisante retombait quelque peu avec la venue de la soirée, certes, mais l'air charriait encore des relents de soleil, de poussière et de caillasse brûlante, ce qui était pour lui synonyme de soif et de mort lente.

L'humaine à ses côtés semblait le vivre bien mieux que lui, même si elle avait vidé plus de la moitié de sa bouteille d'eau depuis qu'ils étaient arrivés au cœur de la mégacité. 

Le Thanyxte ne savait pas vraiment ce qui l'avait poussé à la suivre.

Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'ils n'avaient absolument rien en commun. 

Mais étrangement, la présence de cette femelle mammifère ne le dérangeait pas tant que ça ; cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pas toléré un autre être à ses côtés.

La circulation piétonne à cette heure de la journée commençait à peine à s'éveiller de sa torpeur au goût de métal. L'artère sur laquelle ils déambulaient respirait une sérénité monolithique. Tout ici était ordonné, blanc et propre, figé dans un gigantisme disproportionné fidèle aux adages prétentieux de la Coalition du Kohltso. 

L'architecture cyclopéenne du nouvel âge transpirait la vanité à pleins poumons. Cette volonté qu'avaient les humains de construire toujours plus haut, plus imposant, plus sophistiqué, il ne l'avait jamais comprise.

Une espèce qui ne vivait que pour le superlatif dans tous les domaines était un enfant qui aimait empiler ses gros jouets pour qu'on lui prête attention ; comme s'ils avaient des choses à prouver au reste du monde.

D'immenses paravents de toile rigide étaient en permanence tendus au-dessus de la plupart des rues, préservant tant bien que mal les passants de la lumière en journée.

Les boutiques, restaurants et centres d'affaires offraient de larges baies suréclairées sur les boulevards sinueux, et il n'était pas rare de voir des cascades déferler du haut des parois rocheuses, se précipitant dans des trouées sans fond en plein milieu d'une avenue commerciale.

Certains quartiers avaient été bâtis au-dessus de profonds fleuves à l'eau claire, serpentant dans les crevasses. Les habitations troglodytes qu'on croisait parfois étaient reliées entre elles par d'élégantes passerelles recourbées en arcs gracieux. 

Là où ils se trouvaient, les quais bordaient l'aire piétonne en formant une interminable enfilade de marinas privées, décorées par d'énormes arécacées aux feuilles aussi larges que les barques motorisées qui se trouvaient en dessous. 

Dans cette zone centrale, le tourisme battait son plein, squattant les nombreuses terrasses ou fourmillant près de la rive fréquentée, sous l'œil vigilant des nombreuses patrouilles de la police – qui n'était rien d'autre qu'une branche du CSW moins lourdement armée et avec un uniforme légèrement différent dans sa couleur.

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