CHAPITRE 16 : Hammerfield

120 24 31
                                    


Aélig trouvait que leurs pas résonnaient beaucoup trop fort dans les entrailles du hangar creusé à même la montagne

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

Aélig trouvait que leurs pas résonnaient beaucoup trop fort dans les entrailles du hangar creusé à même la montagne.

— Qu'est-ce qui s'est passé ici ? demanda Lindstradt d'un ton consterné, tout en balayant les alentours avec une lampe torche, révélant des structures titanesques. Le générateur principal a grillé, on dirait...

L'espace était vide de toute présence humaine. Les chaînes de livraison automatisées, hautes comme des maisons, étaient immobiles et silencieuses. 

Dans les recoins les plus ténébreux, on devinait d'autres corps inertes, recroquevillés dans leurs propres sécrétions, pitoyables. Ils évitèrent de s'en approcher.

Une vague odeur de détergent, mêlée aux effluves plus âcres de la chair morte, flottait dans l'air. Cette puanteur délétère donnait un début de nausée à tout le monde, d'après ce que la jeune femme pouvait voir à travers les visières.

Seul l'alien avait l'air indifférent, mais peut être que son odorat n'était pas exactement le même que le leur ; ou alors il avait tout simplement l'habitude.

En s'approchant des tapis roulants figés, surplombés par une rangée d'instruments de triage robotiques aux tendons rutilants, Lindstradt poussa un grognement désespéré.

— Ils ont embarqué les bobines Gauss, constata-t-il.

Sur la surface caoutchouteuse, il ne restait que des centaines de débris de fusils haut de gamme sauvagement fracassés. Les accumulateurs magnétiques trop abîmés dans la précipitation avaient été abandonnés au sol.

Légion en ramassa un pour l'examiner et du coin de l'œil, il vit l'effrayant Thanyxte s'approcher.

— Permettez.

Il lui tendit la lourde bobine enroulée sur elle-même sans dire quoi que ce soit.

Il avait toujours détesté les stygiens, même s'il n'en avait croisé que très peu ; ces rares rencontres avaient néanmoins réussi à le dégoûter de l'espèce entière pour des raisons extrêmement personnelles.

— Ils n'ont pas touché aux armes, prononça l'alien au bout d'un moment, reposant le tube en spirale tordu sur le tapis. Mais ils ont embarqué autant de composants magnétiques qu'ils ont pu. Des idées ?

— J'ai perdu des millions, c'est un désastre financier, soupira Lindstradt. Sans compter le personnel, bien entendu, se rattrapa-t-il, un peu tard cependant.

— Les bobines Gauss sont un brevet exclusif à Hélion, répondit Aélig. On s'en sert surtout comme source d'alimentation.

— Ou de conducteur, ajouta son père. Dans le cas des fusils Tesla, comme ici, la bobine fait surtout office de catalyseur... pour éviter la surchauffe, je crois. En général, on la monte avec un préactionneur pneumatique du type membrane-ressort... en vanadium et magnésium, enfin, vous avez compris.

IMPACTOù les histoires vivent. Découvrez maintenant