CHAPITRE 5 : Instincts exogames

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La cabine de douche puait encore l'antiseptique à cause de sa récente désinfection, l'environnant d'insupportables vapeurs de chlore tandis qu'elle restait sous le jet brûlant

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La cabine de douche puait encore l'antiseptique à cause de sa récente désinfection, l'environnant d'insupportables vapeurs de chlore tandis qu'elle restait sous le jet brûlant. 

La morsure liquide endormit suffisamment ses courbatures pour lui permettre de s'étirer. 

Se tâtant délicatement le crâne, Aélig palpa la bosse enflée et très sensible qui y subsistait encore. Elle avait échappé de peu à la commotion cérébrale.

Cela faisait trois jours qu'elle passait les pires nuits de son existence malgré la mollesse délicate de son nouveau matelas, le corps en proie à des contorsions invisibles, son organisme luttant pour se remettre de la surcharge énergétique qu'il avait encaissé.

C'est avec une sombre satisfaction qu'elle avait appris la nouvelle : la milice avait placé Cooper en isolement. 

Selon elle, il méritait bien pire.

Alors que la jeune femme tendait la main pour refermer l'eau, son regard tomba sur le bracelet de force métallisé, parasitant son poignet depuis soixante-douze heures.

— J'espère que tu ne me mates pas sous la douche, lui déclara-t-elle, aigrie.

Elle savait pertinemment qu'il ne répondrait pas. 

L'IA n'avait lâché mot depuis qu'elle avait pris son pauvre bras en otage, et durant ces derniers jours, Aélig s'était souvent demandée si Aresh boudait.

— Qu'est-ce que tu fais de tes journées, d'ailleurs ? poursuivit-elle. C'est pas comme si tu dormais ou quoi que ce soit.

Elle sursauta en l'entendant enfin parler.

— J'essaie de communiquer avec le Nexus.

— Ah, tu daignes m'adresser la parole, constata-t-elle en s'habillant distraitement.

— Non.

— Va te faire, alors, souffla-t-elle en faisant passer un t-shirt à manches longues par-dessus son soutien-gorge.

Le moindre mouvement faisait encore sourdre une douleur diffuse dans ses articulations, mais, ne se souvenant que trop bien dans quel état l'avaient mise les médicaments après l'épisode sur Carrière, elle s'était interdite de reprendre le moindre antalgique. 

De toute manière, elle avait déjà connu bien pire, comme en témoignait la longue griffure rosâtre sur la face interne d'une de ses cuisses, là où un éclat pointu lui avait déchiré les chairs. 

Au moins ne rêvait-elle plus de Varesj et de son église bondée de monstres. 

Les somnifères qu'elle écrasait dans sa nourriture avaient le mérite de supprimer toutes ses fantasmagories nocturnes.

— Dégage de mon poignet, invectiva-t-elle l'IA pour la énième fois.

Lui crier dessus était vain, pourtant, Aélig persistait. 

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