CHAPITRE 2 : Mourir huit fois

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Cooper avait gardé le silence la grande majorité du temps qu'ils avaient passé ensemble, mais cela ne gênait pas tant que ça Aélig. 

Assis sur un caisson métallique qui leur servait de banc improvisé, ils avaient passé le début de soirée à s'intoxiquer à grands renforts de café coupé à l'alcool et de cigarettes de qualité médiocre.

Voilà quarante-huit heures que le Lance avait atterri près de l'usine déserte, dont la silhouette cyclopéenne avait pris des teintes d'un taupe froid dans les rayons du soleil mourant à l'horizon. Tout comme la plupart des employés de la compagnie, ils avaient participé au pillage improvisé de l'unité de production.

En effet, Lindstradt avait tenu à récupérer le plus de matériel possible pour le stocker dans les cales du navire au sol. Pragmatique, il cherchait avant tout à éponger au maximum le préjudice financier subi par son entreprise. 

Le site Alpha Alliance 12, s'il n'était pas démantelé dans les prochains mois, mettrait plusieurs années à redevenir entièrement fonctionnel et le directeur était conscient que les répercussions sur son chiffre d'affaires seraient conséquentes. 

Personne n'avait osé émettre la moindre protestation face à ce raisonnement, car même face à des pertes humaines importantes, Hélion restait fidèle à ses principes de profit.

— Ton père a contacté le CSW, prononça enfin Légion, rompant son long mutisme.

— Oui, répondit simplement la jeune femme.

— Il ne faut pas qu'ils me croisent, affirma-t-il après avoir écrasé sa cigarette.

Aélig fit de son mieux pour dissimuler sa surprise.

— Pourquoi ? demanda-t-elle, essayant de conserver un ton neutre.

— Ils m'ont dissous, expliqua laconiquement Cooper.

Il vit qu'elle le fixait avec un air perplexe et il ne put s'empêcher de soupirer. Ce sujet était de ceux qu'il évitait d'aborder en général.

— Mon nom est Légion car nous sommes nombreux, finit-il par lâcher, se resservant du café amer qu'il noya sous la gnôle tirée d'une flasque en fer blanc. C'est en hommage à cette citation biblique qu'ils ont nommé leur programme expérimental...

Laissant sa phrase en suspens, il retroussa une de ses manches et parmi les nombreux tatouages ternis par le temps, Aélig repéra très vite celui qu'il voulait lui montrer. 

Gravé dans la peau en lettres capitales, cela disait LE9ION. L'écriture ressemblait plus à un tampon automatique qu'à autre chose.

— J'imagine que ça a un rapport avec ce qu'il s'est passé à la salle de sport, supposa Aélig, arrachant les yeux de la marque et se tendant imperceptiblement.

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