CHAPITRE 5 : La maladie du mouvement

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Ressortant le petit boîtier de son pantalon, Aélig s'avança d'un pas ferme, ne s'arrêtant qu'une fois à l'extrême bord du bassin.

Totalement immergé et lui tournant le dos, le Thanyxte ne parut pas la remarquer. 

Se figeant, alerte, la jeune femme hésita à lui balancer un caillou aux arrêtes aiguës pour attirer son attention. Elle se ravisa néanmoins. Bien que nourrissant encore une colère sourde à l'égard de l'alien, elle n'avait guère envie d'ouvrir les hostilités aujourd'hui.

Autant se comporter de manière civilisée : elle ne lui donnerait pas un prétexte supplémentaire pour la traiter de primitive.

Prenant son mal en patience, elle s'assit donc en tailleur sur les galets aux reflets de verre, enserrant ses chevilles dans l'étau nerveux de ses mains.

Flattée par la docilité minérale, inerte, de son environnement, la tension qui lui crispait le corps finit par s'en aller. 

Plus sereine que véritablement troublée, elle observa pensivement la grande silhouette élancée évoluer sous l'eau, effleurant parfois le fond dans une gerbe de limon. 

Souple, sa manière de se mouvoir lui rappelait à la fois le crocodile et le requin, silencieuse, dynamique et dangereuse. 

Les Thanyxtes ne possédant pas de branchies, elle en conclut qu'ils plongeaient en apnée complète durant plusieurs minutes sans aucun problème.

L'alien finit par crever la surface sans bruit, de l'eau jusqu'au cou. Il ne portait pas de combinaison, qu'il avait dû abandonner quelque part aux alentours, et ne montra absolument aucun signe indiquant qu'il avait noté une autre présence que la sienne. 

Aélig se décida à lui adresser un court signe en levant la main. Fermant les yeux, le Thanyxte replongea dans l'eau cristalline sans prononcer le moindre mot et elle ne sut comment interpréter son attitude. 

Il émergea cependant non loin de là, s'accoudant à un rocher à moitié englouti, dans une position qui contrastait violemment avec son allure animale par son anthropomorphisme.

— Je suis venue vous rendre ça, déclara Aélig d'une voix forte.

Joignant le geste à la parole, elle brandit le poing qui renfermait Aresh. 

L'autre se contenta de la fixer de son regard impénétrable.

Dans la lumière vivace, sa peau lisse et tachetée luisait de minuscules gouttelettes irisées. 

Il s'ébroua à la manière d'un chien afin de se débarrasser du surplus liquide qui lui encombrait la gueule, puis lâcha enfin :

— T'as qu'à le poser.

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