CHAPITRE 19 : Chambre froide

103 17 30
                                    

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

La clarté qui régnait dans l'infirmerie était si vive qu'Aélig avait dû plisser des yeux quand elle y était entrée. À son plus grand agacement, son père avait tenu – ordonné serait le mot plus juste – à ce qu'elle passe une batterie complète de tests dans la journée. 

Cela lui avait pris plusieurs heures et mis sa patience à rude épreuve.

— Tu as passé six jours dans une complète apathie, lui déclara Azaan en prenant sa tension. Tu n'aurais pas dû venir. Les voyages interstellaires sont une importante source de stress pour l'organisme.

— Hélion est une importante source de stress pour l'organisme, répliqua la jeune femme d'un ton sombre, s'efforçant de rester en place. J'étais juste en état de choc.

— Tu délirais, précisa sévèrement la médecin.

— Les calmants. J'en ai pris un paquet, se défendit Aélig. Je vais mieux, maintenant.

Azaan n'insista pas, se contentant de pincer la bouche dans une expression contrariée. 

Elle rangea le tensiomètre avec des gestes brusques en lui tournant le dos.

— Tu peux y aller, lâcha-t-elle sans la regarder. Tu connais le chemin.

Dissimulant son soulagement, et après avoir récupéré ses comprimés d'iodure de potassium, Aélig quitta donc la table médicale. 

Elle se sentait un peu coupable de traiter Azaan avec cette sécheresse qu'elle ne méritait pas. Après tout, la médecin avait été la seule à venir s'enquérir de son sort lorsqu'elle ne voulait pas quitter sa chambre dans la villa, si l'on excluait son père.

De Auster ou de Cooper, elle n'avait eu aucune nouvelle.

Retrouver les coursives sans âme du Lance l'avait emplie d'une étrange sensation de bien-être. 

Cela lui plaisait d'être à l'intérieur d'une masse en mouvement, peu importe sa destination.

Ce que son père avait en tête aurait dû l'inquiéter, mais elle n'en ressentait qu'une vague angoisse qui sourdait dans son esprit en arrière-plan, à l'instar d'un ruisseau souterrain.

De ce qu'elle avait compris, l'entrevue que son géniteur avait décroché avec l'ambassadeur Zane avait été un fiasco total, ce qui ne la surprenait pas vraiment. 

Le Kohltso n'avait jamais été très à cheval sur la sécurité du territoire galactique. 

Si les autorités n'avaient pas un véritable Prométhéen sous le nez, ils continueraient à s'enfouir dans le déni jusqu'à y disparaître complètement ; sur ce point-là, au moins, elle était d'accord avec Lindstradt père.

Ce qu'elle saisissait pas du tout, en revanche, c'était la détermination dont faisait preuve ce dernier. Lancer la grande machinerie d'Hélion dans cette traque insensée était à la limite du suicide. Son père n'était ni chasseur de primes ni militaire. 

IMPACTOù les histoires vivent. Découvrez maintenant