CHAPITRE 18 : Le son de la Voix

45 5 20
                                    


— Reste derrière moi, ordonna-t-il

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

Reste derrière moi, ordonna-t-il.

L'état d'Aélig l'inquiétait : pratiquement pliée en deux, elle se tenait la tête, les joues humides – il n'en laissa pourtant rien paraître. Il l'entendit plus qu'il ne la vit s'asseoir lourdement au sol, luttant contre la douleur, et cela ne fit qu'amplifier l'animosité qu'il éprouvait pour son ancien assistant virtuel.

Contre toute attente, l'autorité suprême avait daigné se déplacer.

— Pourquoi elle est dans cet état-là quand tu es à proximité ? demanda-t-il d'un ton glacial, lui signifiant de s'arrêter avec un geste.

Aresh se figea à six pas de lui. Sa tête conique dépourvue d'yeux tressauta. Il analysait. Plus Haïdès l'observait, plus il se rendait compte de ses changements physiques ; subtils mais suffisamment prononcés pour être détectés par un œil exercé. Il avait grandi d'une dizaine de centimètres, peut-être quinze, et s'était voûté. La pseudo-couronne arrondie surplombant son crâne luisait d'un gris carbone ; à l'intérieur, il distingua des lignes plus claires, chromées – il se demanda ce que ça pouvait bien signifier.

— Je ne sais pas pourquoi ma présence la rend malade, prononça-t-il enfin, et Haïdès sut qu'il mentait. Peut-être que je la dégoûte à ce point, tout simplement.

Il ne s'était pas donné la peine de dissimuler son intonation sarcastique. Son arrogance avait encore grandi depuis leur dernière entrevue.

— Bien entendu, répondit Haïdès. Ne t'avance pas plus.

— Sinon quoi ? s'intéressa distraitement l'autre. Tu ne peux rien me faire. Tu n'es pas de taille.

— Je peux quand même essayer, dit-il sans se défiler.

— Si ça rassure ton égo, essaie autant de fois que tu veux, rétorqua Aresh. Et si t'as envie de perdre du temps, ce qui n'est pas mon cas. Je ne suis pas venu me battre. Grandis.

— Des choses à faire ? ironisa Haïdès.

Derrière lui, Aélig s'était recroquevillée sur elle-même, la tête enfouie dans ses genoux.

— Ça va, dit-elle d'un ton faible. Qu'il reste loin.

— J'y compte bien, la rassura Aresh sans témoigner d'aucun affect. Ça ne sera pas long.

— Alors abrège, s'agaça Haïdès.

La nervosité commençait à courir le long de sa nuque, ce n'était pas bon signe. Il fallait qu'il se maîtrise. Aresh n'était pas taillé dans la même chair fragile que les stygiens noirs qui l'adoraient. Il allait devoir être prudent, même si l'envie de se jeter sur l'ancienne IA le démangeait.

IMPACTOù les histoires vivent. Découvrez maintenant