CHAPITRE 2 : Sœur du Suicide

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Le sergent et sa clique de gardes en exo les menèrent jusqu'au bloc moteur en conservant un silence digne d'une veillée funèbre. 

Cela ne gênait pas Vol'Zan. 

Il n'aimait pas spécialement faire causette avec d'autres êtres doués de conscience, surtout quand elle était aussi drastiquement limitée que celle d'Auster.

Se plantant devant un battant en verre opaque blanchâtre, ce dernier ouvrit l'accès à une salle de conférence à l'aide d'une carte magnétisée.

— Vous avez une demi-heure, rappela-t-il à Atrahasis d'un ton sévère, alors que la vitre se scindait en deux, révélant une pièce d'un gris aseptisé et dépourvue de hublots. Nous vous attendrons à l'extérieur.

— Entendu, répondit simplement l'interprète avant d'entrer à la suite de ses compatriotes.

La salle était plutôt spacieuse, si on la comparait aux standards habituels, chose rare sur un vaisseau de la taille du Lance. 

Mis à part lorsqu'il se trouvait dans des espaces dégagés et très hauts de plafond tels que le poste de pilotage, le hub moteur ou le dock d'amarrage, Vol'Zan avait l'impression d'étouffer en permanence dans un sarcophage, et cette pièce, aussi grande qu'elle puisse paraître, ne diminuait son sentiment en rien.

Des chaises au dossier plastifié, disposées autour de la longue table vissée au sol par un unique pied étaient, pour la plupart, beaucoup trop étroites pour s'y installer, si bien que Ninhursag et les siens furent contraints de rester debout. 

Un des zméides, apparemment encore mal remis de son malencontreux séjour à l'intérieur de la chambre froide, se laissa glisser pour s'avachir à même le sol dans l'indifférence générale. 

Avisant un fauteuil un peu plus large, Vol'Zan le tira vers lui et y prit place, faisant craquer l'armature sous son poids.

Il ne se serait pas assis si les circonstances étaient différentes. Mais à l'instant précis, il jouait son avenir, alors il valait mieux se faire le plus petit possible. Le fait que le commandant de l'Ereshkigal ait cédé à son chantage relevait d'un miracle inattendu. 

Cependant, comme tous ceux de sa génération, Ninhursag le connaissait de réputation et cette dernière suffisait amplement à ce qu'on le prenne un minimum au sérieux. 

L'entretien qui allait se jouer dans cette salle aux teintes mornes, il l'attendait depuis près d'un demi-siècle.

Il savait qu'il avait eu de la chance et il ne fallait surtout pas la gaspiller.

Même si cela impliquait la négociation avec l'une des pires engeances parmi les nombreuses factions peuplant le Styx.

Évoluant discrètement au coin opposé de la table, Atrahasis se posta près de son supérieur.

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