CHAPITRE 4 : Trajectoire

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La partie du hangar dans laquelle le Thanyxte avait improvisé son atelier était devenue méconnaissable. Masquant le monolithe des regards trop curieux, une grande tente en plastique avait été montée dans l'espace clos. 

Les parois opaques d'un blanc bleuté ne laissaient deviner que de vagues formes par transparence.

Branchés à la va-vite aux rares générateurs encore fonctionnels de la chaîne de livraison à proximité, des ordinateurs et d'autres outils d'analyses avancés, importés du Lance, se terraient entre les murs de toile.

Posté près des portes lâches, un milicien équipé de la tête aux pieds montait la garde, fusil d'assaut entre les mains. Les environs étant vides de toute présence hostile depuis des jours, cette démonstration de force sembla superflue à Aélig.

À moins que le soldat ne surveillât pas vraiment l'obélisque, mais plutôt l'alien qui l'étudiait ; avec l'ambiance qui régnait ici, traversée par la suspicion pareille à un câble de haute tension qu'on aurait dénudé, cela ne serait guère étonnant.

Adressant un signe de tête au garde pour le saluer, la jeune femme se faufila à travers les pans obliques qui marquaient l'entrée de la tente.

La majorité de l'espace au sol était occupée par des tables métalliques, montées sur d'épais tréteaux, sur lesquelles ont avait hissé le monceau de pierraille. 

La bâche bleue étendue par terre, de celles qui avaient auparavant servi à recouvrir les cadavres, était littéralement inondée par cette substance noire et ferreuse que l'alien avait appelé « gel structurel ».

Le liquide visqueux avait dégouliné sur l'alignement des planches d'acier, finissant par goutter paresseusement par-dessus bord. 

Un seau et une serpillière imbibés avaient été relégués dans un coin.

Pataugeant dans les flaques sombres, deux techniciens en blouse de travail se trouvaient sur les lieux. Le premier, un homme assez jeune aux yeux bruns, rieurs et à la barbe naissante, était absorbé par la lentille d'un microscope électronique. 

La seconde était une femme, guère plus âgée qu'Aélig, à l'épaisse et lisse chevelure de jais, ramenée en une longue tresse et aux traits indéniablement asiatiques. 

Elle était penchée sur une des parois du menhir, y grattant la surface à l'aide d'un scalpel.

Au son de ce raclement strident, Aélig grimaça.

— Excusez-moi, prononça-t-elle et la technicienne releva la tête, cessant son obscure besogne dans l'instant.

— Bonjour, sourit la femme.

Sans s'arracher de son microscope, son compatriote barbu eut un vague geste dans sa direction.

— Faites pas attention à Victor, lui dit l'autre en reposant son scalpel aiguisé. Il est un peu ronchon, ce matin.

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