CHAPITRE 17 : Protocole défaillant

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Il était environ quatre heures et demie du matin quand l'administrateur système Ahmal Karavindra fut réveillé par le son strident de son communicateur personnel

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Il était environ quatre heures et demie du matin quand l'administrateur système Ahmal Karavindra fut réveillé par le son strident de son communicateur personnel.

Grommelant, il se tourna sur le flanc et chercha l'appareil à tâtons, sans allumer la lumière et n'ouvrant les yeux qu'à contre-cœur. 

La suite spacieuse qu'il occupait dans un hôtel luxueux dont il avait déjà oublié le nom lui parut soudain très inhospitalière, ainsi plongée dans les ténèbres bleutées, et il se dépêcha de se débarrasser de cette impression désagréable.

— J'espère que vous avez une bonne raison, croassa-t-il à l'adresse du datapad d'une voix pâteuse.

— Désolé, s'excusa Victor Layto à l'autre bout. Mais le Nexus vient à nouveau de verrouiller le bunker.

— Quoi ? soupira Karavindra avant de marmonner indistinctement en se frottant les paupières d'une paume incertaine.

Il bailla de fatigue. Avec cette fichue audience au siège du Kohltso et la réunion du comité d'administration en visioconférence que Lindstradt avait imposé à tout le monde juste après, sa journée avait été particulièrement longue. 

Il s'était endormi sans prendre le temps de manger et sentait désormais son estomac se tordre en guise de protestation.

Il devenait beaucoup trop vieux pour ces conneries.

— ... y comprends rien, était en train de dire le laborantin. J'ai lancé un reboot du nouveau système circadien pour que le Nexus enregistre correctement le protocole et là, paf ! Portes closes, aucun moyen d'entrer dans le secteur, le panneau de commandes est connecté, pourtant...

— Ça ne pouvait pas attendre ? grogna Karavindra en se redressant sans aucune envie.

— Et bien, c'est que, hésita Victor d'un ton étouffé.

— Que quoi ? s'impatienta son supérieur.

— Cela fait deux heures que je suis coincé dans le sas, avoua Layto. Je commence à avoir très froid.

— Ah, soupira Karavindra.

— Et... bon, vous allez vous foutre de moi, mais...

— Je me bidonne, effectivement. Jamais entendu un truc aussi hilarant de ma vie.

— Je parle pas de ça ! s'impatienta Layto, déconfit. Je crois qu'il s'est mis à communiquer.

L'ingénieur en chef se plaqua les deux mains sur le visage pour se frotter à nouveau les yeux.

 Il était épuisé, il avait incroyablement faim et cet abruti de Victor choisissait ce moment précis pour lui reparler de ses spéculations débiles.

— Arrêtez vos conneries, dit-il, étouffant un nouveau bâillement. Vous êtes coincé, d'accord, ce n'est pas drôle. Je vais venir vous sortir de là. Mais le Nexus ne parle pas. Si vous continuez avec cette théorie, je vais devoir vous licencier.

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