CHAPITRE 11 : Anubis, gardien des tombes

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Craintivement, elle se pencha un peu plus en avant.

Le sol du cabanon, recouvert d'un linoleum en résine époxy bon marché, brillait à environ deux mètres cinquante de là où elle se trouvait. 

Si elle se laissait glisser par le trou et qu'elle se suspendait à bout de bras, elle n'aurait que quelques dizaines de centimètres à sauter. Cela n'avait rien de difficile. 

Elle était suffisamment mince pour passer par l'ouverture et elle atterrit sur le dallage plastifié une minute plus tard dans un bruit de chute étouffé, la respiration rendue courte par l'effort.

Une semi-obscurité pénible aux reflets d'un bleu actinique régnait dans le préfabriqué. On avait occulté toutes les fenêtres par de grands pans d'acier, soudés aux encadrements il y a à peine quelques heures, si elle se fiait à la puanteur du métal coagulé qui flottait autour d'elle. 

La seule source de lumière était le puits par lequel elle s'était faufilée, déversant la lueur osseuse du ciel nocturne congestionné et gris.

Elle mit un instant à s'habituer à la pénombre, parvenant enfin à s'orienter.

Aélig s'accroupit en s'approchant de l'alien étendu près de la paroi du fond. Il avait été entravé avec une précipitation impitoyable, de celles dictées par le dégoût et le danger imminent, bien qu'il se trouvât dans un coma narcotique profond. 

On avait lié ses poignets et ses chevilles avec une demi-douzaine de serflex, ces bracelets en plastique redoutables qu'on ne pouvait détacher qu'en les sectionnant. Passée autour de sa gueule, une ceinture aux allures de courroie de moteur craquelée scellait ses mâchoires.

Dans les anciens zoos, on entourait la gueule de certains serpents de gros scotch afin de les empêcher de bailler et d'effrayer ainsi les visiteurs, et c'était exactement à ça que la jeune femme songeait en voyant Vol'Zan ainsi. 

Personne, chez Vladof-Sokoviev, ne voulait le voir ouvrir la bouche. 

La méthode était approximative mais efficace.

Étendu sur le ventre, la tête entre ses bras croisés par la force, il était parfaitement immobile, les yeux clos. Sa respiration lente témoignait d'un sommeil abyssal, et Aélig repensa aux trois ou quatre fléchettes que la lieutenant-colonel lui avait administré avant qu'il ne finisse par s'évanouir. Une seule de ses ampoules contenait une dose de tranquillisant capable d'assommer un homme de quatre-vingt-cinq kilos en excellente forme physique comme Cooper, qui s'était écroulé dans l'instant ou presque. 

Le Thanyxte, lui, en avait reçu le triple.

Cela ne s'annonçait pas vraiment bien.

Saisissant son courage à deux mains en même temps que son épaule, elle le secoua de toutes ses forces. Elle ne parvint à le bouger que d'une fraction de millimètre. 

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