CHAPITRE 7 : La langue du silence

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LES TIRETS CADRATINS SONT REVENUS YAY

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LES TIRETS CADRATINS SONT REVENUS YAY

Aélig ne put s'empêcher de pousser une exclamation de surprise étouffée.

L'être qui se dressait devant eux était absolument magnifique, de cette beauté incompréhensible qui entourait certaines bêtes sauvages. La première chose qui lui vint en tête fut l'image antique d'un minotaure. 

Pâle, au cou épais, la tête de la créature était volumineuse et parfaitement proportionnée. Deux paires d'yeux étrangement doux, à la cornée rosâtre, dont les plus petits, situés légèrement en biais, étaient dépourvus de pupille, surmontaient un museau d'herbivore au cuir sombre. Ce qui lui servait de bouche contrastait vivement avec la carnation crémeuse du poil qui le recouvrait entièrement. 

Une cicatrice boursouflée marquait l'emplacement de son oreille manquante, l'autre étant rabattue en arrière, délicate comme celle d'un chat ou d'une chauve-souris, le circuit capillaire parfaitement visible à travers la chair fine.

La rougeur de son regard indiquait un albinisme congénital, si bien que sa face paraissait diaphane et éthérée. 

Ses pattes à l'intérieur rose toujours levées devant lui, l'alien les fixait de ses quatre yeux, parfaitement immobile face aux canons menaçants des armes braquées sur lui à hauteur de torse.

— C'est un Prométhéen, constata Vol'Zan, debout un peu à l'écart du groupe. Atteint d'une déficience génétique.

Apercevant le Thanyxte, ce dernier eut un mouvement de recul. Il secoua la tête, doucement, comme s'il ne voulait pas les effrayer. 

Sa masse musculaire était vraiment impressionnante, accentuée par le fait qu'au contraire de ses congénères, il se tenait bien droit, sans aucune déformation visible.

Sylphan'eth, prononça-t-il dans une langue inconnue aux accents mélodieux.

Aélig avait toujours imaginé les Prométhéens très laids. 

Les images qu'ils disposaient d'eux n'étaient guère nombreuses, très souvent de mauvaise qualité, ne les montrant que dans leurs armures mal ficelées et grotesques. 

Lors de la guerre, personne n'avait vraiment pris la peine de montrer leur vraie nature.

— Quoi ? grogna Lindstradt, sortant enfin de son mutisme choqué.

La créature fit encore un pas en arrière, presque respectueusement. 

Elle souffla par les naseaux, puis abaissa lentement les bras. Faisant claquer le dos d'une de ses mains contre la paume de l'autre, elle se toucha ensuite le poitrail puis porta les poignets à hauteur de menton.

— Impossible, dit le Thanyxte.

— De quoi ? s'inquiéta le directeur.

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