CHAPITRE 13 : Combustion simulée

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Ils n'eurent aucun mal à s'orienter dans la cité des gouffres pour retrouver le mercenaire. 

Il suffisait pour cela de suivre les cris paniqués et de remonter à contre-courant la foule dépenaillée qui fuyait le secteur comme si un incendie y faisait rage.

La rumeur d'une fusillade se répandait dans les conversations à l'instar d'une traînée d'essence prête à s'enflammer, alimentant le brasier qui brûlait dans les yeux hagards.

Alors que la plupart des gens cherchait à s'éloigner le plus possible de la violence, une habitude induite par une existence quotidiennement agitée par le bruit anarchique des balles, d'autres convergeaient au contraire vers l'épicentre du phénomène, avides de spectacle sanglant au goût de poudre.

Grâce au gabarit impressionnant de Vol'Zan, et aussi à ses crocs, Aélig progressa rapidement vers le point indiqué par le message qu'elle avait reçu un peu plus tôt.

Un no man's land inquiétant se trouvait au bout de la ruelle remplie d'ordures.

 Le sable mêlé de gravier répandu au sol était imbibé d'hémoglobine sombre par endroits, labouré par de nombreux pas. Plusieurs cadavres en tenue renforcée gisaient ici en tas pathétiques, recroquevillés sur eux-mêmes. Entourant les charognes comme des cafards avides, plusieurs chapardeurs téméraires étaient déjà en train de les dépouiller de leur équipement, procédant par à-coups précautionneux. 

Leur jetant un regard dégoûté, Aélig contourna les cadavres à bonne distance, l'alien sur les talons.

Debout près de la fontaine bouchée, un homme en armure intégrale grise se balançait d'avant en arrière. Un gémissement continu s'échappait de son casque taillé en multiples facettes, une bande opaque en guise d'yeux.

 Son cri inarticulé, se cristallisant dans l'atmosphère mal éclairée, glaçait le sang.

— Mon dieu, dit la jeune femme à mi-voix en s'arrêtant à quelques mètres du type. Qu'est-ce qu'il a, à votre avis ?

Le Thanyxte ouvrit la gueule pour lui répondre qu'il n'en savait rien quand une voix déclara dans leur dos :

— Ne vous en approchez pas, il est instable.

Cooper serrait spasmodiquement son avant-bras gauche avec une de ses mains pour l'empêcher de trop saigner. 

Une balle lui avait éraflé le biceps, passant non loin de l'os, inondant la manche de son t-shirt sale d'écarlate.

— Qu'est-ce qui s'est passé ? s'écria Aélig, regardant autour d'elle d'un air effaré. Qui est ce mec ?

Elle indiqua l'homme près du bassin, toujours figé sur place.

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