CHAPITRE 15 : Crocodile

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Oh mon Dieu, disait une voix lointaine, perçant le néant avec difficulté. Mon Dieu... je crois qu'il respire encore.

Et c'était vrai. 

Il ne savait pas très bien comment, mais ses poumons continuaient à remplir leur office, avec de plus en plus de ratés.

Il voulut rouler sur le flanc, mais cela faisait trop mal, et il ne parvint qu'à convulser, expirant un magma au goût de sang suri entre ses dents à moitié closes.

— Je crois que c'est trop tard, dit le deuxième humain, qu'il était sûr de connaître mais dont le nom lui échappait sur le moment. Laissons-le crever. On ne sait même pas comment le soigner, de toute manière.

La première silhouette se penchait vers lui, à genoux dans l'herbe sombre, et il arrivait à en distinguer que des contours imprécis et flous. 

Sa vision allait et venait, se déréglant par intermittence, parasitée par la douleur lointaine de l'agonie.

— Merde, merde, répétait la première voix. C'est affreux, putain...

— Allez, viens, dit la seconde. C'est foutu pour lui, tu vois bien.

Vol'Zan voulut protester, leur dire qu'il n'était pas encore tout à fait mort et que ça n'allait certes pas tarder, ne parvenant qu'à gémir et à claquer doucement des mâchoires.

— Non. Non, vraiment... Passez-moi un kit.

Froissement. Un tissu qu'on écartait, peut-être, ou une veste qu'on refermait. 

Le crissement discret d'une pièce mécanique qui avait besoin d'être urgemment graissée lui signala la présence proche d'une exo défectueuse.

— Je vais lui donner tout ce qu'on a, et puis on va le transporter, continua la voix plus aigüe.

— C'est du gaspillage, commenta l'autre. Il est irrécupérable, ton alien. Personne ne survit à ça, sans armure assistée.

De très loin, il sentit une morsure brûlante s'enfoncer dans la partie tendre de son cou, vers la trachée. Une vague chaude, pratiquement vivante, commença à se répandre lentement dans tout son crâne. 

La deuxième injection délia légèrement le nœud ignoble qui obstruait sa glotte, et il expectora un mélange spumeux de salive mousseuse et de caillots coagulés.

Puis il ouvrit définitivement les yeux.

Accroupie devant lui, un injecteur médical au réservoir vide serré dans la main et pâle comme la mort, la fille Lindstradt le fixait d'un air catastrophé. 

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