CHAPITRE 8 : Hélion

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Aélig se réveilla avec un sale goût dans la bouche et le corps transi de courbatures

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Aélig se réveilla avec un sale goût dans la bouche et le corps transi de courbatures.

Elle se sentait molle tel un organisme invertébré. Ce que lui avait injecté ce traître de Thanyxte était sacrément costaud. Le but voulu était bien sûr de la rendre incapable de s'enfuir.

 Pas besoin d'entraves quand on avait une camisole chimique à disposition. Elle aurait voulu lui arracher les membres comme on le ferait avec un lézard trop agaçant. Pouvant à peine lever les mains pour essuyer ses yeux embués, elle se rendit compte que quelqu'un tapait vigoureusement contre la paroi blindée du sas.

Les coups se répercutaient dans son crâne avec la force d'une presse hydraulique.

L'ouverture finit par se déclencher et ils entrèrent.

L'homme à leur tête n'avait pas plus de trente ans et semblait rasé de près. Le visage anguleux, fatigué, le regard sombre et la coupe réglementaire lui donnaient l'air peu loquace.

Aélig savait que ce n'était qu'une impression.

Il était vêtu d'une armure assistée de génération Inpou, un assemblage d'orfèvrerie en plaques de titane et de céramique trempée, cousues entre elles par des tendons musculaires artificiels. Les servomoteurs et les articulations à piston quadruplaient la force physique du porteur. Inépuisable, parée aux milieux hostiles, elle fonctionnait sur une bobine Gauss incrustée dans la colonne vertébrale apparente de l'exosquelette, luisant d'un halo blanchâtre.

Tout cela était d'un noir poli, laqué, mis à part une double bande d'un or vif sur les plaques latérales. Un soleil stylisé, frappé d'un HGmbH soigneux, trônait fièrement sur le côté droit des torses. C'était la mère d'Aélig qui les avait conçues et dessinées. L'Inpou était le dernier héritage qu'elle avait laissé au monde avant de mourir.

Le milicien de la sécurité privée de la compagnie était suivi de trois de ses collègues, casque à visière polarisée sur le crâne, anonymes et remplaçables. Aélig se surprit à souhaiter que tout cela ne soit qu'un cauchemar.

— Vous êtes ponctuels, constata le Thanyxte en guise de bonjour.

Debout, il dépassait le sergent Auster d'une bonne vingtaine de centimètres. Conservant une distance prudente, ce dernier faisait de son mieux pour paraître impassible, même si sa main crispée sur le holster qu'il portait à la ceinture trahissait son inquiétude.

— Par chance, on était dans le coin. Nous avons dû répondre à un appel de détresse dans le système voisin.

Voilà qui expliquait ses traits tirés. Sentant ses forces lui revenir au compte-gouttes, Aélig cherchait du regard n'importe quel objet qui pourrait l'aider à sortir d'ici.

La situation était sans espoir.

À cause de sa cuisse estropiée, elle n'irait pas bien loin, sans compter la meute de larbins en armure qui ne manquerait pas de lui coller aux talons.

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